commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, juin 16, 2010

Avignon était sous l'eau, Avignon était dans l'eau, Avignon était eau et l'eau emplissait mes yeux, mon coeur, mon crâne, en lente et obstinée usure, alors, comme j'étais sur le convoi des glossolales (et y parlais de pluie), je reprends paresseusement deux anciens paragraphes dudit convoi http://leconvoidesglossolales.blogspot.com (photos : déclenchement et non illustration)

Nous devenions une ville. De l'autre côté de la rivière, sur les pentes rondes des premières collines il y avait d'abord eu quatre groupe de petits immeubles de ciment coloré, ocre doux ou rose chewing-gum, et puis deux lotissements de petites maisons simples pour le premier, affligées de porches ou décrochements avec colonnes pour le second, aux terrains plus exigus, réfugiées derrière l'amorce de ce qui serait de fortes haies pour le dernier, et puis, un peu plus haut, quelques grosses villas pour des cadres. La plus grosse boulangerie avait refait deux fois sa devanture, et après un passage par grandes vitres et chromes, se paraît maintenant d'un habillage très ancien, avec montants de bois, moulures, petites vitrines et panneaux peints. Mais j'ai su que nous devenions une ville lorsque le second café, un peu à l'écart, derrière un rideau de peupliers, passé un coude du courant, en avait fait autant, y ajoutant des tables de fer recouvertes de cretonnes, et que, sur la bretelle de sortie de l'autoroute, de grands panneaux invitaient à venir déguster «chez Martine» des plats régionaux dont nous découvrions l'existence, ou la nouvelle et inédite composition.

Une maison, soigneusement restaurée, retrouvant son état Renaissance, en éliminant quelques coquetteries dix neuvième sans trop de qualité, après débat (mais non, aucune raison de conserver ça, voyons, mauvais simplement mauvais, et puis plaqué, ça peut être supprimé sans crainte, et je vous assure, même pas un intérêt historique, juste de montrer qu'elle est vieille cette bâtisse, qu'elle a vécu, mais bon, c'est évident), sans reconstitution de ce qui a disparu (mais tout de même, vous croyez ? La sculpture d'angle martelée c'est évident, et on garde le martelage bien brutal qui était sous le parement de bois, et l'évidence de la verticalité, à peine endommagée par un léger décrochement, là où elle s'attachait cette statue.. - une vierge ? Oh ! Certainement – Bon, alors ça, bien entendu, on laisse, mais le petit listel au dessus des fenêtres et qui descend un peu entre elles, on dirait le dessin de créneaux vous ne trouvez pas ?.. il y a quelques centimètres qui manquent par endroits, vous ne croyez pas que ? - oui.. peut-être – ce n'est pas tricher, pas vraiment, et vous comprenez, avec le soleil, ça dessine... et j'en ai parlé à mon mari, il est de mon avis – Bon, d'accord) Et quand ça avait été fini, ils avaient amené leurs meubles, et c'était bien ce hiatus, ce mélange d'époques, déjà entre les fauteuils Régence, les consoles, les armoires chinoises, la table de marbre, le grand bureau de Knoll, le miroir de sorcière et le grand panneau de glace sans âge.. et la façon dont les murs les acceptaient, c'était très bien, c'était évident, un peu trop peut-être, un peu revue, mais s'il fallait se singulariser toujours.. et puis tout était dans la façon... Mais surtout rien pour les fenêtres, rien, surtout pas - et puis la rue est étroite, et en face il y a le carrefour, ce n'est pas utile - et ce serait une horreur... non juste comme ça, juste les volets de bois et les petits carreaux, mais modernes, pas du faux ancien – ce n'est pas un musée, et puis je veux que la lumière passe. Marie-Céline les a écouté ses parents, et d'ailleurs elle aimait bien, et puis à la fenêtre de sa chambre, en haut, elle a accroché deux gros pots de géranium, et ils ont hésité, un peu navrés - mais au fond, pourquoi pas, et puis c'est gentil - alors ils se sont retenus, ils n'ont rien dit, juste vérifié qu'ils étaient bien fixés.

11 commentaires:

Lautreje a dit…

belle mise en valeur de la pluie (mon amie !) en trois photos, envie de visiter la maison Nani, plaisir d'entrer à petits pas dans la maison aux géraniums

micheline a dit…

oui Avignon dans l'eau, sous l'eau.. ai bien pensé à vous en voyant les cartes et désastres..
(à la "Télé" quand même)

cjeanney a dit…

Bravo Marie-Céline. Les aime bien ces géraniums, simples et rustiques, les prolos des jardinières :-)

joye a dit…

Qu'est-ce que tu essaies d'insinuer, là, brige, qu'Avigon est pleine de ploucs ?

OH !!!

;-)

Anonyme a dit…

Et la pluie et la boue et les gens de noient encore comme ça en juin en Provence
Arlette

Brigetoun a dit…

oui, j'ai honte en pensant à vous

Brigetoun a dit…

Joye, juste point de départ les photos, il ne s'agit pas d'Avignon c'est évident, d'abord c'est une ville et vieille

Gérard Méry a dit…

La maison Nani à de belles fausses fenêtres

Pierre R. Chantelois a dit…

On répare les vieilles pierres, chez vous. On ne les jette pas à la rue ;-)

Pierre R.

Brigetoun a dit…

on en vit

jeandler a dit…

Qui donc, les pieds dans l'eau, s'écriait "Que d'eau! Que d'eau!"