commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, juillet 28, 2008

«A L’AUBE, ATTAQUES, ENTAMES, vieillis par la nuit…
On se tient encore attachés, mais la mort, la vieillesse, la déchéance sont déjà en cours pourtant… dans nos poumons l’air, dans nos muscles l’enthousiasme… »
Fred Griot, lignes lues au petit matin et honteusement détournées de « Visions » - publi-net http://www.publie.net/tnc/spip.php?article83 (tant de retard dans mes lectures, malgré l’envie, sans doute pas assez pressante)
Passer - debout sur le seuil de la cuisine, le jour étant venu, lever les yeux - entrer - un peu de difficulté à le vouloir… et puis
Matinée calme et radieuse - lavage de cheveux - des tours sur la toile pour ne trouver que trop intelligent pour mon petit pois actuel (non qu’il soit jamais très gros, mais j’ai une tendance à considérer mon intellect du moment, ou de tout temps, avec une humilité lucide et navrée). Sortie en fin d’après-midi après encore une immense sieste effacement , et , pour aller à coté aux Funambules voir « Médée-Kali » de Laurent Gaudé.
La place n’est plus peuplée en dehors des heures de repas, et j’ai l’impression que, au moins dans mon quartier, bon nombre d’affiches ont été enlevées, en avance.
Attente avec les »mange pas cher » de Thom as Bernhard dans lequel j’avance lentement, de pauses en pauses.
Et déception (quelle part a mon humeur, je ne pense pas qu’elle soit primordiale).J’aime bien le texte de Gaudé, cette femme qui unit Gorgo (Méduse), Médée et Kali, une sauvagerie, un amour de l’homme, le rythme du récit qui s’adresse à l’homme qui la suit, et dont son dos devine la beauté, ou à elle-même. «Tu me suis toujours. Tu veux savoir qui je suis. Tu veux savoir d’où vient cet effroi que j’ai au fond des yeux et qui contamine, d’un seul regard, ceux que je croise. Regarde. Nous sommes arrivés. Je t’ai amené jusqu’à lui : Jason, le premier homme que j’ai aimé, le premier homme aussi que mon regard a pétrifié. Tu ne l’imaginais pas ainsi. Il est là. Il n’a pas bougé. Un petit homme desséché. Il n’est pas mort – ne crois pas qu’il soit mort – il est juste épuisé et inerte. Il est resté là, les yeux vides, le corps amaigri, incapable de bouger. Il ne s’est pas nourri depuis des années, il n’a pas parlé ni pleuré. Le sang ne coule plus dans son corps, il est sec et épuisé. Je ne veux pas de sa mort, je veux qu ‘il dure inutile et seul, contemplant à l’infini le tombeau de ses enfants » (pas le mieux, mais seul passage que j’ai trouvé), l’évogation de la pauvreté au bord du Gange etc…
Une scénographie très réussie, avec quelques tentures bleues et un sol rouge, comme la tunique et le drapé de Médée, une mise en scène intelligente et la gestuelle de la belle actrice, et puis cela ne suffit pas, il sagit de dire et faire passer un texte. Ne tolérerait pas de grands effets, mais nous avons eu un exercice. Elle a trouvé une petite raucité, une façon de détailler les mots, et cela se déroule sans aucune inflexion; gommant, banalisant le texte jusqu’à le rendre parfois presque risible. D’autant plus dommage qu’à un ou deux furtifs moments elle a su approcher d’un jeu.
Rentrée, fait la cuisine, renoncé à ressortir : mal aux jambes, soupçon que mon moi du moment intervient dans mes insatisfactions.

9 commentaires:

Julie Kertesz - me - moi - jk a dit…

tu es là, jour à jour, écrivant, prenant des images, non, tu es tout sauf paraisseuse - et même si je ne peux venir souvent ces jour-ci pendant que je n'ai pas encore lien ni maison à moi, je pense à toi et je te remercie aussi ton constant soucie me dire "hello" que je lis en mail et me fait fort bien.

Muse a dit…

Nous en sommes toutes là chère Brig, nous enfonçant jour après jour dans ce qui n'est pas encore un naufrage mais qui à terme le deviendra. Prenons donc le meilleur de chaque jour, comme ils se présentent et restons fermes à la barre.

Anonyme a dit…

Quelques échos encore de la fête ... en ondes amorties.
Ouf! Tu en profites pour souffler et reprendre tes us et coutumes.

Anonyme a dit…

Moi, c'était Médée aussi mais par Benedetto. Toutes mes Médées du monde incarnées dans un poète et son flot de mots.

Brigetoun a dit…

j'avais prévu d'y aller le soir - et puis plus de courage - celle là était un hors d'oeuvre

Anonyme a dit…

La fête est finie, Paumée se retrouve !

micheline a dit…

il vaudrait mieux être content de soi!
qu'est-ce donc qui nous en empëche??

Brigetoun a dit…

le devoir et besoin d'avancer ?

micheline a dit…

brigetoun, je ne suis pas sûre: ne pourrait-on pas avancer en chantant?n'y aurait-il pas là ,autrement, un relent du péché de n'être que ce que nous sommes?du devoir comme une sorte de rachat- punition?
j'ai tendance à penser que notre difficulté à vivre est d'abord physiologique, constitutionnelle : une discordance entre nos aptitudes..nos désirs et nos forces
mais ce serait trop simple (?) et cela m'angoisse toujours.j'ai toujours vécu difficilement et l'âge venant n'arrange rien , qu'un peu de sagesse résignée aux simples plaisirs quotidiens: un sourire d'enfant, une fleur, un mail sympa....
mais je bavarde..