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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, octobre 19, 2009

À première vue, plantée au dessus, je pense à mes cheveux brouillés par le vent, idée fugace qui me quitte, reste juste la fraternité, l'illusion d'un ressenti, avec cette broussaille morte, touffue, serrée, légère, prête à boire la première pluie, à se gorger, à pourrir, à devenir plus fragile encore, cassante, et puis toute cette vie qui groussaille, fermente, se prépare sous cet abri précaire et banal.

Et là encore, la blessure devenue chancre, noircie avec le temps jusqu'à se faire parure, faisant jouer la délicatesse de l'écorce, ce camaïeu beige, gris, avec un accent presqu'ivoire et l'or bruni comme des pierres, ou des broderies de brocard

Mes yeux cependant se lèvent peu à peu, le long du mur, brut et solide, ensemble de pierres en camaïeu beige et gris un peu ocré, irrégulières et unies comme une foule, dans laquelle s'insère cette tache aigue et rousse, comme une terre cuite, proche, dissemblable, étrangère, petite note grave

Et me hisse vers le désir de prendre place, pour dominer en restant proche, témoin un peu à part, avec la possibilité d'intervenir et juste assez de lassitude et de détachement bienveillant pour ne pas le faire, dans la perfection aimable, la simplicité raffinée de la forme, la délicatesse des tons de cette loggia, sa grâce civile qui la destinerait à une rue ensoleillée dégringolant vers un port, ou à un campo vénitien, découvert en tournant le dos à un canal, au dessus d'une lente animation d'une fin d'après-midi, plus qu'à la pompe d'une cérémonie religieuse.

11 commentaires:

jedaen a dit…

bonjour chère Brigitte, j'aime le contraste la maitrise du travail du balcon en pierre et fer mais je préfère la blessure préféré par vos mots-faisant jouer la délicatesse de l'écorce.

belle journée magique...bises...

joye a dit…

Qui est plus artiste : la nature ou l'homme ?

;-)

pierre a dit…

Une loge de théâtre d'où observer le monde comme il va. Désertée à l'entracte, la porte non refermée.
Une position de tout repos, le monde pousuivant sa comédie.

Gérard a dit…

Un arbre à nœud tronc ! ...inactif !

Brigetoun a dit…

vive Gérard et le rire qui me ragaillardit

Michel Benoit a dit…

C'est poétique et beau.
Faut-il en rire ? Oui ?

Woody a dit…

Ne sommes-nous pas nous-même de vieilles branches ? (Sauf Pierre bien sûr.)

Anonyme a dit…

merci, à l'occasion d'un passage, pour vos mots justes sur mon récit d'épouvante... jf paillard (un autre divagateur)

micheline a dit…

à la recherche d'une fin paisible qui ne soit ni chancre ni décrépitude...??

Muse a dit…

Tes photos te font trouver le mot juste pour décrire ce que la vie nous donne à voir. Jolie cet loggia et inspirante.

arlette a dit…

Juliette à son balcon.....
et le nid en attente