dans le petit bocal annexé à la salle d'attente, je regardais le bleu du ciel (qui ne se voit pas, la batterie étant une fois encore à son plus bas, et les vitres passablement sales) tendre vers le rose et je flânais dans les textes que, sur Cybook, je réserve aux petites lectures évasions lors des attentes, comme "Désordre, un journal" de Philippe de Jonckeere (http://www.publie.net/tnc/spip.php?article12 pour premières pages, présentation, extrait, téléchargement éventuel), et j'y ai retrouvé, dans mon assez longue relecture, ces deux vieux musiciens, juste de quoi faire l'âme légère
"La musique d'un morceau de Satie, je reconnus que c'était du Satie mais j'étais incapable de deviner le morceau dont il s'agissait, et quelle ne fut pas ma surprise quand je remarquais que cette musique était jouée par deux hommes assez âgés, assis côte à côte devant un piano à queue qui mangeait toute la largeur d'un salon rendu exigu, et qu'ils jouaient à quatre mains sur ce même piano. Qu'ils jouaient fort bien, peut-être pas aussi bien qu'ils jouaient quelques années auparavant avec des mains moins chenues, qu'ils étaient visiblement contents d'être assis, comme cela, l'un à côté de l'autre, goûtant la chaleur de leur amitié, et se régalant sans doute des annotations si courantes dans les partitions de Satie, telles que don't be so proud ― ne soyez pas si fier ― à la fin de chaque morceau, ils dialoguaient paisiblement et chaleureusement, telle mesure leur avait paru améliorable et les voilà qui reprenaient depuis le début, concentrés, et côte à côte. Amis depuis fort longtemps, cela s'entendait au delà de leurs mains devenues moins habiles et moins souples."
retour en luttant contre l'étouffement et des vertiges-chocs (je ferais une piètre sportive et une très piètre habitante des rues) dans la descente du crépuscule et le froid devenu intense, coupant, omniprésent, peut être annonciateur de neige.
Et, reprenant des lectures de blogs, ne m'arrêtant que pour de belles choses, ou fortes, ou drôles, je constate une fois de plus que je ne peux plus supporter ma médiocrité, et devrais en rester à ma vocation de lectrice - avis qui, me semble-t-il, est assez partagé
Et, reprenant des lectures de blogs, ne m'arrêtant que pour de belles choses, ou fortes, ou drôles, je constate une fois de plus que je ne peux plus supporter ma médiocrité, et devrais en rester à ma vocation de lectrice - avis qui, me semble-t-il, est assez partagé
11 commentaires:
Pour l'estime de soi,c'est ce que l'on peut créer, donner qui compte plus que ce que l'on reçoit : n'est-ce pas beaucoup d'orgueil?
je suis hélas de ceux là.
Ne pourrait-on pas l'appeler aussi dignité? autrement dit se "sentir être" qui n'est que la force de vivre.
Simple lectrice, mais assidue, c'est ce que je suis devant ton blog, ne sachant souvent pas commenter....intimidée par ton savoir et tes connaissances. Bonne journée. La neige est-elle arrivée ?
Je commençais à voir glauque dans ce "petit bocal" quand j'ai compris qu'il s'agissait du "local" servant de salle d'attente. Cela aurait plu à Satie qui, humour souvent grinçant, affublait ses oeuvres de titres elliptiques de manière à dérouter le bourgeois.
Ceci étant dit, j'aime la musique du solitaire d'Arcueil, la seule, d'ailleurs, que j'ai tenté au piano à quatre mains avec mon fils avec un semblant de succés.
Je ne le partage pas !
Je crois chère Brig qu'une fois encore tu sous estime tes talents. Tu apportes bien plus de culture que tu ne le penses et pour moi ton blog est une ouverture, une fenêtre vers des choses que je n'irai peut être pas revoir ensuite.
Combien de fois après t'avoir lue, je file sur google pour compléter mon ignorance.
Laisse cette fenêtre ouverte s'il te plait; Fais une pause si tu te lasses mais ne nous ferme pas cet accès là...ce serait comme la mort de l'Olrap dont nous n'avons plus aucune nouvelles...
A l'heure où j'écris la neige semble s'arrêter mais nous en avons 17 cm...
Tout se réduit, le local devient bocal et les pianos sont à deux places, et pour la trompette ? ils jouerons face à face ?
Eh bien me voilà en bonne posture : je vous ai "taggué" (quelle expression horrible) sur mon blog : vous y découvrirez le petit jeu fort médiocre auquel je vous invite (sans aucune obligation !!!)
..."tagguée", avec un e, veux-je dire...
Hello !! vos écrits complètement décalés et peu communs sont pour moi , un petit clin d'oeil surréaliste très vivifiant
Merci amie pour ce parcours quotidien plein de charme
Belle neige tourbillonnante
mais c'est bien un bocal ou presque, bow widow démesurément élargie et venant se greffer sur la salle d'attente proprement dite
Eh bien! soit pour le bocal, je tenterais de m'y sentir comme un poisson dans l'eau.
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