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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, février 16, 2009

dimanche matin l'azur n'était plus terrifiant, mais le ciel était toujours bleu, d'un bleu adouci, presque transparent, milieu vivant et non plus plaque dure, mais le froid était encore plus vif (enfin à notre échelle, je ne sais comment survivent les habitants des régions septentrionales - j'aime le mot) et au coeur de sa gloire (et la lumière, derrière lui, décolorait encore le ciel) il prenait l'air détaché de celui qui n'est pas concerné, qui ne s'occupe que des muses, sans même un sourire pour solliciter notre pardon.
Mais quelques pas plus loin, j'ai échangé un sourire de complicité gelée avec un superbe presque vieillard, faisant flotter autour d'une robuste carcasse un souple manteau clair dont l'étoffe m'a semblée d'un luxe superbe, faisant briller des yeux sombres sous un grand chapeau et au dessus d'une barbe bouclée, vision d'un non conformisme très installé, très intouchable, très confortablement aimable.
Chaque pas revendiquait l'hiver, et même le vélo champêtre appuyé à la vitrine de Carrefour était à l'unisson.

Me souvenant, pour l'avoir rencontré sur cousu-main http://cousumain.wordpress.com/ , de la célébration d'Igitur et de Mallarmé, par la ville qui l'aima mal, j'avais eu, aux petites heures, une velléité d'aller à la collection Lambert voir enfin l'exposition autour du "coup de dé", mais le souvenir de l'air froid de la matinée m'a renvoyée à la recherche des textes, bien au tiède, et puis, pour en garder trace ici, renonçant au coup de dé pour raison de mise en page, j'ai continué ma promenade pour tomber, pour l'ébauche d'une familiarité, sur les "paroles inconnues qui chantèrent sur" ses 'lèvres" en sortant de son appartement, et qui étaient, "sur un ton descendant : "La Pénultième est morte"...
..."Je fis des pas dans la rue et reconnus en le son nul la corde tendue de l'instrument de musique, qui a été oublié et que le glorieux Souvenir certainement venait de visiter de son aile ou d'une palme, et le doigt sur l'artifice du mystère, je souris et implorais de mes voeux intellectuels une spéculation différente. La phrase revint, virtuelle, dégagée d'une chute antérieure de plume ou de rameau, dorénavant à travers la voix entendue , jusqu'à ce qu'enfin elle s'articule seule, vivant de sa personnalité. J'allais (ne me contentant plus d'une perception) la lisant en fin de vers, et, une fois, comme un essai, l'adaptant à mon parler ; bientôt, la prononçant avec un silence après "Pénultième", dans lequel je trouvais une pénible jouissance : "La Pénultième -" , puis la corde de
l'instrument, si tendue en l'oubli sur le son nul, cassait sans doute, et j'ajoutais en manière d'oraison : "Est morte"..."
Mais cela m’a plutôt évoqué la rue de Rome, et par extension le petit train, la gare du Pont-Cardinet, la rue du Printemps la très mal nommée.

et la douce dame sur le chemin que j'aurais du prendre, penchée gracieusement sur les passants parmi lesquels je n'étais pas, me pardonne et m'attendra.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Les gens du septentrion te saluent. Ils survivent, bien pâlichons, mais vivants.
Et ce Louis triomphant qui se prenait pour l'astre du jour ne nous réchauffe pas pour autant. Il n'en avait que faire d'ailleurs ... ayant, d'autres chats à fouetter.
La rue de Rome et le pont Cardinet m'évoquent l'époque de Caillebotte, dite belle, où l'on se baignait dans l'Yerres.

Anonyme a dit…

Les charmes de l'hiver sont bien multiples...

Anonyme a dit…

La Pénultième ...j'espère que çà ne sera pas la dernière !

Brigetoun a dit…

Pont Cardinet pour moi le petit train vers Passy et le lycée Molière, et en glissant vers les rues de Rome, Moscou etc... le lycée Chaptal et mon bac philo en des temps très anciens - plus tard des gérances d'immeubles

Anonyme a dit…

Un bel itinéraire, Brige!