une pointe chauffée qui vrille, une plaque dure qui pèse, et on ne sait quoi qui veut la forcer, des ruées de panique ou d'écoeurement, irradiation, et les épaules crissent, et les bras se nouent, et les mains se crispent et veulent se fermer, et de grandes houles passent et se retirent, laissant place à un vide las, et les yeux se mettent à brûler, à s'humidifier, à exiger que les paupières tombent, fatiguées, pour les clore, et les tempes battent, et chaque muscle chante sa petite part dans une symphonie sombre, avec des éclairs lumineux, et toute pensée est morte, et on regarde, vaguement d'abord, puis en s'y perdant, une image dont on ne sait plus qu'elle l'est, et on entre dans le vert; on s'y réfugie, on s'y cache, on s'y baigne, et la douceur vient un peu, fraîche, pour un temps, et renaît timidement une petite note de cet espoir dont on sait pourtant, en une région plus profonde, en cette présence tenace même quand elle semble faire silence, que ce n'est pas espoir mais raison, vérité et que le soulagement et un semblant de pensée reviendront. Mais la petite voix de la douleur est toujours là, un peu en retrait, en attente.
Dans la fin d'après midi Brigetoun a renoncé au vernissage du réaménagement des antiquités grecques du Musée lapidaire et à l'avant-dernier des spectacles musique et texte si tentants au Théâtre des Halles, est sortie dans sa cour qui commençait à sécher pour constater de minuscules miracles, et a lavé son sol.
7 commentaires:
à toi mon premier bonjour. envie d'un bras autour de tes épaules pour dire merci des mots qui trouvent le chemin des douleurs de tout un chcun et qui pourtant ne sont qu'à toi sans que nous puissions savoir comment y apporter un peu de baume et te voler un peu de la magie de ta plume.
Journée prisonnière; seule, la pluie buissonnière. L'espoir, au soir, renaissant.
Et dire si joliement sa douleur ...efface les grilles de sa prison -corps
Merci pour vos passages....à travers les" grilles "
Tiens, ça m'aurait bien tenté, ça, le vernissage au musée Lapidaire... J'ignorais !
Mon lucide réconfort, ma Belle,la douleur dite est souvent ainsi tenue à distance. Parfois c'est plutôt l'immobilité physique et mentale. Près de toi bien amicalement...
Et dimanche matin, de merveilleuses images...c'est la troisième qui a ma préférence ! Si une telle chose est possible !
:-)
Hier, je disais combien j'avais trouvé ce texte beau et touchant, mais mon commentaire est tombé à l'eau !
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