le plaisir honteux de me rendre ridicule en revenant à "paumée", un peu parce que jeudi dans la jubilation étonnée d'une légère alacrité en allant vers mon toubib, l'envie de photographier, et un peu de jouer avec des mots, me revenait, et que la plongée avait été assez accelerando pour que l'élan me ramène, un peu sonnée, flottant avec un reste de circonspection, très peu, pas vraiment, dans une flaque, puis une marre tiède et douce, avec derrière des branches qui pendent vers l'eau, du soleil et de l'espace et l'envie d'y barboter, avec ce qui me tient lieu de nage (comme je flottais, j'ai décidé, enfant, qu'il était par trop ennuyeux d'apprendre, et vexant de subir des conseils). et je marchais d'un pas assez rapide pour être en avance et passer un nez, puis des yeux, dans la ruineuse chapelle du miracle, pour découvrir les quelques grands tableaux sortant de l'ombre, et les touts petits très éclairés comme des joyaux, d'une exposition quasi secrète de Luciana Maïa Rosa, artiste dont j'ignorais l'existence, et dont j'ai fort gouté les oeuvres.

et j'en ai même oublié d'avoir une pensée pour Richelieu. Mais, malgré la très longue pause, en face, dans la salle d'attente du toubib, mon humeur est restée assez joyeuse pour que nous décidions de limiter le traitement, outre l'habituelle pharmacie légère, à la possibilité de coups de téléphone que bien sûr je ne donnerai pas et, pour m'aider à revenir sur ma consommation accrue de tabac, à ma seule volonté. Très honorée de sa bonne opinion, - plus dubitative - on verra.

parce qu'en sortant, les yeux dans le ciel qui était très beau, je devais constater qu'en bas, du coté des jambes, l'assurance affichée n'avait rien de naturel.

plaisir; le soir, d'assister dans un opéra peu garni (voyons n mes chers, ce n'était que les très jeunes danseurs d'Europa-danse), en haut ou presque, au milieu de belles adolescentes, avec quelques garçons, et en compagnie de quelques mères, à "Picasso et la danse"
- avec le plaisir du rideau , du décor, de "Parade" et de voir habitées et en mouvement les maquettes de Picasso, sur la musique de Satie (seul ballet pour lequel était respectée la chorégraphie de Massine) - joliment dansé, avec peut être un manque de rigueur mécanique pour le chinois, mais un adorable cheval qui nous a ravis.
- le décor encore de Pulcinella (la partition originale de Stravinsky remplacée par sa suite de ballet) avec une chorégraphie d'Ana-Maria Stekelman, modernisant , en l'assouplissant je suppose, celle de Massine, ce qui allait mieux aux jeunes danseurs
- Mercure avec de nouveau Satie, les éléments de décor de Picasso et une joyeuse chorégraphie moderne de Thierry Malandain
- et pour finir, et utiliser les reconstitutions du décor et des beaux costumes de Picasso pour Cuadro Flamenco, les danseurs faisaient partie de la dernière promotion de l'école de flamenco du Conservatoire royal de Madrid.
Et il est bien dommage que nous n'ayons pas été plus nombreux à en profiter.

matinée de vendredi dans le soleil froid, pour quelques courses et démarches - projets de tri de garde robe d'hiver et de lectures pour l'après midi, qui se sont soldés par un profond sommeil. Pauvres travailleurs, j'ai beaucoup de chance.
plongée tout de même dans les Géorgique de Claude Simon, pour le plaisir, jusqu'à la fin et les ordres et la plainte hargneuse du colosse vieillissant
..." voici comment vous pourrez avoir des bouteilles, il faut faire vider dans un barricot les bouteilles de vin de cassis, ce vin qui viellit m'a paru se gâter, vous tirerez un certain nombre de bouteilles le lendemain que vous recevrez ma lettre et vous aurez soin d'écrire le jour que vous l'aurez tiré, vous pouvez aussi en mettre dans des dames-jeannes, vous mettrez deux ou trois grains d'orge dans chaque bouteille et deux ficelles en croix sur le bouchon"......."j'aimerais mieux que vous m'ayez fait cent écus de dettes que de m'avoir manqué une année comme vous l'avez fait, parce qu'avec cent écus je ne rachêterai pas la jouissance que j'aurais eu de boire du bon vin venu de chez moi, qualité qui tient à être mise en bouteilles dans le plein de la lune de mars qui ne dure que huit jours, c'est ainsi que par inattention quand j'arrive chez moi, je ne trouve ni jardinage, quoique j'ai payé le jardinier pendant deux ans toute l'année, point de fruits parce que l'on ne se donne pas la peine de les conserver, quoique mon père les conservât fort bien,c'est ainsi que je trouve ni lentilles, ni pois, ni haricots, qioique mes terres soient bonnes pour les porter..." en une immense phrase.