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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, décembre 11, 2008




Deux visages penchés sur moi

Deux voix qui parlent de transmission, de poids de l'héritage et de la fugacité des modes

La proposition de faire remonter, moderniser dit-elle, cette bague dont je suis le coeur.

Un refus, un goût du passé et de la mémoire.

Leur mémoire dérisoirement limitée à quatre générations et un siècle - posée sur toute ma mémoire.

Ma longue formation dont je n'ai plus souvenance dans les replis de la terre.

Et puis tous ces visages africains, flamands, lyonnais, au long de mon histoire et de mes voyages, grimaçant d'efforts ou d'attention, glacés dans leur réserve de négociants ou souriant de grâce tentatrice - toutes ces mains m'extrayant, me pesant, me prélevant dans un sac, me taillant, me polissant, me tenant dans la lumière, me rapprochant de tous ces petits fragments de mémoires qui me rejoignent sur un dessin, un projet.

Le plateau enfermé dans un placard de belle boiserie - la quiète boutique dans la presqu ile entre Rhône et Saône - la table devant la vitrine qui accueille la lumière - la succession des jeunes visages émerveillés et rosissant.

Le jeune couple et mes voyages avec la jeune femme de Pékin à Santiago, la femme de Lyon à Ceylan, Hanoï, la vieille femme dont le souvenir se fait idéal.

Le long oubli dans des écrins et cette résurrection.
Je ne pèserai pas, jeune fille.

Mon passé s'évapore - seule reste mon inébranlable beauté, pour que les humains y posent leurs sentiments ou intérêts généreux, amoureux ou ignobles, ou même leur indifférence.

Et je suis désolé, Brigetoun, mais je ne peux te proposer des récits de trésor enfoui et rêvé, de guerre ou de pirates, tout fut feutré dans mon histoire, délicieusement convenable, mesuré, avec toute la grâce confortable de l'argent silencieux de belle bourgeoisie.

dans une journée où ma machine et mon esprit avait opté pour l'énergie de la limace, une contribution minimaliste à l'exercice 32 d'écriture ludique "le silence des diamants" proposé par "Zazou/Indéfini/Z) http://www.ecritureludique.net/article-17285466.html
une photo de bague trouvée sur le net (je n'ai pas de diamant et ne les aime guère)

il soufflait dans nos rues un bon petit vent glacial mercredi soir, et j'ai renoncé à repartir dans la nuit à Saint Didier rendre encore hommage à Messiaen, et, cette fois, à sa mère, mais en allant faire quelques courses utilitaires j'ai salué mon gentil nouveau voisin, cordialement. Il est charmant, non ? en version jeune

8 commentaires:

micheline a dit…

pour l'énergie de la limace c'est OK.mais de préférence attendre une douce pluie de printemps..

Anonyme a dit…

Quels feux! les diamants,cela m'étonnait de toi et puis, lisant, me disant que décidemment une aussi belle plume aurait dû se lancer, oser, dans la promenade romanesque.
belle journée dans le vent de l'esprit.

joye a dit…

Je ne lis pas, j'ai un retard affreux sur les Ludiques comme toi, mais je note l'éléphant, c'est le 3e que je croise ce matin dans la blogosphère !!! Hmmm.

Anonyme a dit…

C'est fou ce que tu arrives à faire à une allure de limace !

Anonyme a dit…

bonjour...

depuis cet été je viens régulièrement vous lire...
les chroniques du festival... vues de l'intérieur...m'ont plu...

depuis j'apprécie vos pistes littéraires qui me laissent à penser que si je voulais me lancer dans une lecture plus régulière j'aurais ici de quoi me mettre sous la dent...
ensuite je suis les esquisses de votre silhouette prise dans l'adversité...le bricolage...le vent qui s'engouffre sur la place..l'eau qui monte dans la courette...le tonnerre qui gronde...ce qui me place immédiatement à vos côtés...
cette façon si précise de parler de la musique qui me laisse bouche bée et l'oreille curieuse...
enfin et ce n'est certainement pas tout je vois votre persévérance à vous intéresser aux pans de murs que vous rencontrez et votre manière de marcher les yeux dans les nuages...et à semer vos photos sur vos passages ...
puis votre distinction naturelle qui ponctue l'écriture regardée avec distance...

c'est toujours un agréable moment où il y a comme un petit miracle à faire de chaque journée une aventure singulière...

Brigetoun a dit…

je m'ébroue - merci

Muse a dit…

avec le temps qu'il fait les cornes de la limace risquent fort de geler... Le texte en revanche décrit parfaitement ce que tu as voulu rendre...toujours fâchée avec certaines valeurs à ce que je vois!

micheline a dit…

depuis mon gris et ma pluie froide d'ici je t'espère sous un ciel un peu plus doux.