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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, mars 05, 2009

en longue ineptie
Brigitte, résignée à n'avoir pu assister au récital de piano prévu mardi soir, plus velléitaire que jamais, se disait avec une ébauche de sérieux qu'elle devrait tout de même appeler petit toubib, mais n'était pas si désireuse que cela de savoir (sauf éventuelle contagion)
D'où évasion, et plongée dans la bibliothèque électronique du Québec, http://www.ibiblio.org/beq/index.htm , à la recherche de contes - et en lisant, vague idée de prendre le début et la fin de certains pour laisser place à notre imagination entre temps - seulement l'instinct me conduit à des histoires un peu trop connues, un peu trop pleines de péripéties pour que cela s'applique, avec des phrases souvent un peu décourageantes - et ne peuvent être "en situation" les photos prises au retour de la pharmacie où j'étais aller racheter un thermomètre (parce que le casser n'est pas une solution) et qui me semblaient être des accroches rêves - erreur de ma part, les rêves n'ont rien à voir avec les contes, surtout édifiants.
Il y a pourtant, bien entendu, mes bien-aimés "Contes fantastiques" de E.T.A. Hoffmann, mais l'espace à peupler est immense et rien ne peut remplacer sa fantaisie, même pour "le Sanctus"
"Le docteur secoua la tête d’un air mécontent. – Quoi ! s’écria le maître de chapelle en s’élançant de sa chaire, quoi ! le catarrhe de Bettina aurait-il quelque chose d’inquiétant ?
Le docteur cogna deux ou trois fois de son jonc d’Espagne sur le parquet, prit sa tabatière, la remit dans sa poche sans prendre de tabac, leva les yeux au plafond comme pour en compter les solives, et toussa sans prononcer une parole...."
le conte va son chemin jusqu'à
"Elle ne vaut rien pour un opéra, mais il y avait là-dedans quelques petits airs assez jolis, dit le maître de chapelle en s’en allant.
Huit jours après, Bettina chantait d’une voix harmonieuse le Stabat mater de Pergolèse. "
et Brigetoun se disait qu'elle devrait appeler un plombier, face à un lavabo qui présentait un début de réticence à se vider


Alors, pour rester dans les noms connus, et dans cet "est" qui m'est si étranger, il y avait "entre deux vins" d'Erckmann et Chatrian
" Pendant la messe de minuit de l’an 1847, à Phalsbourg, le petit greffier de la justice de paix, Conrad Spitz et moi, nous vidions notre troisième bol de punch au café Schweitzer, près de la porte d’Allemagne. Tout le monde était à l’église..." et il pourrait y avoir n'importe quoi, avec tout de même une étrange métamorphose, réelle ou avinée, avant
"Le lendemain, quand je rencontrai Spitz, il ne se souvenait plus de rien ; il prétendit que j’étais sorti seul du café, et que j’étais entré en trébuchant chez les Holbein. Du reste, il ne voulut jamais convenir de sa transformation, et s’indigna même de mes propos à ce sujet !"


Il y a l'histoire de "Blondine, de Bonne-Biche et de Beau-Minon" de la comtesse de Ségur; de belle longueur, des aventures, et la permanence d'un cadre de fort bon aloi
"Il y avait un roi qui s’appelait Bénin ; tout le monde l’aimait, parce qu’il était bon ; les méchants le craignaient, parce qu’il était juste. Sa femme, la reine Doucette, était aussi bonne que lui. Ils avaient une petite princesse qui s’appelait Blondine ...."
et que voulez vous faire avec des noms pareils ?
"Quant à Blondine, elle n’eut jamais un instant de chagrin ; elle donna le jour à des filles qui lui ressemblèrent, à des fils qui ressemblèrent au prince Parfait. Tout le monde les aimait, et autour d’eux tout le monde fut heureux." et bailla confortablement.
Et Brigetoun se disait qu'elle devrait jeter ses arbustes morts, mais les aimait bien comme ça, ou avait la flemme.


