Photos de mes rencontres lors d’une brève sortie jeudi matin - j’ouvre une souscription (non !), pour la maison qui me semble d’une aimable sobriété (faudrait la peupler) ou la petite table parce que son bois et son âge la mettent hors de ma portée - il est vrai que, tant qu’elle ne trouve pas preneur, pour les mêmes raisons, j’en profite. Bon n’y pensons plus, les biens de ce monde….

J’ai porté avec moi (comme on disait au Conquet) en Bretagne un bon début de rhume et l’en ai ramené, accompagné d’un nom de médicament dont j’espère qu’il va libérer un peu mon crâne.
J’ai porté avec moi en Bretagne, mon ami récent (non ce n’est pas pour le plaisir de consommer) le cy-book, bien chargé de textes, parce qu’il a pris rapidement rang d’indispensable, et il le fut pendant mes attentes et trajets, mais - est-ce pudeur parce qu’il a été très admiré (je l’avais montré à un ami qui a diffusé la nouvelle), est-ce une chute qu’il a semble-t-il subi à partir d’une chaise (mais tout s’est bien passé pendant trois jours ensuite), est-ce un usage trop intensif ? - il reste bloqué depuis mercredi après-midi et je ne peux plus circuler de page en page, de livre en livre, ni même l’éteindre, et j’en suis bien marrie - parce que je l’aimais, parce que je suis vexée d’y attacher de l’importance, parce que je ne peux pas débourser ces jours-ci cette dépense en plus des autres futilités indispensables comme musique et théâtre, parce qu’il faut prévoir un assez long délai avant d’en obtenir un. Déstabilisée suis, matérialiste je deviens. Journée de nettoyages - et pour la cour travail de belle ampleur au résultat fugace - et départ en fin de journée vers le théâtre des Halles pour une soirée musique et poésie vouée à Messiaen et à sa mère Cécile Sauvage.
Je n’avais rien lu d’elle, et l’ai cherchée et trouvée sur la toile, retenant avec peut-être un soupçon de perversité, cette fin de poème.
« Ô mon fils, je tiendrai ta tête dans ma main

Et, songeant que le jour monte, brille et s'éteint,

Je verrai sous tes chairs soyeuses et vermeilles

Couverts d'un pétale à tromper les abeilles,

Je verrai s'enfoncer les orbites en creux,

L'ossature du nez offrir ses trous ombreux,

Les dents rire sur la mâchoire dévastée. »
et ceci :
« Je suis née au milieu du jour,

La chair tremblante et l'âme pure » ce qui me l’a rendue proche (je ne veux pas savoir que la suite est lucide mais sans gaité)
Rebroussé chemin en arrivant place Saint Didier, secouée par toux et atchoums et regardé et écouté Simone Bocanegra, et c’était bien beau.

Les irlandais sentent-ils combien d’entre nous autres européens auxquels on n’a pas demandé leur avis pour les doter d’une constitution follement démocratique destinée à ce qu’ils s’attribuent l’Europe, les envient et attendent d’eux.

Je lis que le non est porté par les nationalistes, les imbéciles et ceux qui tiennent à leurs impôts réduits, mais j’ai aussi trouvé ces photos (sur le site de Libération)