M'en suis allée, un peu après trois heures, à la maison de Jean Vilar, pour rattraper une partie de mes projets de jeudi, sans le petit spectacle de Régine Chopinot que désiraient voir plus des quarante personnes prévues.
Mais, il me restait les oeuvres de Claudine Drai (l'une d'entre elles étant reproduite sur l'affiche des Hivernales), dessins très estompés, comme des apparitions, sur des voiles, et petits « bas reliefs » de papier de soie, rassemblements de minuscules silhouettes blanches, noires, et de tous les tons d'ocre.
et, dans deux des grandes salles du premier étage, avec la tentation de pénétrer dans la pénombre de la troisième, ouvrant sur le jardin, comme dans une pièce interdite aux enfants de maison de campagne,
une exposition (avec de grandes photos sur le genre de panneaux bien conçus devant lesquels je me sens toujours partagée entre l'intérêt et un très fort désir d'être mauvaise élève), retraçant l'histoire de la danse afro-américaine depuis la naissance des spectacles de jazz jusqu'à Bill T Jones (une danse que j'aime), Ralf Lemon, Reggie Wilson et le hip-hop sophistiqué de Savion Glover et Ronald K. Brown, en passant par le guinche au Savoy, Stormy Weather... Pearl Primus, Katherine Dunham, Alvin Ailey, le black power etc...
avec, aussi, des bouts de vieux films et des vidéos de chorégraphies, ou d'interviews (j'ai négligées ces dernières avec détermination)
Et puis, au rez-de chaussée, au fond du hall, dans la salle de projection, assise sur le petit escalier en colimaçon pour ne pas avoir de voisin, et pouvoir sortir si le coeur m'en disait, la fin du programme de vidéos de l'après-midi avec
«la danseuse d'ébène, Irène Tassembédo», formidable et forte femme, chorégraphe du ballet national de Burkina-Fasso, et inspiratrice de jeunes chorégraphes, ancrant leur danse dans le prolongement de la tradition (un solo d'un grand - taille et, ma foi, talent - danseur, les jambes freinées par la boue, et le groupe Kongo Ba Teula au milieu de chèvres sur un marché villageois)
«l'envol de Lilith» court métrage délicieusement kitch de Cécile Proust et Jacques Hoepffner, avec matador, danseuse flamenco, khalife, charmeuse de serpent aux seins nus, enlèvement, danse du ventre, combat au couteau, tapis volant et de superbes noirs et blancs.
«Skull Cult» : Rachid Ouramdane (qui redonne, dans le cadre des Hivernales, «loin» le beau spectacle vu l'été dernier), sur une chorégraphie en collaboration avec Christian Rizzo
12 commentaires:
Belle visite !
j'aime particulièrement le tableau aux tons ocres, la vie écartelée, les mouvements découpés et cette couleur de peau qui danse !
je vous lis... et ne peux m'empêcher de penser quelle chance d'habiter une ville si riche en événements culturels.
J'aime énormément la photo estompée des petites figurines de papier de soie. Un théâtre de lumière....
J'ai adoré les œuvres faites de ces multitudes de guerriers de papier dans leurs camaïeux de blanc, de gris ou d'ocres.
Mais pas les œuvres peintes.
même chose pour moi
des guerriers de papiers ...
sans aucun doute
même s'il me plait d'y reconnaître des musiciens dansants.
Ta dernière image nous entraîne, chère Brigitte, dans les coulisses.
Ce conduit à fleur de peau mérite mention... sans parler des autres: tout un éventail.
Belle semaine de danse!
Bas reliefs de papiers froissés , silhouettes ceps de vigne
Belles images ....l'envers du décor aussi !!
La pancarte de la dernière photo : "Dépôt de tout déchet interdit"... rappelle celle-ci : "Interdit de déposer des ruines..."
Tout comme vous Brigitte et Michel, j'ai adoré les pliages blancs ! Le reste me semblait plus commun et les touches grisâtres et gris anthracite mélangé à ce blanc vaporeux m'ont moins séduites. Je préfère de loin le côté super léger, à la limite du purisme et quasi angélique de ces personnages qui s'ils n'avaient pas ces lances feraient certainement partis d'un monde céleste fantastique !!! Mais avec leurs fines lances ils ne semblent pas faire parti de notre monde non plus ! Une impression de magie !
Oui tout sauf à ce qui ressemble à des carcasses d'animaux !
mettez vous d'accord les amis
ça donne envie de voir tout ça, en plus je suis quasi voisine, mais dommage, peu disponible à ces dates des hivernales
C'est trop à la fois ! Comment tu fais pour tout absorber ?
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