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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, février 13, 2009

aujourd'hui
"Comme est étrange le mot aujourd'hui ! Comme est étrange ce jour d'hui, cet huis sur le présent comme relevant, comme relevure d'une présence aussi intense que "déjà un jour" - a dis - qui depuis des millénaires n'a déplacé qu'un jour !" - Pascal Quignard "Les Paradisiaques"


aujourd'hui le froid n'était plus celui du coeur de l'hiver mais il me faisait encore pleurer, tendait la chair ; je sentais mes yeux creuser leur trou, se rétracter dans les orbites, tenter de choir dans mon intérieur, et les pierres se faisaient dures, nettes, rempart contre l'air glacé qui voulait les pénétrer.
Aujourd'hui j'ai acheté du sopalin, et puis, suis montée vers la place de l'Horloge pour trouver le numéro 100 du Matricule des anges, et sa moitié renversée sur la critique, parce que je le rencontrais au détour des blogs, et je suis devant cela comme devant une collection de petites tentations brèves, que je dois pour aujourd'hui engranger, mettre de côté, après avoir inventorié les noms, goûté les belles photos d'Olivier Roller, grappillé quelques lignes, et lu toutes celles écrites par une voisine, pour cette raison, par curiosité en sympathie, et parce qu'elles sont vers la fin, dans "la parole à nos lecteurs" :
"Je pense souvent à cette scène du film de François Truffaut, l'Amour en fuite"....
- Travaille bien ton violon, Alphonse. Si tu travailles bien et si tu es doué, tu deviendra un grand musicien.
- Et si je travaille mal ?
- Si tu travailles mal, et si tu fais plein de fausses notes, et bien, tu seras critique musical".

idée qu'elle nuance ensuite - Caroline Leboucq, la dame de Cousu Main
http://cousumain.wordpress.com et je me dis qu'elle aurait pu prendre place dans une catégorie qui manquait, après les collaborateurs de la revue et les écrivains, les éditeurs.
Aujourd'hui, en montant vers la place je sentais le flou me gagner et en sortant du marchand de journaux, devant la vacuité de la place qui se dilate pour quelque temps encore dans toute son ampleur, mes yeux ont envoyé à mes jambes, qui le leur ont retourné, un vertige naissant, cotonneux devant l'étendue de dalles brillantes sous l'air froid.
Aujourd'hui, dans ce comique début de déroute, j'ai fixé Molière, me suis accrochée à sa présence comme à une ancre à l'autre bout de la diagonale que j'ai suivie, tout dret, toute concentrée.
Et après avoir contourné les balcons aisés, me suis reposée dans mon rêve toujours recommencé d'une maison à moi derrière la fenêtre vide, ouvrant sur le petit enclos secret, à côté du toit peuplé de pigeons, mais l'arbre m'a devancée. Et puis j'ai glissé jusqu'à mon antre. aujourd'hui j'ai dégusté les 35 pages d'"en un jour" http://www.publie.net/tnc/spip.php?article123
"En un jour, le 20 mars 2007 11 heures et 18 heures minutes d’échanges par chat entre Pierre Ménard et Esther Salmona" (début de la présentation)
« LUI
UN FIL INVIIBLE QUI PAR INSTANTS REUNIT UN ETRE VIVANT A UN AUTRE
ET SE DEFAIT, PUIS REVIENT SE TENDRE ENTRE DES POINTS EN MOUVEMENT
DESSINANT DE NOUVELLES FIGURES RAPIDES, SI BIEN QU’A CHAQUE
SECONDE LA VILLE EST HEUREUSE SANS MEME QU’ELLE SACHE EXISTER
13.24
MOSAÏQUE MOBILE DE COULEUR ET DE LUMIERE.
ELLE :
ET SI J’OUVRAIS LA FENETRE QUE VERRAIS-JE ?
MON MUR D’OMBRE ET DE LUMIERE... »
Aujourd'hui je devais aller en fin d'après-midi à la médiathèque Jean Louis Barrault pour l'ouverture de ma section.
Aujourd'hui, au dernier moment, me suis trouvée trop mal en point, et je pensais en même temps que l'utilité de la chose, ma place, là, en tant que militante me semblait hypothétique, et sans trop me demander ce qui était maladie ou caprice ou ruse de ma volonté dans mes frissons, me suis installée pour écouter les chemins de la connaissance, sur la quatrième méditation de Descartes avec Ronan de Calan et Pierre Bergounioux.
Aujourd'hui j'ai découvert que paraissait (aujourd'hui étant tout au long de ma divagation le 12 février) "une chambre en Hollande" de Bergounioux chez Verdier.
Aujourd'hui, j'ai lu ce qu'en disent Jean-Baptiste Harang http://www.editions-verdier.fr/v3/oeuvre-chambrehollande.html et Tristan Hordé http://poezibao.typepad.com/poezibao/2009/02/une-chambre-en-hollande-de-pierre-bergounioux-une-lecture-de-tristan-hord%C3%A9.html. - et je l'ai noté sur une liste à l'avenir incertain.
Et pour revenir à Descartes, à sa vie et à son temps, j'ai regretté une fois encore d'avoir prêté "histoire de mon esprit" de Brigitte Hermann à qui ne me l'a pas rendu - je me demande seulement ce qui, dans ce regret, me vient de l'éloignement du souvenir que j'en ai.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

.......encore pleurer, tendait la chair ; je sentais mes yeux creuser leur trou, se rétracter dans les orbites, tenter de choir dans mon intérieur, et les pierres se faisaient dures, nettes, rempart contre l'air glacé qui voulait les pénétrer. (c'est beau)
Aujourd'hui j'ai acheté du sopalin,..........(j'adore la transition, heureux celui qui à inventé la ponctuation)

tanette a dit…

Un fugace rayon de soleil m'a donné envie de sortir,... j'ai pensé à toi : j'ai beaucoup pleuré et j'ai eu froid au cuir chevelu...transpercée par l'air glacé, j'étais.

joye a dit…

Pas compris "l'ouverture de ma section" ?

Brigetoun a dit…

première réunion avec le nouveau bureau de ma section du PS - me sens très inutile et juste tolérée -à voir (mais j'avais vraiment mal)

Anonyme a dit…

La ponctuation. Que serait le français, sans elle?
Ton histoire de violon m'a fait penser au "Je suis un violoniste raté" d'Antoine Goléa. Il avait la "dent dure" en tant que critique musical!
Pas très sympa tes socialistes d'A.