Les oliviers, les vrais, tordent leurs branches, les gardent proches, les épaississent, ne s’élancent pas contre le vent, résistent, et de leur sève concentrée quand ils en ont l’âge viennent fruits à la cueillette dure mais non acrobatique.
Vrai, tu es jeune, ton pot a peu de terre, et tu es en grand désir de lumière, oui, je sais…
citadin et sans espoir, enclos, voué à l’ornement, comme lui.
Mais, pour moi, pourrais tu tenter de rêver, faire semblant un peu ? et, oui, nous ne serions pas dupes, mais je m’assiérais près de toi et te dirais la Bible, ou le Coran
« Dieu est la lumière des cieux et de la terre. Sa lumière est comme une niche dans un mur, où se trouve une lampe ; et la lampe est dans un verre et le verre est comme une étoile brillante. Elle est allumée avec l’huile d’un arbre béni, un olivier qui n’est ni d’Orient ni d’Occident… »
« Dieu est la lumière des cieux et de la terre. Sa lumière est comme une niche dans un mur, où se trouve une lampe ; et la lampe est dans un verre et le verre est comme une étoile brillante. Elle est allumée avec l’huile d’un arbre béni, un olivier qui n’est ni d’Orient ni d’Occident… »
Laissons Dieu ou les dieux dans l’indécision de l’air, d’accord.
J’allongerais mes jambes, je m’appuierais à la pierre, et tu serais dans l’Iliade, sur la terre que leurs pas laisseraient en paix.« On voit parfois un homme nourrir un plant d’olivier magnifique, dans un lieu solitaire, un beau plant plein de sève, arrosé d’une eau abondante, vibrant à tous les vents, qu’ils soufflent d’ici ou de là, et tout couvert de blanches fleurs. Mais un vent vient soudain en puissante rafale… » - bon, excuse moi...
J’allongerais mes jambes, je m’appuierais à la pierre, et tu serais dans l’Iliade, sur la terre que leurs pas laisseraient en paix.« On voit parfois un homme nourrir un plant d’olivier magnifique, dans un lieu solitaire, un beau plant plein de sève, arrosé d’une eau abondante, vibrant à tous les vents, qu’ils soufflent d’ici ou de là, et tout couvert de blanches fleurs. Mais un vent vient soudain en puissante rafale… » - bon, excuse moi...
Ecoute - nous pourrions rêver des grecs avec Giono, et puis aller, parce que la saison en est venue, vers eux, tes modèles, et je l’écouterais, ou raidirais mes forces pour me jucher et m’arrimer sur l’un d’eux afin de l’accompagner.
« Si je n’ai plus de joie au cœur, et s’il n’y a plus dans la lumière du jour de ces beaux corridors dont les perspectives dorées exaltent l’élan, et le pas, et la voix, je continue néanmoins à avoir assez de plaisir pour rester cramponné dans mon arbre malgré le froid. C’est un plaisir des doigts et c’est un plaisir de l’esprit. C’est le plaisir de toucher les olives grasses et d’en avoir les mains pleines. C’est le plaisir d’en ramasser des poignées et de les fourrer dans mon sac, et de sentir ce sac pesant à mon cou….
Que Dieu à l’instant même ferme le monde comme un livre et dise : c’est fini ; que la trompette sonne l’appel des morts, je me présenterai au jugement en caressant des olives dans mes poches, et si je n’ai plus de poche, je caresserai des olives dans mes mains ; et si je n’ai plus de mains, je caresserai des olives dans mes os… »
« Si je n’ai plus de joie au cœur, et s’il n’y a plus dans la lumière du jour de ces beaux corridors dont les perspectives dorées exaltent l’élan, et le pas, et la voix, je continue néanmoins à avoir assez de plaisir pour rester cramponné dans mon arbre malgré le froid. C’est un plaisir des doigts et c’est un plaisir de l’esprit. C’est le plaisir de toucher les olives grasses et d’en avoir les mains pleines. C’est le plaisir d’en ramasser des poignées et de les fourrer dans mon sac, et de sentir ce sac pesant à mon cou….
