Cul sur la pierre,
mes jambes tendues,
en grand besoin suis.
Par vent chahutée,
j'endors mes pensées,
cul sur la pierre.
Mes yeux enfoncés,
mains tétanisées,
en grand besoin suis.
Les gens qui marchent,
vite, neutres, moi,
mes jambes tendues.
Yeux à vous jetés
par ma détresse,
cul sur la pierre.
Un cri silencieux,
un repli honteux,
mes jambes tendues.
Désir de regards,
mots et chevance,
cul sur la pierre.
En temps arrêté,
au bord des passants,
mes jambes tendues.
Le soleil descend,
et moi je coule.
En grand besoin suis.
Ma détresse là,
cul sur la pierre.
Et la vie devant
mes jambes tendues.
18 commentaires:
Quelle émotion... devant la détresse, sa forme et son fond...
Des jambes tendues qui n'attendent qu'une chose : une main tendue.
Bouleversant.
Poème bien tourné, sans masque et sans détour qui montre, sans complexe, la déprime d'un jour.
Mais, une âme si blessée, si sensible, ne peut aussi que percevoir les rayons lumineux qui lui font de l'œil !
Pas besoin d'attendre un rayon de soleil, la lumière est omniprésente, pas toujours visible, souvent bien cachée, mais elle est bien quelque part.
Il suffit après un temps nécessaire, plus ou moins long, de repli sur soi, de se lever et de marcher vers toutes les sources non encore taries.
Les jours se suivent et peuvent souvent sembler identiques.
Jusqu'au jour où...
ces pierres en escalier..?
qui nous attendent...pour monter ou descendre..
que vienne un rayon de soleil nous aider....
Comme un enfant.
un peu déprime - un peu beaucoup deux textes le dernier publie.net "mangez-moi" et puis une découverte, un poète "boucle-ça"
http://www.publie.net/tnc/spip.php?article235
bon plus rien à manger - départ dans mollesse grise
la vie fendue...
mais quelles pierres!...
les marches usées
polies à force de fatigues
montées et descendues
Prends garde au vent
au vent méchant.
En mieux:
Si, par hasard
Sur l'Pont des Arts
Tu croises le vent, le vent fripon
Prudenc', prends garde à ton jupon
Si, par hasard
Sur l'Pont des Arts
Tu croises le vent, le vent maraud
Prudent, prends garde à ton chapeau
Il arrive
qu’on ne possède plus
qu’une force enlisée
qu’on ne discerne que le passage
vide déserté…
Alors on cherche
les mots humains
à dire…
Mais, rien.
On s’égare on se défait
on se dilue.
Rien ne reste
qu’une buée un étouffement.
On n’atteint plus
on n’entend plus
sinon le bruit des mains affolées
le froid d’une déchirure.
Sinon, rien.
On sait que tout sera
à reprendre
qu’il faudra porter
notre inertie ou l’ignorer.
On sait l’à peine frémissant
de notre existence.
On sait. On ne répond plus.
On sait l’appel
lointain inaccessible
infiniment résonnant
infiniment blessant.
On sait l’irréalité
l’absence insupportable
où une prière seule pourrait…
Mais, rien.
agnès
J'aurais dû signer de mon pseudo "Dusha" et pas de mon prénom agnès... ;-)
Brige over troubled waters, c'est excellent ! Bravíssima !
La pierre usée est belle pourtant, mais la détresse peut-elle encore voir la beauté ?
donnez-nous des pierres pour le repos,
leur bogue de granit ocre
connivente au coeur,
en projection
l'enlisement des silhouettes jetées, cassées dessus ces marches
et toute l'aumône des
mouvements d'hommes
bordant nos peines comme fleuves équarris
à grandes enjambées de désirs
qu'on puisse mourir de la longueur d'un arbre
ou de son vêt d'ombre
jetés bas par le midi trop plein
par la touffeur trop dense
et quoi?
un main, simple,
ses lignes en miroir des vôtres
passerelle dessus
cette cascade pierreuse
une main simple
lisse de vouloir
escale d'un vivre encore
est-ce trop pauvre monde
est-ce trop ?
[pour vous en écho]
intimidée suis, Jeandler, Agnès, Florence
Détresse du corps
Détresse de l'âme à la dérive
et la pierre reste dure.. Pourtant on dit qu'elle une "Ame " par l'usure des pas
C'est ton côté que je préfère, j'aime !
Les mots pour "le" dire... Sur tes pierres qui vont bientôt se réchauffer, je pense.
Vous avez une manière étonnante et prenante de dire des choses, de décrire un état
je vous écoute et je visualise
Cordialement,
librellule
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