J'ai mis dans un coin de mon cerveau, bien décidée sans me l'avouer à les y laisser, les journées d'ouverture au public, à la Chartreuse de Villeneuve, du 29 au 31 janvier, pour la sonde 01 09 "de l'encre au pixel : les nouvelles matérialités de l'écrit", le Rhône malgré sa proximité et les cars, tout du moins jusqu'à une certaine heure, m'étant un obstacle aussi infranchissable que pour les tous tous premiers pré humains (existait-il alors ?) http://www.chartreuse.org/Site/Cnes/sondes/
J'ai reçu il y a un certain temps deux (toujours, ils doivent être relativement riches finalement) invitations de la Collection Lambert pour "un coup de dés jamais n'abolit le hasard" - performance chorégraphique, le 6 février à 18 heures 30 de Thierry Thieu-Niang et Bastien Lefèvre, dans le cadre des Hivernales (il faut que je ressorte le programme) et pour l'anniversaire de l'écriture d'Igitur.
Et j'en avais mis de côté une, bien décidée à y assister et à en profiter pour visiter enfin l'exposition en cours "retour de Rome" et celle sur Messiaen , ce que je veux mais j'oublie de faire http://www.collectionlambert.com/ /
Et puis j'ai reçu il y a trois jours je crois un courriel (collectif) de Pierre Marie Danquigny me signalant (et m"y invitant) un parcours ce même jour à travers 6 expositions depuis les archives municipales à 14 heures 30 jusqu'à Lambert http://www.litteratur.fr/?cat=1 - et me suis organisée samedi matin pour y aller, en partie en souvenir d'une conversation avec lui au sujet de la maison de la place du Portail Mathéron, cette dilatation de la rue, entre Saint Pierre et les Carmes, sur laquelle il a écrit une plaquette. Et en l'écoutant je me souvenais de ces lettres dans lesquelles Mallarmé, dans sa détresse avignonnaise, la célébrait presque cette maison, d'où il écrivait, le 14 novembre 1869 à Henri Cazalis, au moment de l'écriture d'Igitur quand son labeur (compte tenu du peu de goût qu'il avait pour lui) le permettait "j'ai pu, levé tôt, travailler plusieurs heures chaque matin ; mais le soir, je n'étais pas long, après des journées ingrates, à m'endormir sur un livre de vers ; une promenade de Pan automnal, au crépuscule ; et tu sais mes journées. L'heure de famille, celle à laquelle on remettait de t'écrire parce qu'on ne parlait que de toi, était le souper, dans la petite salle à manger, qu'une grave horloge dont tu connus la gaine, rend sérieuse. A la faveur de son timbre conventuel, je te dirai un seul mot de mon travail que je te porterai l'été prochain : c'est un conte, par lequel je veux terrasser le vieux monstre de l'Impuissance, son sujet du reste, afin de me cloîtrer dans mon grand labeur déjà réétudié..."
Mais, avant ai trouvé "Igitur" numérisé - merci à lui - par François Direz http://www.mallarme.net/Mallarme/Igitur , et, souffle retenu, ai lu les 17 pages, en resuçant des phrases parfois plusieurs fois pour croire les avoir comprises, jusqu'à
"IL SE COUCHE AU TOMBEAU
Sur les cendres des astres, celles indivises de la famille, était le pauvre personnage, couché, après avoir bu la goutte de néant qui manque à la mer. (La fiole vide, folie, tout ce qui reste du château ?) Le Néant parti, reste le château de la pureté."
5 commentaires:
En lisant les noms de tous ces spectaclexpositions, je me sens comme la personne qui passe devant un zoo, et qui s'aperçoit des animaux derrière les barreaux, exotiques, étranges et qui veulent qu'on les regarde.
(non, c'est pas Mallarmé, je serais trop mal armée)
L'expo sur Messiæn chez Lambert est intéressante, mais pas très musicale...
Le reste de la collection, des œuvres déjà anciennes pour beaucoup...
Ne vaut-il pas mieux vivre en imagination ses jours que de se frotter à une pseudo-réalité, toujours triste et décevante et ce, d'autant plus, qu'au préalable vécue par anticipation?
"La chair est triste, hélas! et j'ai lu tous les livres. - fuir! là-bas fuir! je sens que des oiseaux sont ivres - d'être parmi l'écume inconnue et les cieux! "
Mallarmé, Poésies (1898), Brise marine
j'aime bien cette présentation de toi (avignon dit Michel)- pour Messiaen : avicole ? je crois qu'il y a des dessins et j'aime ça - pour le retour de Rome : demander aux oeuvres leurs souvenirs de ce petit voyage que je n'ai pas fait depuis trop longtemps -
là j'ai maaaaal au coeur et faut que je parte à la recherche d'ampoules (pas malin de ma part)
je relis aussi plusieurs pages en arrière lorsque je m'endors et que le livre se referme.
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