commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, décembre 08, 2008

images flottantes, venues au fil du hasard - ou presque
journée sans extérieur - ma très exiguëe salle d'eau pleine d'odeurs, nature reconstituée - et on oublie la chimie inévitable - odeur de café, frissons et cheveux dégoulinant doucement.
Nez sur cy-book longues goulées de textes en cours de lecture - de Dominique Dussidour à Fred Griot, et deux pépites

chez Dominique Dussidour, dans "matériaux pour un roman" (mais il faut que je recommande la dernière édition sur http://www.publie.net/tnc/spip.php?article143 et il faut partir à la recherche, en dehors des livres publiés, des fragments sur remue-net http://remue.net/spip.php?mot27 ou Inventaire-invention http://www.inventaire-invention.com/index_auteurs/auteurs.htm ) ceci, un peu au hasard, parce que c'est à ce moment que j'ai éteint ma machine pour aller inventorier le réfrigérateur, et que les mots dansaient encore un peu dans ma tête
"Peut-être ce sont les choses qui disparaissent – pas elle.
Peut-être ce sont les choses qui vont et qui viennent autour sans qu’on comprenne pourquoi, les choses qui apparaissent et qui disparaissent autour sans qu’on en comprenne la raison – et elle, attachée à ces choses, elle croit que c’est elle qui apparaît et qui disparaît, parce que, quand les choses disparaissent – elle n’existe plus. Elle n’existe qu’autant que les choses apparaissent. Quand les choses disparaissent, elle disparaît aussi. Peut-être ce sont les gens, les êtres – comment les appeler ? Peut-être ce sont les gens, les êtres qui apparaissent et qui disparaissent, et elle, elle apparaît et elle disparaît comme eux.
Quand elle n’écrit pas, les choses fuient, les choses la fuient
..."
et c'est ainsi que je me suis perdue tant de fois pendant toutes ces années.
et puis, au coeur de l'après-midi, l'intensité de ce passage de "Visions" de Fred Griot, que je reprends peut-être parce que c'est son texte le plus aisé à aborder, celui en tout cas où je me promène pour faire éclater mes stupides lassitudes, même quand ce qui s'exprime est une tristesse profonde (http://www.publie.net/tnc/spip.php?article83 (pour premières pages, présentation, téléchargement comme d'habitude)
"TRAVAILLANT DANS MA CHAMBRE-ATELIER, le cœur palpitant lentement, je pensais, je sentais la vie couler très consciemment, couler malgré tout et je l'aimais cette vie-là, cette chose-là, don, don douloureux du ciel, du désir trouble de mes parents déchirés séparés retrouvés, embryon né à la lumière, né à la joie, à la douleur et parcourant encore toute cette vie-là en tous sens je la sentais passer, traverser là au travers de mon cœur, en travers de mon corps, au travers de mes amis, au travers de mes amantes, au travers de la pluie, de la douleur, des pavés gris mouillés et de la fin du jour, cette nuit, la nuit et le jour sur cette face, la face de mon amante, sur cette face de la terre où le jour se lève — aube et déchirement et lumière - sur sa belle courbe ronde et bleue. Et restant des heures à ma table, je préparais lentement mon départ."
et j'écoutais, ayant renoncé à sortir pour cela, France Musique pour le Didon et Énée donné par William Christie et les Arts Florissants à l'Opéra Comique, après un peu de Purcell, de Rameau de Tippett et, en complément de programme, splendide, le Canticle V de Britten chanté par Ian Bostridge, et sa Phèdre et la fin du sauvetage de Pénélope avec Janet Baker (en récitante pour Pénélope).

Assez merveilleux. et comme à la suite, nous avions droit à la soirée d'ouverture de la Scala avec Don Carlos, ma foi, je n'ai profité du ciel bleu qu'en brèves stations devant la porte fenêtre de ma cuisine, et, après avoir passé au faubert le carrelage, j'ai écouté, le nez dans le "traité de la tolérance » de Voltaire, mais en fait je n'écoutais plus.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

et on oublie la chimie inévitable - odeur de café, frissons et cheveux dégoulinant doucement....je vois que tu ne fumes plus alors je dis bravo !

Anonyme a dit…

Pour Didon et Enée, nous êtions sur la route, arrivant tout juste pour goûter la suite du programme avec Britten: Bostridge, une très grande voix!

Tiens, tiens, je connaissais pas le faubert, ce balai à franges et cependant il m'arrive de balayer devant ma porte!
Bonne journée.

Muse a dit…

Journée intérieure pour moi aussi malgré le beau temps; tout en introspection, en pensées et souvenances... Juste cette sortie sur le haut des Réformés une petite heure pour dire que je n'avais pas perdu mon dimanche.
Que le soleil de ce lundi nous donne l'envie d'en faire davantage!Belle journée Brig!

joye a dit…

Ah, tu as toujours des brins de vert chez toi !!!

Ah !

:-)

Anonyme a dit…

Images flottantes mais aussi images d'en haut. Ce soir je me suis rendu compte que presque toutes tes photos ont été prises la tête tournant vers le ciel !