Ô toi que nous avons appelée nôtre,
ô toi qui fut violette au large d'Ilion,
ô toi que nos anciens ont longée en réseaux serrés,
ô toi qui as porté les richesses,
ô toi la traîtresse
qui a englouti les coques des nefs et felouques,
ô toi où dorment les coques
chargées d'amphores, de jarres, de bouches à feu, de sonars et mitrailleuses,
ô toi dont les fonds furent griffés par des ancres de toutes tailles.
Que claquent les haubans, que tapent les rames,
que se lamentent les sirènes aux corps souples,
que brament les sirènes des cargos aux flancs écaillés,
pour implorer ton pardon,
pour ce que nous avons fait de toi,
en laissant les barbares bâtir tes rivages,
se vautrer sur tes plages.
Toi la poissonneuse,
qui emplis les filets des marins de Tamentfoust,
et quand c'était encore La Pérouse, nous attendions le retour des barques,
toi la câline
qui te glisses entre les roches rouges et les pins
sur la rive de mon autre enfance,
toi qui apportais le danger
avec les galères d'Alger,
que nous fuyons en bâtissant nos villages sur nos collines,
réunis tes enfants.
ô toi qui sales notre peau
ô toi qui murmures le matin sous la brise de terre,
quand nous partons avec nos palangrottes et nos voiles,
ô toi que les gens de l'océan dédaignent,
ô toi qui demandes finesse,
ô toi et tes vents capricieux,
ô toi tes mattes et tes rages,
ô toi qui dors, souillée, au fond des ports en odeur forte,
ô toi qui souris et te mets en rude colère,
ô toi dont se plaignent les ex-votos de nos chapelles,
tu es la mer la plus civilisée,
la plus chantée,
la plus disputée,
le lien entre nos religions, nos haines, nos parentés.
le sujet des impromptus littéraires de la semaine est le dithyrambe http://www.impromptuslitteraires.fr/dotclear -
bon, nous sommes assez loin de la vigne, et les phrases sont relativement peu alambiquées, mais c'est le cas général
6 commentaires:
toujours le pire et le meilleur, l'ombre et la lumière, le pur et le souillé pour faire ce qu'on applle la vie, un coeut vivant.
dithyrambes ?
d'aucuns vont-ils en rédiger à la pointe bic ?
magnifique!
De l'alambique
l'elixir naîtra
souffler sur le feu
maintenir la barre
un parfum d'oubli
merci aux dévoués
Ô...dimanche je serais en Corse, un endroit que tu aimes bien.
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