commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, août 16, 2009

HIATUS
Dans le creux du 15 août, pendant que les voitures se pressaient dans notre vallée, nous effleuraient, Brigetoun entre lectures et dimanche de vraie avignonnaise.

Dans l’après-midi j’ai pris le petit bac gratuit qui m’a déposée après trois minutes de navigation (toujours ça) sur la Barthelasse, plutôt bords d’une Marne qui aurait démesurément enflé qu’un Avignon-plage inspiré de Paris.
Images qui s’accordent aussi mal que possible avec la découverte, dans la matinée du dernier texte bref et dense (avec dessins et photos en une belle et intelligente mise en page) paru sur publie.net « les Talibans n’aiment pas la fiction » de Liliane Giraudon http://www.publie.net/tnc/spip.php?article248 pour feuilletage (conseillé) des premières pages, présentation par François Bon, éventuel téléchargement.
« Imaginer un taliban devenu fou comme le devint Nadir Shah fils de son épée, petit ifls de son épée. Il attaque une valse non pas sur les touches bicolores mais en prenant entre ses bras un autre taliban et en se mettant à valser sur la terre battue, entre les trous du mausolée, non loin du cimetière russe.
La laine est lisse
C’est une liste
Je suis le chien
Lâche-moi
Ce qui mord ment
Le mien est mort
Un petit meurtre
Vous dites maintenant
Et le remord
Il vient
C’est lent
Tournevis
Le corps tournant
Pas pour toi
Derviche lent….
»

« Pashtoun ou dari, les poèmes ne sont que plaintes et malheur. Une violence modulée.
Que sont devenues les deux petites vaches enfermées à l’arrière de la voiture dont le moteur avait pris feu hier non loin du bazar ? »

« Grandes maisons avec tours et meurtrières. Murs abattus. Mûriers dont on récolte et mange les fruits. Beaucoup de vignes. Maisons aux claires-voies détruites (on y séchait les raisins). Chakardara. Vallée du sucre. Poussière des camions. Chemin de terre vers la montagne. Avant Istalif le Takht avec ses immenses platanes. Eau de source. Fraîcheur. Pas de femmes (si, deux voilées, dans une voiture). Les hommes jouant aux cartes ou aux dés sur des tapis posés au sol. Leurs fils se baignent dans des trous d’eau. Ils boivent du thé, mangent des galettes, des figues et des mûres. Plus bas, dans les vignes, des femmes transportent des matériaux de construction… »
J’aime aussi que l’auteur se mette constamment, mais sans appuyer, juste pour que soit doucement manifeste la subjectivité mais l’observation minutieuse qui se reflètent là.
Et sur l’herbe, dans l’ombre d’un arbre, à côté d’un groupe de minots qui chahutaient doucement, paresseusement, j’ai remis le nez dans un cadre différent (mais qui a beauté) en lisant les descriptions précises de Martine Sonnet dans « Montparnasse monde » http://www.publie.net/tnc/spip.php?article221
« Alphabet morse de la gare : long tiret suivi de deux pointillés. Les trois trottoirs roulants qui peinent à rattraper le temps perdu à rallier Montparnasse 3 Vaugirard. Succession d'un long, le plus ancien, le seul à double sens, dans la largeur du quai 24 et de deux courts, le dernier isolé dans un couloir peint en bleu. »

7 commentaires:

Michel Benoit a dit…

Mais revenue à pieds par le pont quand même...

Brigetoun a dit…

circuit logique et bruler calories et miasmes

OLIVIER a dit…

De bien jolies photos !!!!
Dès que j'ai lu la première ligne sur le taliban qui danse, j'ai pensé au derviche tourneur ! ;)
Bises et à bientôt !
Beau dimanche !!!!

Gérard a dit…

Je ne sais comment tu es passée d'Avignon aux talibans, via un balade en bateau ?

Brigetoun a dit…

une furieuse tendance à mélanger les niveaux

joye a dit…

Imaginons un peu si les Talibans imposaient la poésie au lieu de la terreur (surtout pour les femmes).

Est-ce que les poèmes deviendraient comme des Kalashnikov ?

Chaque strophe une missile...chaque mot une bombe, chaque lecture une mission d'où on sortirait, forcément en état de blessure.

JEA a dit…

Histoire d'eau à Avignon. Des mots et photos comme des talismans face aux talibans.