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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, février 18, 2009

"fais moi la courte échelle !"

"quoi ?"

"fais moi la courte échelle"

"pourquoi ?"

"pour cueillir une poire"

"tu n'as qu'à en ramasser une, il y en a plein dans l'herbe"

"elles sont abîmées et pleines de fourmis"

"cherche - tu m'ennuis, tu vois bien que je lis"

Pause, Pascal tourne autour de son frère, s'éloigne, reviens, en imitant un avion, bras écartés et bourdonnement qui essaie de se faire grave.

"fais moi la courte échelle"

"je t'ai déjà dit.."

"non, c'est pour prendre ma console, qu'elle a mis sur le rayon du haut" - regard filtré, petit sourire - "à côté du livre que tu as pris - moi je n'arrive pas à mettre l'escabeau"

"tu es puni, tu te souviens ?"

"pas par toi"

"les parents ont raison"

"je leur dis pour le livre ?" *

"tu es un immonde petit serpent - si tu le fais, je te frotte le crâne et je te mets la tête entre les oreilles !"

" tu te prends pour Papa ?"*

"non mais je suis plus fort"

"c'est inique"

Arthur rit, se bouche les oreilles, tourne le dos.. Silence, Pascal, ses drus mollets écartés, mains dans les poches, est planté devant le mur mitoyen. Sifflement, abois excités, il revient.
"dis ! si ! fais moi la courte échelle, quoi !"

"hum... qu"est ce que tu veux encore ?"

"c'est plus drôle de parler à Bijou quand on se voit - et puis toi tu te hisses bien sur le mur pour voir Marie"

"pas la même chose - et vous faites assez de bruit pour vous comprendre, non ? Dis, tu me laisses lire ?"

Longue pause, Pascal arrache des herbes.

Chandail tiré -"dis tu me fais la courte échelle ? pour toucher le ciel ?"

"oui"

"ah bon ! c'est idiot, ce n'est pas possible"

"c'est plus joli - et puis on ne sait jamais".

fièvre tombée - crâne entre barre d'acier brûlant entre les yeux et pieux émoussé dans la nuque, guère capable de lire, les mots qui faisaient le sujet des impromptus littéraires de la semaine http://www.impromptuslitteraires.fr/dotclear/ (débuter par "fais moi la courte échelle") tournicotaient à la surface de mon magma, sous la douche, en ramassant des feuilles, en regardant dans le vide, et il en est résulté cette chose d'une quotidienneté et banalité extrême par rapport au lyrisme, souvent fort bien venu, des autres contributions; du moins celles que j'ai été capable de lire (et puis j'ai suivi les discussions à l'assemblée, tremblant pour mon cher hôpital).
Comme l'étau se desserre, nez dans l'un ou l'autre des livres en train (choisir selon la taille des caractères) et un tour des blogs demain après midi après le marché qu'il faut que je sois capable de faire.

5 commentaires:

micheline a dit…

quelle jolie scènette récréative ..
Dis c'est toi qui ne veux pas pas qu'on t'embête quand tu es en train de lire?..mais pour la tête dans les étoiles tu flanches!!?
bonne journée à "tête reposée"

Anonyme a dit…

Le mur joue le rôle du troisième personnage et la scène en est charmante.

La courte échelle, un tout petit coup de pouce et le ciel t'aidera. Une courte échelle pour faire ton marché, ce que je te souhaite.

Anonyme a dit…

Brig, coup de pouce!

Muse a dit…

un régal de te retrouver ici aussi; une chance d'avoir finalement un grand frère qui écoute!
Belle journée Brig avec un chaud soleil!

Anonyme a dit…

Elle est longue la courte échelle