Que Dieu à l’instant même ferme le monde comme un livre et dise : c’est fini ; que la trompette sonne l’appel des morts, je me présenterai au jugement en caressant des olives dans mes poches, et si je n’ai plus de poche, je caresserai des olives dans mes mains ; et si je n’ai plus de mains, je caresserai des olives dans mes os… »
Je ne mange pas d’olive ? mais de la tapenade oui, un peu, et de l’huile oui, beaucoup, et j’aime les toucher et plus encore les respirer.
Le peu de soleil que nous avions est descendu derrière le mur, et je rêve de la colline d’Ollioules ou de la Toscane, et… attends… je prends ma petite anthologie de Mahmoud Darwich.
Mais je ne trouve que
« J’oublie un corbeau sur une branche d’olivier.
Je me souviens d’une tache d’huile sur une robe. »
Et je te salue, te dis que tu es bien pour moi, tel que, et je continue à lire, trouvant un grenadier, quelques peupliers, deux ou trois roses, du sumac, cinq ou six cyprès, des figuiers, du jasmin et surtout des fleurs d’amandiers
« Transparentes comme un rire aquatique,
elles perlent de la pudeur de la rosée
sur les branches…
Légères, telle une phrase blanche mélodieuse…
Fragiles, telle une pensée fugace… »
Je ferme le livre sur le poète, je te regarde, oui, nous allons bien ensemble.
Le peu de soleil que nous avions est descendu derrière le mur, et je rêve de la colline d’Ollioules ou de la Toscane, et… attends… je prends ma petite anthologie de Mahmoud Darwich.
Mais je ne trouve que
« J’oublie un corbeau sur une branche d’olivier.
Je me souviens d’une tache d’huile sur une robe. »
Et je te salue, te dis que tu es bien pour moi, tel que, et je continue à lire, trouvant un grenadier, quelques peupliers, deux ou trois roses, du sumac, cinq ou six cyprès, des figuiers, du jasmin et surtout des fleurs d’amandiers
« Transparentes comme un rire aquatique,
elles perlent de la pudeur de la rosée
sur les branches…
Légères, telle une phrase blanche mélodieuse…
Fragiles, telle une pensée fugace… »
Je ferme le livre sur le poète, je te regarde, oui, nous allons bien ensemble.
8 commentaires:
Non, si ce flot de mots exquis est ce que tu qualifies de logorrhée, non, tu n'as pas le droit d'y renoncer !!!
Joli, brige, je l'écris souvent ici, mais tant pis : bravo !!!
Ce n'est jamais (vraiment) l'hiver sur votre blog et donc que la sève des mots s'écoule.
Il est un olivier unique sur terre. Lui sait pourquoi.
j'ai vu et senti votre olivier, merci
Incantation au pied d'un olivier
salutations et prières
rien n'y fait
il poussera jusqu'au premier fruit
libre et fier
et dans la douleur enfantera
que la branche d'olivier soit avec nous
et ta poésie sur ma terre simplifiée
J'ai une tendresse "racinaire" pour l'olivier... mais en Berry je me contente des chênes, des bouleaux, des trembles, des ormes. Cet arbre - l'olivier - est l'essence même de ce qu'est un arbre : une force de la nature, à la fois solide et fragile, flamme symbolique de la pérennité après laquelle le petit homme court un peu ridicule. L'arbre est enraciné dans sa durée folle et sage.
Une immense flemme blogueuse depuis quelques jours, que je cultive tranquillement, sans remords. Un petit tour par chez toi ça revigore, la beauté de tes images et de tes mots est un élixir reconstituant. Merci !
avec une lecture lent, écrasée de chaleur, je n'ai pas ressenti ta logorrhée et en fermant les yeux je revoyais la mer d'oliviers depuis Delphes...
Voilà une jolie fleur " la logorrhée"
hi hi !
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