une bonne partie des commerçants des Halles reprennent leur souffle et des forces, dont mon poissonnier favori et je n'ai trouvé qu'un rouget et un loup à tronçonner pour les mettre à l'échelle de ma capacité d'absorption, un colinot pour mes déjeuners - hommage rendu au gracieux accueil de l'autre marchand, celui qui sait que je ne viens chez lui que faute de mieux. Et les premières asperges abordables m'ont raconté le printemps.
Ménage léger, sieste béate pendant que les débats sur la loi pénitentiaire se déroulaient (quand je pense que j'en viens à avoir de légers élans de pitié pour Rachida Dati), un peu de lecture, repassage d'une robe qui sortait de chez le teinturier et départ vers l'opéra,
Ménage léger, sieste béate pendant que les débats sur la loi pénitentiaire se déroulaient (quand je pense que j'en viens à avoir de légers élans de pitié pour Rachida Dati), un peu de lecture, repassage d'une robe qui sortait de chez le teinturier et départ vers l'opéra,
pour un programme où la musique, sans éclat ostentatoire, se faisait chant, ramenant jusqu'au charme de la surface où nous sommes cantonnés, la profondeur, légère ou grave de la vie - quand elle nous permet, un peu en retrait, en observateur attentif, ou peu à peu nous en pénétrant jusqu'à nous y baigner, doucement, librement, de toucher le monde en ses harmonies; de le goûter, d'en faire partie.
Donc, deux symphonies de Mozart (K183 et K550), et, enchâssées entre elles, les folk songs de Berio et la piccola musica notturna de Dallapiccola, le programme qui aurait pu, qui a sans doute, décidé de mon abonnement cette année.
Donc, deux symphonies de Mozart (K183 et K550), et, enchâssées entre elles, les folk songs de Berio et la piccola musica notturna de Dallapiccola, le programme qui aurait pu, qui a sans doute, décidé de mon abonnement cette année.
Pour débuter, la symphonie n°25 en sol mineur (les deux seules symphonies de Mozart en cette tonalité étant au programme) - la première de l'âge adulte - souvenir de Haydn - les quatre cors introduisant l'agitation fiévreuse de l'allegro con brio - la douceur de l'andante - le grand chant sans liesse du menuetto et la fièvre allègre de l'allegro final. Une bonne exécution, mais je ne trouve pas que Mozart soit le compositeur qui aille le mieux à Jonathan Schiffman.
et puis les folk-songs de Berio (enfin une ouverture sur le 20ème siècle) avec Cristina Zavalloni, mezzo fine et fière - moins maquillée et moins réservée que sur cette photo - mince jusqu'à la maigreur, ou presque, dans un long fourreau très bariolé, coiffée avec autant de soin que moi (mais beaucoup plus jeune, belle etc... en dehors même du chant), sensuelle et serpentine, pleine d'assurance et d'esprit, avec une superbe voix qui joue à travers les registres, toujours parfaitement musicale et savoureuse (juste des progrès à faire pour la prononciation dans le Rossignol du bois dont Cathy Berberian se tirait nettement mieux). Elle a emballé le public et je lui ai rendu grâce de nous apporter autre chose que les airs d'opéra du 19ème finissant.
Un peu une Carla, avec la voix et la musique en plus, et Sarko en moins.
Pour que je continue à rendre grâce à la pédagogie de Schiffman, la seconde partie débutait par la musica notturna de Dallapiccola (que je n'avais jamais entendue, si, lui, je l'aime bien surtout pour les pièces vocales) - composée pour les Jeunesses musicales à Hanovre en 1954 - du dodécaphonisme pour séduire les hésitants - une très belle richesse harmonique, très construite - de belles attaques qui se dissolvent doucement.
Et pour finir la célébrissime symphonie n°40 en sol mineur - dans une jolie interprétation (mais le tempo de l'andante s'étirait excessivement par rapport à ce qui se jouait dans ma tête, presque jusqu'à dénaturer le son)
Un peu une Carla, avec la voix et la musique en plus, et Sarko en moins.
Pour que je continue à rendre grâce à la pédagogie de Schiffman, la seconde partie débutait par la musica notturna de Dallapiccola (que je n'avais jamais entendue, si, lui, je l'aime bien surtout pour les pièces vocales) - composée pour les Jeunesses musicales à Hanovre en 1954 - du dodécaphonisme pour séduire les hésitants - une très belle richesse harmonique, très construite - de belles attaques qui se dissolvent doucement.
Et pour finir la célébrissime symphonie n°40 en sol mineur - dans une jolie interprétation (mais le tempo de l'andante s'étirait excessivement par rapport à ce qui se jouait dans ma tête, presque jusqu'à dénaturer le son)
12 commentaires:
bonjour brigetoun.
belle présentation-la musique de la vie se termine en a la soupe de célébration religieuse.
félicitations.
une belle journée que je t'envie et que je salue.
Ah voilà pourquoi Jordaenne me parle de soupe !
Vent l'avignonnais pourrait un peu se calmer, juste le temps de la soupe, quoi...
Bon anniversaire à ton frère.
Il faut reconnaître qu'ils en firent une capitale, les papes, d'Avignon!
Hier les amandiers en fleurs, aujourd'hui les asperges: le printemps en marche! J'espère avec un bon tempo pour monter presto jusqu'ici. Fort beau et bon programme. Les papes auraient-ils laissé la musique en cette ville?
de la musique oui, et belle, mais pour la date et, si je ne m'abuse, la spiritualité, Dallapiccola ça m'étonnerait.
Ont laissé le rocher qu"ils avaient trouvé et des pierres, assez pour lutter contre le vent qui était insistant et puissant cette nuit
Je souris car tu commences souvent par nous donner la météo...sauf que c'est celle de la veille, ha ha !
Votre écriture est comme une brise d'octobre: vivifiante . Et votre colinot, vous le préparez comment?
Le portrait de la chanteuse me fascine. Je vois du mépris dans ses yeux et cette bouche mal assortie au nez entre les deux.
Suis revenue depuis quelques temps mais pas trop de forme pour venir sur l'ordi...les épaules toujours douloureuses!
Encore une journée remplie de ton côté; espérons que le vent finisse par tomber car ici il va encore fort!!!Bonne après midi Brig!
en fait de vivifiant, je me sens un peu gros poisson jeté par la tempète sur le sable.
Je suis nulle en cuisine, le colinot : poché et mis dans une boite au frigidaire pour en mettre un peu dans mes pâtes pendant deux ou trois jours (avec des tronçons d'asperges trop cuits, un peu de gelée de romarin, une petite cuillère de coulis et une de rouille ou d'aïoli, plus un filet d'huile d'olive) voilà, voilà - je ne force pas quelqu'un d'autre à absorber cela
Un bonheur de vous suivre dans cette ville d'art et de beauté... un bonheur de vous suivre en odeurs, couleurs et musique... un régal pour les sens ... merci
Si reine blessée vous échouez sur le sable brûlant, le ressac devrait vous raccompagnier jusqu'au calme revenu au ventre de la mer.
–––––––––
La mer secrète
Quand nul ne la regarde,
La mer n’est plus la mer,
Elle est ce que nous sommes
Lorsque nul ne nous voit.
Elle a d’autres poissons,
D’autres vagues aussi.
C’est la mer pour la mer
Et pour ceux qui en rêvent
Comme je fais ici.
JULES SUPERVIELLE
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