commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, juillet 28, 2009

27 juillet - prolongations Festival
La nonchalance gagne et il y a maintenant des heures creuses pour les terrasses.
Ai passé un nez dans le cloître Saint Louis, un peu avant le début de la conférence de presse bilan, et puis ai décidé que l'achat de shampoings, huile pour le corps, sopalin, coulis, pâtes, bonbons, collants; éponges etc... était plus important.
Dans l'après-midi, suis partie, sous un ciel douteux,
vers l'Île de France, ou plutôt ma chère chapelle du miracle, où se tient, en relation avec les spectacles de Raharimanana et Rachid Ouramdane (je me demande pourquoi on supprime régulièrement le prénom du premier ce qui fait que je n'arrive pas à savoir s'il se nomme Jean-Luc ou Jean-Louis), une exposition, montrant quelques photos d'archives de 1947
ou de portraits par Pierrot Men, maintenant, de quelques combattants de 1947, avec des panneaux présentant un texte d'accompagnement de Raharimanana.
"Silence pèse sur la mémoire. Les langues se délient. Des hommes et des femmes voudront comprendre. Des hommes et des femmes, au delà de frontières et des rapports de force voudront savoir..."
ainsi qu'une vidéo des interviews recueillies par Ouramdane, qui lui ont donné des matériaux pour "des témoins ordinaires", portraits de personnes en souffrance "colonisées, torturées, exilées" dont Gilbert Gabore qui a vécu, enfant, caché, le Rwanda.
"... et puis une sorte d'inconscience en fait. Parce que, peut-être que quand on est au coeur de ce genre de situations, on ne peut pas en prendre la mesure".
et puis pendant un long moment, le plaisir d'entendre Pippo Delbono face à son public, avec les habituels amateurs de pensée profonde, et de jubiler à tout ce qu'il disait : paniqué devant cette intelligence (le ton faisait tout passer) - cherche ses lunettes noires de metteur en scène - incapable de théâtre psychologique - la violence est dans le ventre - le fascisme est en nous, dans notre société - parle de l'Italie, parce qu'il n'est pas en droit de parler d'un autre pays (petite anecdote de l'attitude d'une femme dans une queue devant une caisse avignonnaise que j'ai goûté comme du miel) - non la charité, c'est pour Bill Gates (ou pour beaucoup d'entre nous), mais l'égalité, sans hiérarchie, et le don naturel - pour le théâtre, revenir à la simplicité - et puis oui il y a parenté entre capitalisme, gouvernement et maffia (toujours en Italie, of course...) avec fermeté et ironie souriante, cet homme est un cadeau.
Un certain nombre de théâtres et de spectacles ont fermé, ou s'arrêtent demain, et je m'y suis prise trop tard pour réserver une place pour "Hamelin" de Juan Mayorga par le Rideau de Bruxelles, au théâtre du Dom, dont c'était l'avant-dernière.
Finalement, je suis partie, à 10 heures, vers la Chapelle du Verbe Incarné pour voir un sympathique spectacle de danses urbaines (Bruk up la version jamaïquaine) "Boomerang".
(photo sur le site du festival off)
"Tout a commencé le jour où il n'est resté qu'un seul os, où les traders se sont fait la guerre, où les adultes ont donné en héritage des masques à gaz à leurs enfants, où les populations ont dû faire leurs bagages pour espérer ailleurs. Quand le retour du boomerang nous oblige à revisiter nos valeurs ..."
une chorégraphie acrobatique parfois très éloignée du thème qui est sensé être représenté, dansée par un groupe de jeunes pleins d'énergie et d'une belle virtuosité (pour les filles guère plus), un grand bonheur d'être sur scène et un formidable et beau danseur chorégraphe P-Fly.
Les petites terrasses, un peu avant minuit, se font intimes.

8 commentaires:

pierre a dit…

Une bien longue journée malgré le temps venu des bilans...

La bête, le fascisme, en nous sommeille et surgit inopinément.
Qu'est-ce donc, dès lors que la conscience sinon la vogilance?

micheline a dit…

finalement il reste encore de vraies petites perles, et du bonheur de les écrire..
et de surprenants clichés( le dernier, et le deuxième pour leurs contrastes de couleurs , ou de lumière

JEA a dit…

Dernière photo :
- "J'appelle dans le vide
Je t'appelle au milieu de ma nuit
Mes mots s'en vont rapides
Iront-ils jusqu'à toi aujourd'hui ?
Allô, allô tu m'entends ?
Est-ce qu'il fait beau temps
Là-bas sous ton ciel ?"
(paroles de Mado Loti, chantées par Béart, Dalida and so on).

Gérard a dit…

Il y a une vie après le festival ?

Brigetoun a dit…

kilos et sommeil, ménage à fond, et surtout une provision gigantesque ou presque de lectures

joye a dit…

Oh brige, merci pour tous tes reportages, cela a vraiment été quelque chose ! Surtout pour une exilée de coeur. ;-)

Muse a dit…

J'imagine sans peine ton après festival...rien qu'à te lire je pars en recherche alors je t'imagine toi qui a l'oeil à tout...

Michel Benoit a dit…

Riche journée et belle dernière photo.