Second réveil le matin du 30 avec manque d’enthousiasme condamnable et une idée ferme : train demain après-midi vers Toulon, plaisir du jardin et de l’amour (je les crois) familial, crainte de montrer ma gueule actuelle en dehors de ce cercle bienveillant - pied posé fermement sur les mauvaises raisons (lassitude) invoquées par ma paresse - programme : achat de collants et teinturier le matin - corbeille de repassage et pré-valise l’après midi, peut être spectacle le soir dans le off
Trajet plein de pauses - contemplation de cette ouverture sur chantier de rénovation, et je me promenais, je vivais dans la pièce
Billets en main devant la machine qui venait de les extraire, baignée de chaleur, sentiment de bonheur, quiétude, ronronnement, envie de piler et de rester là.
Attente chez le teinturier et pour m’occuper sorti l’appareil et fixé une partie de ce que je venais de déverser de mon sac.
Seule pause fonctionnelle, laisser mon bras qui se lamentait, oublier provisoirement le poids de ce que je lui avais confié.
Après le déjeuner, café dans la fournaise de la cour, en écoutant du coin d’une oreille les contrebasses du disque acheté aux Carmes (Crossing life and strings - Jean Sébastien Simonoviez, quatre contrebassistes, une guitare, quatuor à cordes), petite pause consentie avant le repassage.
Et puis coup de chaleur, vertige, suée… et , en rentrant vers la tiédeur de mon antre, une lumière éblouissante, un réveil rapide et fugace de ma raison : le 1er août, mon départ, ce n’était que le surlendemain.
Bec ouvert, vertige devant les possibilités, et toujours suée, migraine etc… douche, sommeil lourd, façon de simplifier le choix.
Après le déjeuner, café dans la fournaise de la cour, en écoutant du coin d’une oreille les contrebasses du disque acheté aux Carmes (Crossing life and strings - Jean Sébastien Simonoviez, quatre contrebassistes, une guitare, quatuor à cordes), petite pause consentie avant le repassage.
Et puis coup de chaleur, vertige, suée… et , en rentrant vers la tiédeur de mon antre, une lumière éblouissante, un réveil rapide et fugace de ma raison : le 1er août, mon départ, ce n’était que le surlendemain.
Bec ouvert, vertige devant les possibilités, et toujours suée, migraine etc… douche, sommeil lourd, façon de simplifier le choix.
Partie tout de même, en forçant carcasse qui tient à s’engourdir totalement, en début de soirée vers le Gilgamesh théâre (clin d’œil, en attendant d'entrer dans la salle, à certain local), voir ce spectacle que, sans aucune raison autre qu’une impulsion, peut-être l’esthétisme de l’affiche, et plus tard une rencontre avec leur parade, j’avais décidé être pour moi . « Don Qui » (sous titré théâtre physique) par la Compagnie Pas de deux
Et je l’ai aimé et je n’étais pas seule,. « une création contemporaine originale basée sur des expérimentations vocale et corporelles; inspirée de l’œuvre de Cervantès… Le résultat est un mélange des cultures : française, brésilienne, américano-coréenne, catalane et indienne…. » bon à vrai dire l’influence asiatique en général est nettement prédominante.
Plus danse que mime sauf peut-être pour le plus grand, plus mince, Sergi Emiliano, qui joue Sancho avec une stylisation moins aboutie, accentuant la face burlesque, et l'attendrissement.
Dans le reste de la distribution, Yuka Fukuhima, Won Kim et Sajeev Purushotama et je suppose, dans mon ignorance grande, que c’ est-ce dernier qui est Cervantès, mais plus encore le meneur de jeu, le démon qui fait naître les réactions, parfois les sentiments des protagonistes (et que j’ai surtout aimé et regardé, tête ronde au menton aigu, yeux malicieux, grâce, force), un Don Quichotte un peu rond comme un jeune premier, gestes maîtrisés et une Dulcinée (et autres personnages) belle comme un rêve.
Silence, onomatopées, quelques mots venant d’une ancienne chanson populaire japonaise pour vocaliser, quelques percussions généralement en contrepoint malicieux, et quelques phrases en français, voix off, reprenant Cervantès;
Des épisodes reconnaissables, mais aussi rendre sensible (et pas seulement par le grand livre feuilleté), le fait qu’il s’agit surtout de la langue, des images, d’une vision du monde, et plus souterrainement d’une philosophie. Ce n’est pas le Quichotte mais ça porte trace de l’esprit, sans trahison ni lourdeur. C’est très beau visuellement et passablement intelligent. En une heure.
Plus danse que mime sauf peut-être pour le plus grand, plus mince, Sergi Emiliano, qui joue Sancho avec une stylisation moins aboutie, accentuant la face burlesque, et l'attendrissement.
Dans le reste de la distribution, Yuka Fukuhima, Won Kim et Sajeev Purushotama et je suppose, dans mon ignorance grande, que c’ est-ce dernier qui est Cervantès, mais plus encore le meneur de jeu, le démon qui fait naître les réactions, parfois les sentiments des protagonistes (et que j’ai surtout aimé et regardé, tête ronde au menton aigu, yeux malicieux, grâce, force), un Don Quichotte un peu rond comme un jeune premier, gestes maîtrisés et une Dulcinée (et autres personnages) belle comme un rêve.
