Avignon continue de rentrer doucement, très lentement, dans le calme étale du mois d'août (ne resteront que des cars de touristes en brefs passages et petits paquets), mon ordinateur n'en peut plus et a un comportement parfois étrange, ma carcasse aussi, et je ne suis arrivée à bout d'un passage aux Halles et chez le teinturier qu'en rejoignant à plusieurs reprises, aussi dignement que possible, les dalles pour m'asseoir (et en achetant un peu n'importe quoi pourvu que ça aille vite).
gros déjeuner, vite pour pouvoir disposer d’un peu de temps avant le départ vers les Pénitents Blancs pour « mon képi blanc », et puis constat que j’en étais incapable et long sommeil dont j’émerge avec toujours même raideurs (et bien entendu sur Face Book j’ai eu droit à des éloges de l’auteur ainsi snobée très, très involontairement) - un peu (très, très peu) de ménage, bataille avec mon clavier, petit tour dans le désert du web, arrosage...
départ, pas très sure de moi dans la nuit qui se fait plus précoce
avec, tout de même, encore des terrasses garnies (mais au retour un peu avant minuit certains restaurants seront déjà fermés sur mon passage)
vers le cloître des Carmes et "radio muezzin" idée et mise en oeuvre de Stefan Kaegi - et j'essayais de repousser, avec cette nouvelle petite angoisse de faiblette, le mauvais souvenir d'Airport kids monté par le même Kaegi, que j'avais quitté en me sentant brusquement mal à l'aise en voyant ces enfants poussés à se transformer en petits singes (du moins ceux qui y avaient déjà tendance, deux ou trois semblaient inattaquables)
"En invitant, après un patient travail de terrain, quatre muezzins du Caire à monter sur scène pour raconter leur existence et leur expérience, Stefan Kaegi retrouve la valeur originelle de l’appel. Chacun d’eux lui donne en effet son tempo, sa voix, son interprétation, une vibration spécifique, tout en décrivant le processus de mécanisation et de professionnalisation en cours. Mais, fuyant l’exotisme comme les simplifications, ce sont surtout les vies de ces individus au destin singulier que le spectacle donne à entendre et à voir. Insérés dans un tissu social extrêmement dense, ils assument des rôles très différents, de l’entretien de la mosquée à la lecture du Coran à l’étranger dans les autres pays musulmans" (sur le site du festival comme cette photo ci-dessous)
"En invitant, après un patient travail de terrain, quatre muezzins du Caire à monter sur scène pour raconter leur existence et leur expérience, Stefan Kaegi retrouve la valeur originelle de l’appel. Chacun d’eux lui donne en effet son tempo, sa voix, son interprétation, une vibration spécifique, tout en décrivant le processus de mécanisation et de professionnalisation en cours. Mais, fuyant l’exotisme comme les simplifications, ce sont surtout les vies de ces individus au destin singulier que le spectacle donne à entendre et à voir. Insérés dans un tissu social extrêmement dense, ils assument des rôles très différents, de l’entretien de la mosquée à la lecture du Coran à l’étranger dans les autres pays musulmans" (sur le site du festival comme cette photo ci-dessous)
derrière l'emplacement qu'occupe chacun des muezzins quand ils ne viennent pas parler à l'avant-scène, un écran sur lequel s'affichent des vidéos montrant leur mosquée et ce qu'ils ont voulu de leur cadre de vie et de leur passé (et parfois sur tous les écrans à la fois des vues des rues du Caire, au delà de la carte postale, ou des prières).
Il y a les trois plus présents, l'aveugle (que son voisin aide discrètement) qui outre l'appel à la prière, enseigne le coran, et auquel sont confiés les versets chantés faisant venir dans le cloître un peu du sacré et de la foi de ces hommes, ce qui m'a retenue au milieu de la sociologie omniprésente et intéressante (mais à laquelle je voulais trouver, à tort, indisposée à tort par certaines phrases du programme, un coté un peu regard du monde du bien sur une autre civilisation, et cela se retrouvait dans certains des commentaires qui s'affichaient avec les traductions) - la merveilleuse grande carcasse à barbe blanche de l'électricien qui n'est venu à la mosquée, à l'appel, qu'un peu par hasard, après un accident, et ses grandes mains expressives - le réservé "muezzin officiel" recruté sur concours, qui fait aussi le ménage et les petits travaux de la mosquée, et complète pour sa survie en étant boulanger.
Et puis il y a le technicien qui expose comment, pour éviter la cacophonie de ces très très nombreux appels sortant des haut-parleurs de chaque mosquée, il a été décidé de faire appel aux trente plus belles voix dont les appels seront retransmis dans les mosquées, unifiant le son - et le dernier, l'un des trente, fils de lecteur du Coran et second au concours mondial des lecteurs, haltérophile et féru d'informatique (il joue avec son portable pendant que les autres parlent) à la très belle voix grave.
