Pas génant cependant pour apprécier la vue des étalages du marché (et ma piste bien aimée, c’est l’amas blanc à droite)
ni le jeu du ciel, enfin bleu sans mistral, de la pierre et des lauriers.
Fermé les yeux en écoutant une succession de musiques en début d’après midi et partie un peu avant cinq heures,
Fermé les yeux en écoutant une succession de musiques en début d’après midi et partie un peu avant cinq heures,
en pestant machinalement en douceur contre le garage qui bloque presque ma porte (je me demande si je ne tenterais pas un jour d’emprunter une de ces machines, pas sure de savoir le faire), avec comme but avoué le pharmacien et une marche (qui aurait du être excessivement étirée pour durer une petite heure) vers la cour de Saint Charles et l’école théâtrale, mais en faisant un détour, on ne sait jamais, par le théâtre, au cas où miraculeusement je trouverais un billet pour Pommerat.
Et en fait j’étais si loin d’insister que je me suis inscrite sur la liste d’attente, sans grand espoir, mais en manifestant mon envie avec assez d’éloquence pour que l’on me propose de racheter un billet à l’orchestre deux minutes avant le lever du rideau, passant ainsi sans trop m’interroger devant tous ces gens odieux qui me précédaient.
Du théâtre suprêmement théâtral - du music-hall (rideaux, éclairages colorés et pailletants, stromboscope, play-back, danse épatante du « héros » enveloppé) et des histoires illustratives (un peu trop) qui en fait déroulent une thèse, une réflexion et une histoire.
Des acteurs parfaits, des enchaînements remarquables, une technique impeccable, une construction géométrique, calculée et séduisante, des images, qui les met à distance, comme la violence ostensiblement mimée ou symbolisée, les thèses qui se détruisent aussitôt de l’intérieur, une évidence, l’envie d’être simplement admirative, mais aussi une distance, roublardise que j’ai longtemps constatée avec plaisir, qui est finalement peut être un peu facile.
Des acteurs parfaits, des enchaînements remarquables, une technique impeccable, une construction géométrique, calculée et séduisante, des images, qui les met à distance, comme la violence ostensiblement mimée ou symbolisée, les thèses qui se détruisent aussitôt de l’intérieur, une évidence, l’envie d’être simplement admirative, mais aussi une distance, roublardise que j’ai longtemps constatée avec plaisir, qui est finalement peut être un peu facile.
Entendu à l’entracte : « on croit que c’est du showbiz » et puis, d’un ton pénétré « mais il y a autre chose en fait, oui… la vie humaine ». Et mon sourire était réaction, peut être manipulée aussi.
Pommerat dit (extraits cités dans le programme, ou du moins le début) dans « Théâtres en présence » :
« Je ne crois pas que le théâtre soit le lieu idéal d’expression des bons sentiments.
Le théâtre est le lieu possible d’interrogation et d’expérience de l’humain.
Non pas un lieu où nous allons chercher la confirmation de ce que nous savons déjà mais un lieu des possibles, et de remise en question de ce qui nous semble acquis ».
Le problème est qu’il montre superbement notre fragilité, qu’il donne quelque chose d’assez parfait techniquement pour que le spectateur avale avec délice ce qui est montré, dit ou suggéré, se sente penser et forcément ne peut se voir que pensant bien, avec générosité.
Et bien sur le résultat est satisfaisant, mais la liberté m’a semblé absente.
Même quand on nous dit que pour sortir de notre solitude, pour rendre la vie plus facile pour tous, pour nous permettre d’entrer en contact, il faut apprendre à regarder l’autre, le monde, et voir la réalité - que la vérité est que chacun ne se soucie que de lui-même, donc de son pouvoir - que la cruauté est un lien, et la solution pour décaper notre regard, nous ne pouvons que nous émerveiller d’être capables de cynisme et bien entendu d’y résister.
J’ai aimé, mais sans doute moins que les « marchands », l’objet étant si soigné, séduisant que l’envie vient de chercher les coutures.
« Je ne crois pas que le théâtre soit le lieu idéal d’expression des bons sentiments.
Le théâtre est le lieu possible d’interrogation et d’expérience de l’humain.
Non pas un lieu où nous allons chercher la confirmation de ce que nous savons déjà mais un lieu des possibles, et de remise en question de ce qui nous semble acquis ».
Le problème est qu’il montre superbement notre fragilité, qu’il donne quelque chose d’assez parfait techniquement pour que le spectateur avale avec délice ce qui est montré, dit ou suggéré, se sente penser et forcément ne peut se voir que pensant bien, avec générosité.
Et bien sur le résultat est satisfaisant, mais la liberté m’a semblé absente.
Même quand on nous dit que pour sortir de notre solitude, pour rendre la vie plus facile pour tous, pour nous permettre d’entrer en contact, il faut apprendre à regarder l’autre, le monde, et voir la réalité - que la vérité est que chacun ne se soucie que de lui-même, donc de son pouvoir - que la cruauté est un lien, et la solution pour décaper notre regard, nous ne pouvons que nous émerveiller d’être capables de cynisme et bien entendu d’y résister.
J’ai aimé, mais sans doute moins que les « marchands », l’objet étant si soigné, séduisant que l’envie vient de chercher les coutures.
9 commentaires:
"Chercher les coutures", voir comment tout cela est fait, l'endroit, l'envers.
Un habit d'arlequin aussi beau d'un côté que de l'autre et les couleurs chatoyent et le verbe porte haut et le geste convainc. mais encore, faut-il recoler les morceaux dans le bon ordre.
Je suis bien d'accord avec les paroles de Pommerat.
moi aussi- mais (pour moi, j"ai sans doute une réaction minoritaire) ce spectacle (pas les deux précédents) va à l"encontre - veut être un déstabilisant, est fermé sur sa réussite
Alors on contemple, on se sent en conivence, on n'est pas réellement concerné, on admire le spectacle
Merci Brig pour l'adresse du blog de Michel Benoit (voir plus haut) J'aime bien ses photos Avant Après cent ans... Me semblent très complémentaires vos blogs... Bon air d'Avignon...
Chère Brig,
tes oreilles ont du sifflé hier car j'ai parlé de toi avec une connaissance commune ! je te l'aisse découvrir chez moi.
Ah ! je t'envie de voir du théâtre, j'aime !
Ta 3ème photo est splendide !
Bonne continuation dans ton festival !
OLIVIER
PS : t'as pas aimé que je te souhaite "Bonne Fête" ? "A nos actes manqués"...
Autant pour moi ! j'enlève mon PS, j'avais qu'à lire avant... Stupide garçon !
toujours en ballade dans ta chère ville, des phtoos trés sympas du marché, j'aime beaucoup me promener sur les marchés, l'été c'est aprticulièrement agréable.
Le vent est enfin parti ? cr ici un jour sur deux il nous rend fous, je ne le supporte plus !! :-)
bisous de magali et Yaniss, qui est toujours fatigué et ronchon...
Procures toi une moto pour le prochain festival, tu gagneras du temps d'un spectacle à l'autre !
All the world's a stage, brige.
;-)
Bien sûr qu'on peut y exprimer les bons sentiments. Et les mauvais. Et les moyens.
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