Silence, onomatopées, quelques mots venant d’une ancienne chanson populaire japonaise pour vocaliser, quelques percussions généralement en contrepoint malicieux, et quelques phrases en français, voix off, reprenant Cervantès;
Des épisodes reconnaissables, mais aussi rendre sensible (et pas seulement par le grand livre feuilleté), le fait qu’il s’agit surtout de la langue, des images, d’une vision du monde, et plus souterrainement d’une philosophie. Ce n’est pas le Quichotte mais ça porte trace de l’esprit, sans trahison ni lourdeur. C’est très beau visuellement et passablement intelligent. En une heure.
En sortant sur la place des Carmes, pas mal de tables occupées tout de même.
Les marchands de glaces pris d’assaut, et j’étais assez tentée. Retour par la rue de la Croix et les arrières du palais, même si la rue Carnot est devenue maintenant moins oppressante.
Rencontré une ruine de porte transformant les affiches en ruines, et j’aurais aimé l’emmener si j’avais un mur assez grand (plus assez d’incivisme et surtout de force)
un bonhomme et son monde, entre deux représentations, et me suis appuyée au rocher pour entendre les plaisanteries du groupe (carcasse ankylosée à me faire peur)
deux orchestres fraternisant, saisis au moment où ils se séparaient.
Et j’ai rentré carcasse, renoncé à la ressortir, me suis plongée platement (?) dans Cervantès et le débat entre le chanoine et don Quichotte : »Voilà qui est bon ! Répondit don Quichotte. Donc les livres qui sont imprimés avec la licence des rois et l’approbation de ceux à qui on les a soumis, ces livres qui, à la satisfaction générale, sont lus et vantés des grands et des petits, des riches et des pauvres, des lettrés et des ignorants, des vilains et des gentilshommes, enfin de toute espèce de gens… ces livres ne sont que mensonge, alors qu’ils ont si bien l’apparence de la vérité qu’on y raconte quels furent le père, la mère… » et il me semble que plutôt que de vouloir le retenir, et détruire ses livres, il aurait fallu inciter don Quichotte a s’asseoir sur les bancs de l’université de Salamanque.
Et j’ai rentré carcasse, renoncé à la ressortir, me suis plongée platement (?) dans Cervantès et le débat entre le chanoine et don Quichotte : »Voilà qui est bon ! Répondit don Quichotte. Donc les livres qui sont imprimés avec la licence des rois et l’approbation de ceux à qui on les a soumis, ces livres qui, à la satisfaction générale, sont lus et vantés des grands et des petits, des riches et des pauvres, des lettrés et des ignorants, des vilains et des gentilshommes, enfin de toute espèce de gens… ces livres ne sont que mensonge, alors qu’ils ont si bien l’apparence de la vérité qu’on y raconte quels furent le père, la mère… » et il me semble que plutôt que de vouloir le retenir, et détruire ses livres, il aurait fallu inciter don Quichotte a s’asseoir sur les bancs de l’université de Salamanque.
9 commentaires:
Lassitude et chaleur, deux mauvais ingrédients pour un bien-être. Tu pars pour Toulon vendredi, cela va te faire du bien d'aller en vacances, profites-en bien.
Tu pars longtemps?
Tes randonnées quotidiennes m'émerveilleront toujours, un jour tu vas à l'opéra, l'autre au théâtre, tu captes des scènes de rues, en rentrant tu écoutes de la belle musique, tu travailles la terre cuite, tes lectures et ton blogue, tu es très occupée et tes activités sont très enrichissantes.
Bon jeudi et bisous xxxxx
Une carcasse réticente peut-être mais tellement sollicitée ces temps-ci...heureusement il va y avoir Toulon, le plaisir du jardin et de la famille. Bonne journée en attendant le départ.
Quelle énergie ! Quand je vois tout ce que vous faites à Avignon en ce moment, je suis épatée. Je n'arrive pas à me mobiliser, sinon pour l'absolument utile, la foule et la chaleur me faisant fuir. Les retours chez moi sont hâtifs, pressée de retrouver un peu de calme.
Joli texte, c'est comme si tu nous stockais pour ton absence.
Je comprends la sensation des billets dans la main, c'est fou le sens de liberté que cela me donne.
En ce moment, je n'en ai aucun. Ça risque de s'éterniser aussi.
Je te souhaite un très beau voyage.
Je découvrirais bien Toulon sous ta plume.
niet - cousinade et je ne dois pas montrer les gens et jardin avec interdiction (compréhensible) de montrer la maison et ses occupants
Avec ses temps de grandes chaleurs il faut te ménager Brig...j'ai la chance pour moi d'avoir la main et d'aimer nager.
Don Quichotte est le livre que nous avions à présenter au bac...pour des Espagnols 1ère langue quoi de plus normal.
C'est pas moi... les chevaux...
bien trop chaud aussi pour garder la tête froide!
si encore elle était pleine de petits pois comme les tiens!
Pardon Brige, c'est moi qui ai fait rentrer les chevaux
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