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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, janvier 21, 2010

Pendant que je boudais, dans la pénombre de l'antre, en trempant les lèvres dans un café trop clair et tiédassou, une trille s'est frayé un petit trou discret, et j'ai cru voir le ciel léger de l'autre matin, dans lequel se serait ébroué l'oiseau, le premier que j'écoutais depuis trop longtemps.

Je me suis levée et tournée vers la porte fenêtre, et les carreaux de la cour avaient le rose un peu gras, un peu verdi, que leur donne la pluie.

J'étais vide, alors, par courtoisie, parce qu'ils nous accueillent, j'ai tenté de répondre au « impromptus littéraires » http://www.impromptuslitteraires.fr/dotclear qui avaient choisi comme thème « cinq ans » parce que c'est leur âge – et je tournais dans mon crâne sans rien trouver – j'ai simplement réalisé que cinq ans c'était déjà la fin de ma vie de travail, que dans trois mois ce serait l'anniversaire de mon arrivée à Avignon, en garage, pour attendre, ce moment où le temps qui s'était fort ralenti, s'est arrêté, a perdu toute mesure, me donnant parfois, quand j'y pense, l'illusion de se précipiter dans son immobilité, mais point n'avais envie d'en parler.

Alors j'ai aligné ceci, juste ça (et suis allé lire les autres contributions)

Cinq lettres comme

Mon miel

Encore

Redire, relire, recommencer,

Ceci

Incroyables impromptus

Cinq ans, et derrière soi l'apprentissage de la marche, de l'amour, de la camaraderie, de la solidarité face aux adultes, de la jalousie peut être, de la confiance, de la tendresse, des douleurs, des mots, ou d'un bon nombre de, du jeu entre eux... et devant soi tant et tant, et tant.

Pour donner un peu d'ossature à ma dérive dans la fin de la journée de mardi, le plaisir de se sentir intelligente (même si c'est par procuration) en suivant l'exposé concis et implacable de Bernard Noël dans « à bas l'utile » http://www.publie.net/tnc/spip.php?article300 dont je reprend simplement quelques phrases vous incitant à suivre ce qui les relie dans ces 34 pages (vous pouvez gratuitement en lire 11 pour amorcer, et la présentation qu'en fait François Bon)

L'ouverture :

»Dans l’univers de la communication, tous les mots sont piégés à commencer par le mot « communication» lui-même qui, il n’y a pas si longtemps, désignait la meilleure part de la relation entre les humains : il s‘auréolait ainsi d’un caractère sacré alors qu’il nomme désormais un espace d’échange où comptent seulement la propagande et le commerce. »

«Pour la première fois dans l’histoire, c’est la séduction qui opprime et non pas la violence. »

« L’immatériel est l’envers du spirituel comme l’information est l’envers de l’œuvre de l’esprit :leur utilité les épuise alors que l’inutilité des œuvres sans cesse en recharge le sens. «

« S’il est vrai que la superficialité, et ce qu’elle induit, entraîne une métamorphose de l’humanité, le résultat de ce changement est la victoire du reflet sur l’intériorisation avec pour conséquence la primauté de l’image sur le verbe grâce au règne des media. »

« Dans ce monde sans mémoire où la perspective a sombré dans le perpétuel présent, quelque chose de très ancien est en cours d’inversion. Cela portait autrefois le nom de « destin » et désignait l’influence faste ou néfaste de forces supérieures, indépendantes du pouvoir temporel comme du pouvoir religieux. »

« L’impuissance à changer le monde n’est pas la faute de la pensée : elle fait sa bouche de cette blessure."

«Le mépris de la misère crée un désespoir sans doute propice à la révolution, mais c’est un piège pour la raison que le désespoir est explosif et non pas révolutionnaire : il prépare une jacquerie facile à réprimer et qui, finalement, servir l'oppression. »

et la fin s'ouvre.

10 commentaires:

micheline a dit…

merci d'aller à la découverte pour nous..
des textes qui font toujours tilt quelque part

RV a dit…

5 ans... en âge littéraire ça fait combien ?..

JEA a dit…

sous la neige, les chants des oiseaux sont intérieurs...

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

Dans trois mois il faudrait célébrer ta venue sur Avignon, idem d'ailleurs pour Fardoise et moi-même, j'ai dans l'idée qu'on arrive à des âges, où il faut tout fêter, prétexte à réunions conviviales où tu serais un peu le maitre du jeu, c'est une suggestion peut-être à creuser, réunir des personnes en Avignon et instaurer un truc, peut-être écrire une petite histoire à plusieurs, tu commencerais par exemple la première phrase et après à tour de rôle etc, et tu conserverais le tout pour cet anniversaire ! ça serait à toi bien-sûr d'en établir le "protocole". Mais, il peut y avoir d'autres idées aussi !
Aujourd'hui ils annoncent beau ciel bleu, ce n'est peut être pas une journée pour bouder !
En tout cas, je te la souhaite douce !

D. Hasselmann a dit…

Il fait en quelque sorte Noël en Avignon, l'implacable peut être poétique en même temps, la pensée émettre des trilles comme une un opéra sur une scène de théâtre.

Gérard a dit…

5 ans d'âge...c'est bon à voir...sans modération

tanette a dit…

Tu ne boudes plus, le ciel est devenu bien bleu... Bonne journée.

joye a dit…

"Le plaisir de se sentir intelligent"

Un bijou d'expression ! 

PhA a dit…

Ah ! vos ciels ! vos ciels !

jeandler a dit…

5 ans: un lustre!