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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, mars 13, 2010

vendredi, en fin d'après-midi, la cour du Cloître Saint Louis, baignait dans une lumière blanche de froid quand je suis arrivée pour le vernissage de l'exposition de Daniel Grobet, « trajectoires », organisée par la mac'a, rétrospective de 30 ans de création de l'artiste, d'origine suisse, ancien théologien, installé près de Bagnols-sur-Cèze.

me suis vite engouffrée dans la salle du rez-de-chaussée, où étaient exposées ses oeuvres « figuratives »,

tout de suite séduite – trouvé cela beau et ludique – j'ai aimé les matières, le bronze rude et le métal luisant, les ombres

l'aspect mouvant, les déformations, juxtapositions qui résultent de leurs rotations, balancements, quand on les effleure doucement. Malheureusement un certain nombre de visiteurs les maniaient sans mesurer leur force et l'amplitude du mouvement qu'ils déclenchaient, sans respecter leur délicat équilibre, et je restais figée en attendant que l'immobilité future redevienne perceptible dans le déplacement léger, laissant temps au regard


au premier étage les formes sont plus simples, et on a perdu les mains et les visages

au second, une série avec des bougies, une belle vidéo les montrant « in situ »,

un groupe dont j'ai spécialement goûté le jeu avec l'ombre et, près de l'entrée, une très fine, délicate, devant laquelle les gens passaient et que je me suis amusée à faire fonctionner, presque imperceptiblement, en soufflant sur les plumes.

après les discours : un responsable, qui a remercié, remercié encore et invité les honorables visiteurs à ne toucher que très peu, avec retenue, en cherchant un peu ses mots, un délégué de la mairie qui réussissait à produire une bouillie de sons pas désagréable mais incompréhensible, le consul de Suisse et enfin l'artiste, très brièvement, se bornant presque, outre les remerciements d'usage, à faire l'éloge de sa femme Brigitte (enfin la forme allemande du nom).

J'ai laissé le public, bien emmitouflé, et faisant des retours, verre en main, vers la salle, faire honneur au buffet offert par l'hôtel et une cave, et me suis pressée, essayant d'aller plus vite que le froid, le long de la rue Joseph Vernet, vers mon antre, pour remplacer le manteau de laine insuffisant par une parka, prendre mon billet et repartir dans la nuit qui descendait vers le théâtre du Chêne noir,

assister à la « tempête », montée par le Théâtre du Kronope, que j'avais renoncé pour des raisons d'horaire, de distance (à la Fabrik) et de « y a beaucoup d'autres choses », à voir lors du festival.

Comme toujours très visuel, sans trop de recherche d'un sens profond, parfaitement beau, onirique, souvent farce (quelques petits ajouts triviaux non gênants mais sans nécessité). Au début j'ai fugitivement trouvé très « vieux théâtre » (mais pas trop parce que les yeux étaient heureux) le ton de la profération de Prospéro, mais cela n'a pas duré, et j'ai aimé le côté chorégraphié, l'utilisation des étoffes (l'immense manteau de Prospéro devant voile, mer, abri), leur façon de se jouer du grand praticable assez beau, tel une sculpture.

M'en vais dîner et me préparer, le nez dans l'univers catastrophé de « Choir » aux obligations du week-end.

17 commentaires:

joye a dit…

brige, je viens de penser que tu ne vis pas une seule vie, tu en as six mille ! Et tu fais profiter aux autres qui n'en ont qu'une...ou bien une fraction d'une.

Wow.

Et merci.

JEA a dit…

@ joye

pour bisser votre commentaire : brigetoun sont liseuse, photographe, critique, baladine, écrivain nullement vaine, points d'interrogations, musicalité, plume sans âge, allumeuse de réverbères, guide non assermentée, polisseuse de nuages, silhouette qui n'effraie pas les chouettes, diseuse de tant d'aventures, poète, chroniqueuse, scénographe, navigatrice au long cours, regards, distributrice de tracts, mélodiste, santonnière, géographe des itinéraires intérieurs et inédits...
enfin, ceci écrit, rien ou presque n'a encore été dit

Lautreje a dit…

J'aime beaucoup les photos de l'expo de Daniel Grobet, j'aime les volutes, l'œuvre suspendue en équilibre, un souffle, une plume et voici un autre regard ! j'aurais aimé faire cette expo avec vous.

micheline a dit…

ma visite parcours terminée, les commentaires ci-dessus bien intégrés,je reste bouche bée devant cette façade qui semble rire jaune de moi qui la regarde!

webiane a dit…

Que dire de plus ?
Moi aussi, je reste émerveillée devant cette vie riche en événements, en sensibilité, en vécu.
Quel plaisir de pouvoir profiter de ces instants!

Fardoise a dit…

T'ai aperçue de loin pendant les discours et puis ne t'ai plus vue. J'ai participé à l'élaboration de l'exposition et pourtant j'ai été soufflée par le dernier étage et les attrape-feu. Merci d'être venue.

Anonyme a dit…

la première photo est hors temps et étrangement fascinante ... comme quand vous écrivez

Brigetoun a dit…

Fardoise je t'ai cherchée après les discours mais j'ai été incapable de te voir - et puis le buffet ne me passionnait pas, et j'avais vraiment envie d'une parka.
Vie riche : les 3/4 du temps je vogue entre bureau et lit - et vous allez faire enfler mes chevilles au moment où j'ai besoin d'elles

jeandler a dit…

Un souffle et tout s'anime
L'impression de visiter l'antre d'un horloger-bijoutier...
Magique tant d'équilibre à la limite de la rupture.

Michel Benoit a dit…

Deux manifestations qui me tentaient bien...

Brigetoun a dit…

et j'en ai manqué une, à cause d'un changelent d'horaire qui me gênait : une lecture à Cecanno de "atelier 62" de et par Martine Sonnet (livre déjà ancien mais commandé) et blogueuse suivie http://www.martinesonnet.fr/blogwp/

Bon là, mal au bide et m'en vais vers le local de campagne.
ALLEZ VOTER DEMAIN, TENEZ NOUS COMPAGNIE DANS LES BUREAUX

arlette a dit…

Une soirée si riche ....
les installations aériennes à la Calder plus émouvantes encore !!!ou votre texte savoureux ....
Merci pour ces intrusions

webiane a dit…

J'irai voir l'expo; après lecture, j'en ai encore plus envie. J'avais programmé le vernissage, mais je l'ai raté (si on faisait toujours ce qu'on veut!....) ainsi que l'occasion de rencontrer certain(e)s d'entre vous.

cjeanney a dit…

joye a tout à fait raison, des vies à n'en plus finir

florence Noël a dit…

merci pour ces visites, ces ombres devinées, ces photos toutes en suggestions, comme miette pour donner le goût, inévitablement le vôtre, mais heureusement que vous êtes boulimique de découvertes....

albin, journalier a dit…

sous le signe du beau
belle lumière sobre qui sied à un théologien
belle exposition
belles photos
et la Tempête

Gérard Méry a dit…

Visite guidée et commentée !