commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, octobre 21, 2008

une photo de ma petite recension des restaurants proches (en pensant à la rédac du mois), et deux traces de ma micro sortie vers les remparts pour jeter le dernier tas de papier - juste pour le plaisir.
repris le dernières pages de "Zone" de Matthias Enard, que j'ai lu par étapes, goûtant le flot, de longs passages et finissant, en gros toutes les cent cinquante pages par l'abandonner provisoirement, pour des réactions purement personnelles, le soupçon d'un désir de collectionner des thèmes porteurs ou un malaise à être aussi intimement dans les divagations de quelqu'un qui souvent me révulsait (réflexe moralisant qui m'étonne chez moi, ou plus profondément refus d'un plaidoyer pro-domo auquel nous ne sommes que trop facilement enclins) - je sais cela importe moins que la forme qui est belle.
Finalement une lecture souvent belle, où l'on se glisse, mais sur laquelle on ne glisse pas avec indifférence.
"je serai assis là sur mon banc de luxe sans pouvoir bouger nulle part plus personne j'appartiens à l'entre-deux au monde des morts-vivants enfin je n'ai plus de poids plus de liens plus d'attaches je suis dans ma tente auprès des nefs creuses j'ai renoncé je suis dans l'univers des moquettes grises des écrans de télévision et ça va durer tout va durer il n'y a plus de dieux courroucés plus de guerriers près de moi se reposent les avions les mouettes j'habite la Zone où les femmes sont fardées et portent un uniforme bleu marine beau péplos de nuit étoilée il n'y a plus de désir plus d'envol plus rien un grand flottement un temps mort où mon nom se répète envahit l'air c'est le dernier appel ... ...je ne bougerais plus c'en est fini des voyages, des guerres, à coté de moi le type au regard franc me sourira... ...il a une bonne tête, c'est un métèque, c'est un géant, un géant de Chaldée dont on dirait qu'il a porté le siècle sur ses épaules...."

en roue libre : et refermant le livre me suis embarquée, chez Plutarque, à la suite d'Alcibiade, un peu essoufflée par les guerres, alliances, retournements qui régnaient sur l'ancêtre de la zone, quand les dieux s'étaient endormis et que les temps d'Achille (fidèle à lui-même) ou d'Atlas étaient devenu légende, après que Cyrus ait conquis la Chaldée, quand Athènes était impérialiste, et que Lacédémone sapait sa puissance (vision très très confuse, transformée, fausse, brides d'histoires évoquées il y a des dizaines d'années pendant que je regardais par la fenêtre le Faron qui regardait la mer)
"... il avait promis que la flotte phénicienne, envoyée par le Roi et attendue par les Lacédémoniens, grâce à lui passerait du côté des Athéniens ou du moins n'arriverait pas jusqu'aux ennemis... Alcibiade fut accusé par les deux partis, mais surtout par les Lacédémoniens, d'avoir détourné cette flotte, en conseillant au barbare de laisser les Grecs se déduire les uns par les autres...
A la suite de ces évènements, les Quatre Cents furent renversés, les amis d'Alcibiade se joignant alors avec zèle aux partisans de la démocratie. ... mais il n'entendait pas rentrer les mains vides et sans avoir rien fait, grâce à la pitié ou l'engouement de la foule ; il aspirait à un retour glorieux. Aussi alla-t-il d'abord de Samos; avec quelques vaisseaux, croiser autour de Cnide et de Cos..."
victoire, retourne chez Tissapherne son ancien allié perse, arrêté, s'enfuit, rejoint les athéniens, victoire et carnage Cyzique, péloponnésiens exterminés... et de superbes discours que l'on imagine, Plutarque restant d'une rapidité sobre dans son récit.

de la mare nostrum tout nous est venu.
Et j'arrête, la violence de la pluie, qui me terrorise maintenant toujours, s'est calmée et nous revenons à l'éternelle brouillasse, averse obsédante, qui règnait depuis le début de cet après-midi de lundi.
A l'assemblée de longs flux de paroles sincères s'écoulent, sans grand intérêt, faute pour les orateurs de croire un tant soit peu à la réalité de ce dont ils débatent (le budget), sauf dans la nuit en évoquant les collectivités territoriales, et je ne sais ce qui se passe localement.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour l'introduction ozone (au Zone).

;-)

Anonyme a dit…

Alors comme ça, tu jettes tes vieux papiers aux Remparts de la ville. Il est vrai qu'ils en ont vu d'autres. Et tout cela, à la mare Nostrum, se retrouve, en archives. Quelle bibliothèque que cette mer!

Muse a dit…

Nous avons échappé à la pluie hier! Par contre je reviens à Zone qui au vu des extraits semble me convenir...douce journée Brig!

Anonyme a dit…

Ce n'est pas pour me vanté mais le ciel est gris aujourd'hui !

OLIVIER a dit…

Je m'en doutais ! tout vient de la Méditerranée, normal j'y suis !
Comment fais tu pour passer d'un livre à un autre ??
Désolé s'il pleut en Avignon, ici à Perpignan, le temps est trop chaud !
Au plaisir !

micheline a dit…

tiens j'avais pas lu;
"A l'assemblée de longs flux de paroles sincères s'écoulent, sans grand intérêt,......"
avant d'avoir rencontré cette citation de Christian Bobin

"Les hommes politiques sont malades du langage parce qu'ils ont réponse à tout. Une réponse immédiate à tout. Il n'y a aucune vérité de présence dans leur parole..."

Brigetoun a dit…

tout de même ils sont généralement sincères, même s'ils sont obligés de surjouer et de ne pas tout dire, mais aucun d'eux ne peut croire en ce budget. Cela s'anime depuis qu'on attaque les principes de répartition et les règles dans lesquelles le gouvernement jouera

Jerry OX a dit…

un récit météorologique et fort logique ! une illustration du quotidien sur fond de récits et d'actualités brulantes !!