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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, mars 25, 2010


Amis, besoin nous avons
de beauté en nos rêves,
si de peu nous contentons

D'un enclos croulant de fleurs,
nous réjouir en leur parfum,
amis, besoin nous avons.

Lourdes coroles charnues
pour abriter nos rêves,
mais de peu nous contentons,

car bien pauvres nous sommes,
mais que ce ne soit raison,
si de peu nous contentons,

à créer fausses images,
laides à tuer le rêve.
Amis, besoin nous avons,
de trop peu nous contentons.

Maussaderie matinale, et puis pour faire place à un éventuel nouveau paragraphe, si capable j'en suis, reprise de mon dernier envoi, bavard, aux glossolales en convoi

Cinq ans déjà que le Comité des fêtes, sur une idée de l'ancien adjoint à la culture, organisait, il le fallait bien - les gens l'attendaient, et chaque année des visiteurs plus nombreux nous venaient des villages voisins, même de Saint Virgile, et là c'étaient des résidents secondaires qui s'encanaillaient avec jubilation et grossissaient la recette en se relançant de stands en stands, avec des petits rires, et des «c'est trop amusant», «c'est charmant» (pour les manèges), «je n'y arriverai jamais» (devant les lancers de concombres), «je me souviens» (pour les baraques de confiserie, ou les concours d'écriture de messages amoureux), même que trois nouveaux brocanteurs et un antiquaire avaient loué des emplacements, et que Marion prenait des commandes pour ses confitures loufdingues dont personne ici ne voulait, les vins de son cousin et les broderies des portugaises du chemin du gué, cinq ans donc que le Comité , organisait une soirée pour la fin de la fête patronale et de la courge. Nous, nous avions pris la mairie au nom de la prospérité et de l'ordre, donc la partie bal nous lui avions donné de moins en moins de place, et les bandes ne venaient plus trop, juste un peu, les plus calmes, nos enfants, pour la partie hip-hop, avec l'atelier mené par ce type, l'ami d'une institutrice, qui avait fait partie du ballet de l'opéra de région. Mais si nous ne pouvions faire l'impasse, vu le succès, et comme à vrai dire, nous Jimmy, Magali, moi et le Pierre Bardolet, le socialiste, nous n'en avions pas envie, et nous râlions bien un peu mais cela nous occupait, nous tenait éveillés, nous faisait joie pendant deux ou trois mois. Seulement le crédit voté était encore en diminution cette année. Alors, nous avions bien un chanteur, qui avait beaucoup plu à Madame le Maire, au notaire, au boucher et en gros à tous les notables en leur jeunesse, et qui n'était plus venu depuis plusieurs années, et lui et ses musiciens avaient un spectacle parfaitement rodé, qu'ils variaient juste assez, mais pas trop - et puis bien entendu les trois classes de hip-hop, un petit groupe du bourg qui faisait de la pop vitaminée et rajeunie, les quatre musiciens, amis du Pierre, qui jouaient, pour l'amitié, le plaisir, l'occasion de pouvoir le faire, un jazz bien trop bon pour le public. Et Magali a proposé un ami poète (et elle l'avait invité à dîner, elle lui avait imposé de nous lire, dire, un peu de ses textes – bon ça devait être convenu entre eux – et j'avais trouvé que c'était une plongée formidable, des chocs, et une douceur merveilleuse, bien installés dans sa salle avec la nuit pleine de pluie dehors). Mais, comme nous rédigions le programme pour le journal et les affiches, ma fille a dit : c'est bien votre truc, et les gens en auront pour leur pommadage et leur argent, mais ça aurait rudement besoin d'un lien, ou de trucs pour s'intercaler, permettre le passage d'un numéro à l'autre, parce que c'est un peu du n'importe quoi comme ça – et bien sûr nous avons compris, nous nous sommes regardés en souriant, Pierre a levé les épaules, Magali a haussé les sourcils et lui a répondu que, bon si elle pensait qu'elle et ses amies elles pouvaient s'en charger, on voulait bien essayer, mais que si c'était trop loupé – elle a osé, elle pouvait, la Catherine avait un fichu caractère, mais elle était sa marraine – ou un peu minable, elle verrait ce qu'elle verrait. Alors elles ont travaillé, elles se réunissaient dans le cabanon près de la bibliothèque, et Jeanne amenait des livres, elles dessinaient, Julie a demandé conseil à une femme qui était, paraît-il, une vraie artiste – et ma foi c'était pas mal, pas mal du tout ce qu'elles ont fait et tout le monde est venu me féliciter.

9 commentaires:

Lautreje a dit…

Magnifique ce poème et combien il est juste. Dans le tourbillon de la vie, l'essentiel se noie.

micheline a dit…

de si peu nous contentons
qu'une parole amie suffit
pour renaître à la vie
quelques instants
si peu,si peu et pourtant
quel magnifique présent.

Michel Benoit a dit…

Le poème chante dans le style de François Villon.
Et je le cautionne.

myriam a dit…

Belle musicalité !

jeandler a dit…

Bien, bien et deu_x jolis balcons fleuris.
Félicitations

JEA a dit…

Première photo, grille de gauche, en haut :
des barreaux deviennent végétaux... étonnante métamorphose !

micheline a dit…

la fête patronale: chaud, dru et pein de vie

Gérard Méry a dit…

ta poésie n'est pas de façade mais belle

albin, journalier a dit…

Faire de la réalité son rêve.