commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, juillet 29, 2008

Lu l’autre jour sur remue-net "I am somebody" de Dominique Dussidour sur les errants de Calais, et j’y reviens, avec une impression, certainement fausse, de ressentir le ressac de ces vies (ne pas oublier qu’il s’agit d’individualités, et souvent belles, profondes, plus pensantes que je ne saurais l’être) http://remue.net/spip.php?article2793 - et les photos de Julien Prebel et Bruno Serralongue.
Et honte, ou je le devrais, de ma futilité, mon agacement de constater que les compléments décidés par le toubib me font réellement reprendre du poids (mais sans force) ce que je disais vouloir. Privilège de relativement riche oisive, face au tragique ordinaire de toutes ces existences.
Dérive parresseuse, au risque d’échauffement de l’ordinateur, à coté d’un sac de linge pour le teinturier-blanchisseur, et d’un amas à repasser, à coté du programme du off comme un étal trop garni de confiseur, qui décourage le choix pour le peu de temps qui reste.
Et peu à peu une petite gaité qui se réveille, très lentement, comme du sang qui irrigue les bras, le cou redressé, les muscles du dos, les jambes seules restent gourdes.
En arrosant longue conversation encourageante avec l’embryon de rose née d’un bout de bois, vestige de rosier, replanté à la hussarde, et au bout de trois ans, après les dizaines de fleurs sorties au moment où l’aspect de l’oranger me désolait et tombées misérablement, des six petites boules comiques et minuscules apparues et détachées par l‘orage ou le vent, cette survivante, qui arrivera peut être jusqu’à être une toute petite orange que personne ne pourra manger. (et sans le leur dire, je déplorais leur sort pendant les jours où je vais les abandonner dans cette fournaise)
Et pendant qu’il y avait encore de la lumière, fesses sur la table de la cour et jambes allongées, me suis plongée dans l’introduction de l’ »Histoire de l’art « d’Elie Faure (et tant pis s’il a, ensuite, jugé ces pages « d’une philosophie puérile, sentimentale, larmoyante, obscure », elles me convenaient, en partie, juste autant que nécessaire)
« C’est la seule illusion divine ! Nous appelons un Dieu la forme qui traduit le mieux notre désir, sensuel, moral, individuel, social, qu’importe !, notre désir infini de comprendre, d’utiliser la vie, de reculer sans cesse les limites de l’intelligence et du cœur. Nous envahissons de ce désir les lignes, les saillies, les volumes qui nous dénoncent cette forme et c’est dans sa rencontre avec les puissances profondes qui circulent au-dedans d’elle que le Dieu se révèle à nous. Du choc de l’esprit qui l’anime et de l’esprit qui nous anime, jaillit la vie… »
« Notre idéalisme n’est autre que la réalité de notre esprit…
La mission de notre sensibilité, de notre intelligence personnelle, est d’en établir la valeur en recherchant de l’un à l’autre » (la science, l’art, la morale), « les passages mystérieux qui nous permettent de tout comprendre et de tout accepter de lui.. »
(le monde)
Et venant longtemps après lui (et comme il le dit de lui, plus que lui, autodidacte) j’ai gommé d’instinct « les traces d’un finalisme » dont il s’était débarrassé en 1921

4 commentaires:

tanette a dit…

Tu vas donc abandonner cette belle rose et cette petite orange qui te font l'honneur de te tenir compagnie ?
Belle position la statue de l'avant dernière photo.

Muse a dit…

cultures en tous genres chère Brig! Mon papa avait aussi l'habitude de replanter les tiges de rosiers et ça marchait. Il est vrai qu'il ne faut pas les laisser trop longtemps seules ces plantes. J'ai la chance d'avoir un fils pour les soigner en mon absence.

micheline a dit…

de la survivance d'une rose, d'un petit fruit sans avenir on en revient toujours � notre destin qui � travers tout ce que les autres ont pens� produit ne nous permet cependant pas de tout comprendre et de tout accepter..et demeure notre proppre meurtrissure.

Anonyme a dit…

J'aimerais voir quand tu plantes tes rosiers à la hussarde, à en perdre les pétales sans doute !