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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, mai 02, 2010


Crachotante, pliée en deux, yeux, nez et bouche en liquides, me demandais devant les gouttes d'eau qui s'écrasaient, rares et molles, dans la cour si vraiment j'allais remplir le programme que je m'étais fixée.
Et, bien entendu, quand je suis arrivée aux remparts pour le départ de la manifestation, elle était très, très loin d'être prête au départ, ce dont tout le monde, dans la bonne humeur (avec un petit regret devant la relative maigreur de notre troupe, plus conforme aux habitudes que les dernières manifestations), ce dont tout le monde, donc, se moquait tranquillement, sauf, un peu, Brigetoun qui regardait sa montre.

Ai circulé, ai plaisanté, aurais admiré les brins de muguet si je ne détestais pas cette fleur sauf quand j'en vendais, ai photographié, ai regardé le ciel,

et, justement, à ce moment, un coin de bleu m'a, nous a, salué.

Le cortège s'est ébranlé – et j'ai sauté de groupes en groupes, usurpant des appartenances, pour avancer vers la tête, ou allant d'empathie en empathie

pour abandonner un peu après Monoprix (ce qui s'est révélé avoir été le déclic pour ceux que j'ai retrouvé par la suite devant le mur), allongeant le pas (et voyant alors en regardant les jambes que le pantalon kaki, que j'avais saisi et mis en décidant de m'habiller plus chaudement que prévu, était bizarrement gris clair) pour regagner mon antre, mettre anchoïade, pommade de tomate, tapenade et bouteilles dans le panier préparé et entreprendre l'assez court trajet qui me séparait du mur.
Je constatais de pas en pas que ma charge n'était pas à mon échelle, l'anse passait d'une main à l'autre, les touristes flânaient dans mes jambes devant les cotonnades, les torchons brodés d'une cigale ou d'un pont, les santons habillés, les pots de tapenade et les flacons de lavande et autres.

Je suis arrivée dans les premières, avec un quart d'heure de retard, et nous avons parlé, un peu bu, un peu mangé. Le groupe a grossi légèrement. C'était sympathique, et j'ai royalement loupé toutes les photos sauf à peu près celles-ci.

Le ciel passait du couvert au bleu, la chaleur montait, mon chandail était «trop», mes trois gorgées de rosé et ma mini tartine d'achoïade absurdement salée et de tomates l'étaient tout autant,

alors, un peu avant une heure, les ai quittés, ne laissant derrière moi que quelques verres (pas en verre), quelques galettes et quelques olives, et suis rentrée, carcasse couinant et panier léger.

Mais, après les pâtes et le lieu, me suis enfoncée dans une sieste qui a gommé tout le reste du jour, ou presque. Juste le temps de reprendre la lecture jubilatoire des 295 idées de Thierry Crouzet
«J’ai eu l’idée de ne plus être hypocondriaque, mais ça n’a pas suffi.
...
J’ai eu l’idée de lire l’Ancien Testament. Quand j’ai découvert que la tour de Babel n’y occupait qu’une ligne, un mythe s’est écroulé
des idées religieuses, philosohiques, sur l'édition et le numérique (bien entendu) ou politiques qui me semblaient plutôt sensées, d'autres moins (cette croyance qu'internet = démocratie qui raye une bonne part de l'humanité) des idées légères et des profondes dites légèrement, des idées détaillées, plus ou moins longuement, et puis, parmi les plus courtes, un peu au hasard :
«J’ai eu l’idée que la musique techno initiait les jeunes à la musique dodécaphonique. Mais je me trompais : Schönberg n’est pas plus écouté que par le passé.
J’ai eu l’idée que les hommes croyaient pour se donner un but à leur vie : plaire à Dieu.
J’ai eu l’idée que les athées avaient un but tout aussi simple : plaire à leurs semblables.
.
J’ai eu l’idée que l’été commençait quand il faisait bon être à l'ombre.»

15 commentaires:

tanette2 a dit…

Pas loin de chez toi dans le Gard c'est la pluie qui a meublé notre après-midi, contents d'être à l'abri dans notre "maison sur roues" et plaignant les nouveaux venus, avec deux jeunes enfants,qui, eux, montaient leur tente dans l'humidité ...

Anonyme a dit…

Brigetoun, nous avons le même couffin ... Et ton ciel de vieux coton non épuré, purée ! Il est magnifique !

D. Hasselmann a dit…

J'ai eu l'idée qu'il y aurait encore d'autres manifs car le dernier mot n'est jamais dit.

Ne serait-ce que pour l'écrire virtuellement dans le ciel bleu.

Michel Benoit a dit…

Mais belle journée !
Et bonne collation !

Brigetoun a dit…

et merci pour le muguet

arlette a dit…

Brigetoun Brig ou Brigitte en marchante de muguet !!!cela m'enchante.....

chri a dit…

J'ai eu l'idée que le plaisir de lire venait des phrases joliment "arrangées"

JEA a dit…

Vous auriez princessement loupé vos photos ? Que nenni...

Racine a dit…

Merci Brigitte pour cet excellent compte-rendu. J'y étais par la pensée. Et quelles belles idées là !
Je vous envoie du vert tendre du Limousin et sans muguet puisque vous ne l'aimez pas.

Brigetoun a dit…

si fait, elles étaient trop loupées, juste un peu trop tôt ou trop tard, pour que même moi je les conserve

Gérard Méry a dit…

J'arrive pour apprendre que tu détestes le muguet, la fleur ou le parfum ?

Lavande a dit…

Arlettard, je vous ai répondu sous le post précédent.

Brigetoun a dit…

Gérard, je trouve cette fleur idiote, sais pas pourquoi - un point commun avec ma mère, alors je lui offrais des poireaux ou des asperges selon ma bourse (mon père se chargeait de la fleur)

Gérard Méry a dit…

Ton humour de "pote âgé" est irrésistible !

joye a dit…

J'ai eu l'idée que ces drôles d'idées sont des idées drôles (la sorte que je préfère !).

:-)