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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, décembre 17, 2009

un agréable moment mercredi après-midi.

Sur le programme du théâtre du Chêne-noir j'avais vu : Joël Pommerat (souvenir excellent et souvenir un peu décevant, mais de belle tenue) et pris un billet sans vraiment m'intéresser à la pièce. J'ai commencé à réaliser ce qu'impliquait le titre : « le chaperon rouge », en voyant, le matin, que la représentation avait lieu à 14 heures 30.

J'ai déjeuné un peu tôt, refoulé mon désir de sommeil, entassé chandail, jupe et petit veston de velours, endossé ma pelure rouge et, après une marche pas si frigorifiée que cela, constaté que pour une fois j'étais une géante, ou au moins une grande personne, pas tout à fait isolée dans ce public épatant puisqu'il y avait quelques moniteurs, jeunes parents, et même deux ou trois grands parents, tout ce monde baignant dans une humeur légère et joyeuse (les exceptions étaient assez rares pour être imperceptibles)

Pommerat dit : « Je voulais écrire ma propre version de l’histoire, rendre simples les différentes étapes du parcours de cette petite fille dans la campagne, qui part chez sa grand-mère et qui rencontre un loup.... Je me souviens du récit que me faisait ma mère, quand j’étais enfant, du chemin qu’elle devait faire pour aller à l’école.. Je sais que ce long chemin qu’a emprunté ma mère, presque chaque jour de son enfance, a marqué et orienté sa vie, inscrit au plus profond ».. et … « La nature et l’animal dans ce qu’ils ont de dangereux, de mystérieux et d’imprévisible mais aussi dans ce qu’ils ont de beau et de merveilleux, d’envoûtant et désirable, c’est ce que je voudrais faire ressortir. »

et si, dans la mise en scène de Tiphaine Anne Piffault, le loup n'est pas exactement « traité comme un animal » (selon la formule de Pommerat), puisqu'elle se borne à enfiler, quand elle devient loup, un cône-museau, le désir est bien là, dans les mots et dans le jeu, parfait, enfantin sans outrance, du Chaperon rouge, Vijaya Tassy. (à vrai dire je ne suis pas certaine de qui joue quoi)

« il était une fois une petite fille qui n’avait pas le droit de sortir toute seule de chez elle ou alors à de très rares occasions donc elle s’ennuyait car elle n’avait ni frère ni soeur seulement sa maman qu’elle aimait beaucoup mais ce n’est pas suffisant. Alors elle jouait elle jouait elle jouait seule toute seule. »

Un jeu stylisé, rythmé, très esthétique, de remarquables comédiennes.

La petite fille obtient de partir chez sa grand mère, malade et seule, pour lui amener le flan qu'elle a enfin réussi. Elle marche et « son ombre c'était une ombre très jolie, qui la rassurait un peu parce qu'elle était bien sûr plus grande qu'elle » et puis elle la perd en entrant sous les grands arbres, et des petits rires ravis ont couru dans le public jusque là silencieux, de plaisir et de peur, peur très relative d'ailleurs, plus de la découverte dans le bois de l'inconnu qu'est le loup (avec l'effort qui permet de lui parler, parce qu'il est un peu inquiétant mais beau, du désir de le connaître), que des dévorations expédiées dans de courtes phrases qui ont laissé les enfants impavides.

(il y a aussi de jolies notations, rapides comme l'ensemble du texte, sur la dynastie de femmes)

et j'étais très satisfaite de m'être prise pour une enfant, la grand-mère en moi ayant fort bien choisi.

11 commentaires:

JEA a dit…

Grand-Mère que vous avez une si étonnante plume...
C'est pour mieux te faire rêver, mon enfant...

micheline a dit…

pas d'ombre sous les grands arbres cette nuit mais des pas dans la neige et grand'mère cachée sous les couvertures..

DUSZKA a dit…

Ce matin plus question de marcher le nez en l'air, ça glisse,mauvais truc pour les personnes "d'âge" comme moi qui risquent la fracture du fémur redoutable aléa. Donc, toujours aussi grand plaisir de te suivre en poétique vadrouille.

Le garde-chasse a dit…

Ah ! On est souvent bien servi par Monsieur le Conte... !

Michel Benoit a dit…

Il n'y avait pas Mathilde ?

D. Hasselmann a dit…

La metteuse en scène s'appelle Tiphaine, elle doit sortir d'un conte, alors !

joye a dit…

Tu as absolument bien choisi, c'est Jeremy Irons à droite sur la deuxième photo !

Où que tu ailles, il se trouve au moins une star !!!

Bravo pour le Yellow Brick Road au début aussi.

jeandler a dit…

Ah! la belle et chaude ambiance!

Je comprends le pourquoi de la "pelure rouge" endossée avant que de partir...

Gérard a dit…

Les bons "contes " font les bons amis

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

Cette histoire me rappelle vaguement quelque chose mais je ne sais plus où j'ai entendu parler de ça récemment, d'une fille habillée toute en rouge qui doit défendre sa grand-mère pour pas qu'elle soit tuée par un chasseur ou un truc comme ça !
Dommage que je n'étais pas en forme pour y aller, j'avais eu l'info par Michel, sinon j'y serais bien allée avec vous !

Nathalie H.D. a dit…

Oh grand-mère comme tu as une belle plume !
C'est pour mieux t'emmener voler mon enfant !

Merci de ce récit aux frontières de l'enfance.