commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, juillet 02, 2010

«L’escarboucle bleue», de Sir Arthur Conan Doyle

Libre et modeste interprétation


«L’escarboucle bleue» est une nouvelle de Conan Doyle mettant en scène Sherlock Holmes et son fidèle Watson. Sa force d’évocation, ses personnages, son intrigue, son atmosphère en font une des plus belles de Conan Doyle, mais aussi une des plus stimulantes de point de vue de l’imagination. Voici donc une libre adaptation et interprétation, une sorte de narration éclatée.

Les textes entre guillemets sont extraits de la nouvelle de Conan Doyle.


Introduction

Cette nouvelle

Se déroule à Londres

Revêtue de jaune, de blanc,

De bleu et d’ombres,

Sans rouge, sans crimes.

Y sont convoitées une oie

Et une pierre précieuse.

Incroyable merveille,

Elle débute quelques jours

Après la fête de Noël…


«Nous nous trouvons en face du problème suivant : retrouver l’enchaînement des circonstances qui débutent par le cambriolage d’un coffret à bijoux pour se terminer dans le jabot d’une oie du côté de Tottenham Court Road.»

PETERSON DÉBARQUE DANS LE SALON, EFFARÉ. DANS LE JABOT DE L’OIE, SA FEMME A TROUVÉ UNE PIERRE ÉTINCELANTE.


Londres, matin

Froid matin sur la ville

Les nuages résonnent

Des rayons opalescents du soleil.

Sur la fenêtre,

Les petites étoiles du givre

Scintillent.

Eclats blancs et gris

Froides petites brindilles.

L’HOMME EST ATTAQUÉ. IL BRANDIT SA CANNE POUR SE DÉFENDRE ET FRACASSE LA DEVANTURE D’UN MAGASIN.



La complainte d’Henry Baker

Je ne pense pas être

L’homme le plus à plaindre

Au monde.

Cependant, lorsque j’observe

Ma pauvre vie,

J’ai honte pour moi,

Et pour mes chères têtes blondes.

Si vous avez un peu de temps

Arrêtez-vous et écoutez mes vers,

Qui souvent n’en sont pas…


J’étais un bon élève

Et bon, et gentil, et doux

Adoré de ma famille, de mes camarades

Mes colères étaient violentes,

Mais brèves.


J’ai bien travaillé, bien appris

Mes leçons, j’ai bien grandi.

Et dans le creux de l’adolescence

J’eus envie d’aller en sciences.


Les études, la médecine,

La vie estudiantine,

Quelques fêtes, quelques beuveries

Beaucoup de travail et d’insomnie.


Puis j’ouvris mon cabinet,

A Southsea, près de Plymouth.

Enfin peu importe, c’est aussi

intéressant que le gazon qui pousse.


Le malheur, c’est le cabinet vide

Le manque de patients

Les journées lentes,

La salle d’attente livide.


Un, deux enfants,

Beaucoup de gêne financière

Une épouse que j’aurais pu rendre heureuse.

Pas de chance, elle est devenue tuberculeuse.


« Toi, es-tu réellement médecin ?

car sans te décevoir

quand arrivent les étoiles du soir

tu n’es capable de toucher ni mes fesses, ni mes seins. »


Rouge, blanc, rosé,

Cidre, bière, cervoise

Juste le plaisir du coude levé

Tout perdu, jusqu’à la saveur de la framboise.

Alors nous avons quitté Plymouth

Sa maison avec ses bordures de mousse

Arrivée à Londres dans un appartement

A la poussière brune et floue.


Petit antre marron et roux

Où nous accolons nos vies à nos misères.

Maintenant je marche

Dans les allées du Musée, pleines de mystères.


La vie est bien ironique !


Je me moquais des cancres

Et maintenant je cache

La crasse de mon chapeau

En les enduisant d’encre.


Pour Noël, j’avais réservé une belle oie

Au tenancier de l’auberge Alpha.

Autour de ce délicieux met

Je songeais à faire avec ma femme la paix.


C’est certes dérisoire

Mais quand on ne mange pas à sa faim,

Et que l’argent se fait rare

Tout peut permettre de se réconcilier enfin.