Il y a (mais Cocteau est passé par là et a transfiguré le ton platement moralisateur en un rêve superbe, avec juste de jolies touches comiques) la "Belle et la Bête" de Jean Marie Leprince de Beaumont
"Il y avait une fois un marchand qui était extrêmement riche. Il avait six enfants, trois garçons et trois filles, et comme ce marchand était un homme d’esprit, il n’épargna rien pour l’éducation de ses enfants, et leur donna toutes sortes de maîtres. .."
"Dans le moment, la fée donna un coup de baguette qui transporta tous ceux qui étaient dans cette salle dans le royaume du prince. Ses sujets le virent avec joie et il épousa la Belle, qui vécut avec lui fort longtemps et dans un bonheur parfait, parce qu’il était fondé sur la vertu."


Brigetoun se disait qu'elle devrait aller voir son banquier pour vérifier la solidité de son assurance vie, réserve qui conditionne les années qu'elle s'octroie, et chercher à financer peinture de son antre trop encombré, hôtel et sorties à Paris pendant ce temps, et festival, mais a regardé un peu dans le vide, et puis; continuant vers des inconnus, en est arrivée aux "Contes à mes petites amies" de Jean-Nicolas Bouilly et à "la souris blanche"
"Laure Melval, âgée de dix ans, réunissait tout ce qui peut faire remarquer dans le monde : une éducation soignée, un heureux caractère, une humeur enjouée, une sensibilité vraie, et surtout un attachement sans bornes pour sa mère. Jamais la moindre humeur ne venait altérer ses qualités aimables..."
et je crois que, même à l'âge des petites amies, j'aurais eu envie de lui tirer les cheveux, plutôt que de chercher où intervient la souris blanche, avant cette fin hautement recommandable
"En un mot, elle s’habitua à voir de sang-froid les insectes les plus hideux ; et, sans s’exposer imprudemment aux atteintes des animaux malfaisants, elle supporta leur vue, leur approche, et ne tarda pas à se convaincre que presque toujours la peur qu’on ressent nous fait seule beaucoup plus de mal que n’en pourrait faire l’objet même qui la cause. "


J'ai juste pensé qu'elle pourrait ainsi remplacer nombre de députés ou sénateurs - et suis revenue à Hoffmann, pour passer des petits fours collants au franc plaisir, avant de m'endormir benoîtement devant "la horde sauvage".
Et Avignon buvait la pluie.

7 commentaires:

tanette a dit…

Un médecin, un plombier, un banquier....es-tu arrivée à les contacter tous ?
Tes arbustes ne sont peut-être pas morts...une petite taille et ils vont renaître sous la pluie avignonnaise ...

Anonyme a dit…

Je découvre grâce à toi un site pour télécharger des oeuvres dans l'attente d'un achat d'ebook (je vais choisir ça au salon du livre) merci et attention de ne pas te retrouver transformée en lutin ou vampire

Anonyme a dit…

Tanette est de bon conseil: le terreau qui les a vu naître ne peut les avoir abandonné.

Je retiendrais de ta déambulation (comme dans les Tableaux d'une exposition - version piano, naturellement) le dernière citation, "hautement recommandable" concernant la peur que l'on a des choses et des êtres.

OLIVIER a dit…

Vas tu mieux aujourd'hui ?
Très jeune, j'ai pratiquement tout lu de la Comtesse de Ségur ! ma Maman m'avait offert une belle collection! sauf qu'aujourd'hui j'ai presque tout oublié... Navrant...

Anonyme a dit…

A l'annonce d'un refroidissement, tu as bien fait de consulter la bibliothèque électronique du Québec, peut-être cherchais tu ...une canadienne ?

Brigetoun a dit…

oublier la comtesse n'a rien de tragique, le mieux c'était ta maman Olivier - moi je me souviens qu'à part le bon petit diable ils m'exaspéraient tous

Muse a dit…

Au milieu des actes de la vie de tous les jours redevenir petite fille en relisant les contes me plait beaucoup!