commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, juillet 01, 2009

"L’homme est un décor de film mais il le porte au-dedans. Et c’est toute son histoire, cette fresque et ces scènes, et cette ville de toutes les villes, et la cohorte des paroles, quand on ne vous pas donné de texte et que là, dans l’instant, sous les projecteurs, marchant seul sur ce tapis très net et droit, il faudra bien les affronter, les paroles, et dire ce peu qui vous en revient, des paroles du monde. Parler m’effraie, parler m’a toujours effrayé, parler est une épreuve, et ce décor du film intérieur se superpose au temps de la ville mais le précède : qui de nous verrait le vrai, et non pas ce que les projecteurs allument de reflets, changent la matière même des murs."
page 46 - Proférations sur l'état du monde et de soi-même - Habakuk http://www.publie.net/tnc/spip.php?article242
pas très en forme morale et physique et sans désir de po-si-ti-ver.
Mais c'était Brigetoun en version lundi et mardi matin et puis

Me suis enfoncée dans une idée de forêt, microscopique, à mon échelle, miniatures d'arbres qui seraient trop clairs pour cet usage, et suis arrivée dans un fouillis, fermé, infranchissable, embrouillé comme mes cheveux embroussaillés, et quand j'essayais d'y mettre ordre, pour forer une trouée en ce taillis, y créer un passage, une odeur douce et piquante s'en est exhalée, s'est fixée, tenace, sur mes mains, et j'étais si bien que m'y suis blottie pour attendre que la fraîcheur descende.
Et quand le choc de la mort de Pina Bausch, brusquement, m'y a trouvée, j'ai frémi un peu, et puis cessé d'écouter les hommages, l'ai rangée, navrée, au cimetière intérieur des admirés, importants, ai pensé qu'elle avait vécu pleinement, entièrement et tenacement, et laissait une oeuvre, (et ces temps ci, ceux qui vont pondre des pages sur elle annonçaient périodiquement leur déception relative), une exigence, un esprit, des élèves.

7 commentaires:

mire a dit…

chère Brigitte, j'aime cette organisation de l'esprit selon la métaphore de la forêt.Très beau texte.

Moi, j'atteint cela en faisant l'art abstrait ou sur les méditations du ciel ou....

JEA a dit…

Il n'est pas toujours impossible que celles et ceux qui dorment, soient bercés par les rêves que nous leur offrons.
Puisse le sommeil définitif de Pina Bausch être aussi accompagné de la petite musique de nuit de votre admiration.

Michel Benoit a dit…

Tu m'apprends cette disparition.

Muse a dit…

Un cimetière, hélas, qui ne cesse de se remplir...je me plais à penser à la fête qui dois se faire dans l'au-delà (on dit qu'au bout du tunnel, il y a des gens qui vous attendent!)

Gérard a dit…

La mort Pina Bausch , entendu sur les ondes, disparue d'un cancer en cinq !

joye a dit…

Condoléances, brige.

mire a dit…

belle journée chère Brigetoun, déesse des mots.