les champs – vus de la route -
damassés de labours de
semis raz d’éclats jade
de quenottes de bourbiers
délités d’eau car les humeurs
y percolent alliance de densité
entre ce ciel lourd et cette bombance
spongieuse du sol
si collante au regard
que les yeux pataugent
sans faim
Bien sûr, nous savons dessous la bourbe les pépites en germe et leur mue d’ascendance, et nous bouleverse leur nudité, cou graineux recourbé sur leur tige à peine tige, comme hissant tout ce faix d’immobile humus qu’il convient, maintenant, de cingler d’herbes aux oscillations scintillantes.
Vient la traversée des bourgs avec, battant mes hanches,
le manteau où s’engouffrent ailes des corbeaux dépenaillés de gel
- ces veilleurs de glèbes -
deux pans à parts égales
l’une de vent
l’autre de cris caillouteux crachés dessous mes pas
Mars embrasse avril…
Leurs ciels encore épars cherchent à se ressembler, jettent leurs paupières sur des façades vieilles,
comme est vieille la fête de l’an réinventé
à mesure que mars dévoile son printemps
Et pourtant, ce vendredi oubliera toute mesure et tout timbre – cloche étouffée par le voile du temple suant sa déchirure – et sur nos sentes, nous déterrerons les traces humides du malheur traîné de siècle en siècle pour questionner nos joies à l’aune de nos peurs.
du bout des doigts brouiller le ciel dans son regard de flaque,
du pied pétrir le chagrin aiguisant les pavés
puis quérir l’évidence dans l’or d’une parmélie
car l’on regrette soudain le mouvement de naître là
ébruités puis cueillis, l’eau nous disperse
capuche rabattue sur la joue tôt baisée
les bourrasques nous inculquent le large
- ses promesses d’îles sans froidures -
et sans cette tendresse dans l’adieu aux givres
tout nous dit de partir sauf la terre qui s’offusque
qu’on brise la patience due à son percement
Paumée s'orne de l'écriture et des images de Florence Noël qui a la gentillesse d'accueillir une déamulation de Brigetoun, chez elle, sur http://pantarei.hautetfort.com/archive/2010/04/01/4f19c63bbe9ecaecbc2c2571e32057a1.html#more
« Tiers Livre et Scriptopolis sont à l'initiative d'un projet de vases communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d'un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre. »
une liste des vases communicants de ce mois, que j'espère complète, ci-dessous :
13 commentaires:
merci mille fois brigitte pour le supplément de travail à la mise en page des photos en regard...
Vous êtes une hôtesse de l'être...
j'aurais voulu les images plus grandes, mais blogger n'est pas souple
Paumée se pavane de joie
Florence, je me réjouis par avance de notre échange du mois prochain! je sens vraiment quelque chose d'une parenté entre nos écritures.
c'est un plaisir de découvrir vos textes Florence...
Printemps turgescent à la verdeur qui ébroue les âmes endormies. Rarement si bien décrit.
J'aime particulièrement les pans du manteaux où tout à coup apparait la silhouette sous mes yeux.
Franchement, à chaque fois, je trouve tes photos montages incroyables ! Je sens que cela va être une de tes spécialité, personnellement je t'encourage à en faire d'autres, c'est une réussite !
mais là ce n'est pas moi
Mais on dirait du Brigetoun même au niveau de l'écriture !!! Vous avez toutes les deux, à ne pas en douter, de réelles affinités !!!
beau, beau texte... merci beaucoup
merci à tous! je vais continuer mes déambulations de blog en blog... allez lire l'hôtesse en mes lieux aussi, Avignon ne s'est pas tant éloigné que cela...
se fait tout petit, pas de force
Florence, ou l'inspiration sans relache... toujours des images fulgurantes :)
la photo des pavés est assez géniale
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