Cependant le malheur s’abat sur moi.

Vers quatre heures, dans la nuit du réveillon

Fond sur moi un bataillon.

J’en laisse tomber mon chapeau et mon oie.


Vous comprenez que dans une telle débâcle

J’attende un miracle !

Merci en tout cas d’avoir écouté les malheurs

D’un ancien médecin nommé Henry Baker.

_____________________________________________ ___________________________________ _____________________________________________ ___________________________________

VOL DE L’ESCARBOUCLE BLEUE DE LA COMTESSE DE MORCAR.


ACCUSÉ : JOHN HORNER, PLOMBIER, 26 ANS, QUI NIE. JAMES RYDER, CHEF DU PERSONNEL DE L’HÔTEL, A TÉMOIGNÉ.



LES OIES ONT ÉTÉ ACHETÉES À UN MARCHAND DE COVENT GARDEN.


« - Je m’appelle Sherlock Holmes. C’est mon métier de savoir ce que les autres gens ne savent pas.

- Mais vous ne savez rien de ceci.

- Pardon! Je sais tout. Vous êtes en train de chercher à retrouver la trace de quelques oies qui ont été vendues par Mme Oakshott, de Brixton Road, à un marchand nommé Breckinridge ; lequel les a revendues à M.Windigate, de l’Alpha ; lequel M.Windigate les a cédées à son tour à un club auquel appartient M. Henry Baker. »



IL LA TUE ET OUVRE LE JABOT : PAS DE PIERRE !









«- Oui. Et c’était une oie tout à fait remarquable, nous en avons la preuve. Je ne suis nullement surpris que vous vous intéressiez tant à elle. Elle a pondu un œuf après sa mort… Un œuf : l’œuf le plus joli, le plus délicat, le plus brillant, le plus beau de tous les œufs que j’ai vus. Je l’ai gardé dans mon musée.»



Si le cœur vous en dit…

Imprimez les trois pages suivantes, découpez les vignettes et remettez-les dans l’ordre chronologique ou inventez l’histoire que vous voulez…

Et si vous le souhaitez, plongez dans cette histoire, que vous devriez trouver un peu partout, de votre librairie du centre ville à la brocante de Sainte-Catherine-de-Fierbois en passant par la bibliothèque municipale…

Et aussi sur Internet : http://elg0001.free.fr/pub/pdf/conan_doyle_escarboucle_bleue.pdf

Bonne enquête à vous !




« Paumée » est tout content de recevoir ce texte et ces dessins de Landry Jutier, et, chez elle, http://landryjutier.wordpress.com/ Brigetoun peine et renonce à lire et dire un roman policier

« Paumée » a tenté de ne pas trop endommager la mise en page qui était partie du charme de ce qui lui était prêté.

« Tiers Livre et Scriptopolis sont à l'initiative d'un projet de vases communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d'un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre. »

une liste des vases communicants de ce mois, qui s'espère complète, ci-dessous :

9 commentaires:

arlette a dit…

Magnifiquement jubilatoire !!!
Bravo pour tout ce texte retranscrit moi qui peine à taper 3lignes
la journée commence bien Merci

Christophe Sanchez a dit…

Et bien ça donne envie de (re)lire du Conan Doyle.
La complainte d’Henry Baker est succulente.

cjeanney a dit…

Quelle belle idée ! Je connaissais la nouvelle, je la redécouvre autrement

Brigetoun a dit…

les dessins, la malice, la poésie, j'aime tout, petit régal en découvrant - n'avait qu'une peur : abîmer mais ce n'est pas si mal recopié, je pense

Anonyme a dit…

Quel joli travail !

joye a dit…

J'aime bien le style innovateur !

Gérard Méry a dit…

Joli réveillon si cette oie endiamantée était invitée

Landry Jutier a dit…

C'est parfait Brigitte pour la mise en page, ça rend très bien. Merci pour tout!

Landry Jutier a dit…

Et merci beaucoup pour les commentaires ! Heureuse aussi que cela donne envie de (re)découvrir l'univers de Sherlock Holmes !