Monde, sacré monde, trop lâche suis pour toi,

Longtemps je fus en toi, blottie en cuirasse,

oeuvrant, marchant, parlant, refusant l'atteinte.

Monde sacré monde, jamais vraiment en toi.

Escalier de pierre, montant en degrés doux,

pierre contre pierres, pour moi, rude et tendre,

l'amitié du vide, réconfort solide.

Se hisser lentement, en espoir de beauté.

Monde, mon cher monde, quand suis sortie du flux,

Monde qui me lassait, trop pauvre j'étais pour moi,

perdue dans le surcroit de ma solitude,

raclant ce que j'étais, ne trouvant que pire,

Monde, sacré monde, peur et besoin de toi,

éclats de lumière passant sur visages,

buts familiers, règles, contours pour ma fuite.

En nouvelles pierres, à moi bienveillantes,

tu es venu monde, filtré par machine,

encore douloureux, mais avec richesses,

nourritures, pensées, et le bonheur des mots,

profonds, sans pesanteur, légèreté lestée,

plongée délicieuse, risque de se perdre.

Monde, sacré monde, pierre je dois être,

concentrée dans l'ombre, digérant, construisant,

si force je trouve. Minérale épurée

fouaillée reconstruite recueillant souriant.

Avec toi et à côté. Idée de lumière.

exister humaine, réunie, en route,

être, puis descendre, se baigner dans l'humus

belles lectures, repassage, mammographie