J'ai éprouvé un certain intérêt, un peu distant, et puis il y a eu à des moments de plus en plus nombreux, la grâce de leur humanité, et un peu de sacré.
Il y a les trois plus présents, l'aveugle (que son voisin aide discrètement) qui outre l'appel à la prière, enseigne le coran, et auquel sont confiés les versets chantés faisant venir dans le cloître un peu du sacré et de la foi de ces hommes, ce qui m'a retenue au milieu de la sociologie omniprésente et intéressante (mais à laquelle je voulais trouver, à tort, indisposée à tort par certaines phrases du programme, un coté un peu regard du monde du bien sur une autre civilisation, et cela se retrouvait dans certains des commentaires qui s'affichaient avec les traductions) - la merveilleuse grande carcasse à barbe blanche de l'électricien qui n'est venu à la mosquée, à l'appel, qu'un peu par hasard, après un accident, et ses grandes mains expressives - le réservé "muezzin officiel" recruté sur concours, qui fait aussi le ménage et les petits travaux de la mosquée, et complète pour sa survie en étant boulanger.
Et puis il y a le technicien qui expose comment, pour éviter la cacophonie de ces très très nombreux appels sortant des haut-parleurs de chaque mosquée, il a été décidé de faire appel aux trente plus belles voix dont les appels seront retransmis dans les mosquées, unifiant le son - et le dernier, l'un des trente, fils de lecteur du Coran et second au concours mondial des lecteurs, haltérophile et féru d'informatique (il joue avec son portable pendant que les autres parlent) à la très belle voix grave.
J'ai éprouvé un certain intérêt, un peu distant, et puis il y a eu à des moments de plus en plus nombreux, la grâce de leur humanité, et un peu de sacré.
retour dans les petites rues sombres accompagnée par le claquement des cartons-affiches malmenés par le vent, des petits îlots de vie et de musique, un petit reste de foule sur la place de l'horloge, Avignon perd de sa force en même temps que moi.
j'ai bien peur de devoir renoncer à tout ou partie de mon programme, aujourd'hui.
10 commentaires:
Pas étonnant que tu sois fatiguée, tu as eu un rythme d'"enfer" ces derniers jours. Te souhaite bon repos et forces suffisantes pour cette journée.
Une course contre la montre!
Tu finiras bien par monter à ton Ventoux! Courage.
le festival de moins en moins à la hauteur de brigetoun...
Ça dépend des heures, mais...
Il y a beaucoup de monde et nous sommes en plein festival !!!
oh oui il y a encore du monde mais plus de nochalance, moins de frénésie (pas déagréable) et aucun des restos devant lesquels je suis passée un peu avant minuit n'étaient fermés à cette heure là il y a encore une semaine
Je ne sais pourquoi, mais je trouve le festival de cette année très peu fréquenté. En tout cas dans les rues.
Il me tarde de voir les chiffres des festivals in et off.
En même temps, les chiffres, on peut leur faire dire ce qu'on veut.
Merci beaucoup brige, j'ai vraiment l'impression d'avoir été là ! Tu es courageuse, si j'assiste à deux spectacles par an, je trouve que c'est beaucoup !
Mais comme tu dis, bientôt les vacances d'août.
Nous, en anglais, nous parlons des "dog days of August" (lorsqu'il fait extrêmement chaud et on halète comme un chien). ;-)
Les tomates ont du mal à mûrir, pourtant elles sont superbes. Les jours se succèdent dans une incohérence climatique qui titille méchamment mes articulations de veille dame. Comme toi, j'ai une carcasse récalcitrante ces jours-ci. Un lumbago s'ajoutant aux séquelles intestinales que tu connais, et ce fut un genre de statue ambulante qui a parcouru les chemins creux de mon doux Berry. Pas question de rester dedans et assise voire couchée : ce fut parfois difficile, mais au bout du compte salvateur... en tout cas du moral ! Bises, ma Belle, et ne tire pas trop sur la corde quand même. Va voir mes amis les ânes sur mon blog, ils sont tout plein mignons.
Je n'ose pas imaginer si tu étais vraiment à la hauteur du festival
Concernant Radio Muezzin,le spectacle pretend s'imerger dans le quotidien égyptien,( Dauphiné Lubéré) alors, comment cacher que les bloggeurs sont interdits, les homos interdits..que les juifs ont été chassés..
ce spectacle a voulu être un documentaire, il est raté car un documentaire doit être entouré de nuances et d'explication.
Le metteur en scène n'est pas un historien , ni un sociologue, c'est ce que j'ai essayé d'expliquer ici: http://www.lesspectaclesdamelie.com/2009/07/enseigner-les-religions-au-theatre/
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