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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, septembre 17, 2010


J'avançais, malgré un pas un peu hésitant, malgré sacs un peu encombrants, les yeux tirés par le ciel, ce qui n'aidait pas à mon équilibre pédestre, ce qui calmait mon déni intérieur, parce que :
Non, Monsieur le Président, non Messieurs les ministres en balance, non Messieurs les députés (et surtout vous les déchirés), même si et parce qu'elle est signe de désarroi, la violence n'est pas une méthode de gouvernement, et l'exaltation des simulacres d'idées instinctives, primitives, basses, d'une partie de la population n'est pas votre fonction.

Non, ce n'est pas parce que toute comparaison entre époques est idiote, et que celle de Madame Reding était à ce titre malvenue, ce qu'elle a reconnu avec une élégance que vous ignorez (même si elle y a été forcée), que vos actes et ceux que vous avez provoqués et couverts ne sont pas mauvais et honteux.
Et, oui, Monsieur le Président avoir le soutien du seul Berlusconi n'est pas une gloire.
Et, oui, votre phrase prenant appui sur l'origine luxembourgeoise de la commissaire européenne est indigne et grotesque.
Non, vous n'avez pas «dit franchement ce que la France pensait», vous êtes le président pour cinq ans, vous n'êtes pas la France.

Non, Monsieur Copé, ce ne sont pas les députés européens d'origine française (et cette nationalité ne doit plus intervenir dès lors justement qu'ils sont en charge de l'Europe) qui ont signés la résolution du Parlement qui insultent la France, c'est le gouvernement français qui le fait.

Non, Monsieur Accoyer, le vote, l'expression d'un député ne doivent pas être ramenés par anticipation à celle de son groupe (et certains n'en ont pas) et ils détiennent des droits en qualité de nos représentants.
Non, Monsieur Woerth l'incapacité et la pénibilité ne sont pas synonymes.
Oui, Monsieur Woerth je ne comprends pas comment un amendement qui commence par «Dans les services de santé au travail d’entreprise, d’établissement, inter-établissements ou communs à des entreprises constituant une unité économique et sociale, les missions définies à l’article L. 4622-1-1 sont exercées, sous l’autorité de l’employeur, par les médecins du travail, en lien avec les salariés désignés..» garantit leur indépendance.

Non, Monsieur le Président, les procureurs ne sont pas uniquement là pour protéger les vôtres et retarder les instructions par un juge, même si l'instrumentalisation de la justice est une tendance naturelle de l'exécutif.
Non, les services de renseignement ne doivent pas servir à enquêter sur les sources des journalistes, ni les opinions des citoyens, sauf pour garantir la sécurité nationale. Et comme pour la justice, les actes éventuels de vos prédécesseurs ne sont pas une justification.

Non, Monsieur le Président, vous n'avez pas été élu pour diriger notre culture, notre moralité, etc.. (et, j'en suis désolée, je ne peux m'empêcher de penser que c'est heureux) mais pour nous faciliter l'accès aux oeuvres plastiques, à la musique, aux textes, aux enseignements nécessaires.
Oui, Monsieur le Président, même si vos avez fait accepter cela par les parlementaires, il est anormal que vous désignez les dirigeants des chaînes de l'audiovisuel.
Oui, Monsieur le Président, je respecte la République, mais j'aimerais que vous en fassiez autant. Oui, Monsieur le Président, je dois respecter votre fonction, mais j'aimerais que vous en fassiez autant, et ne suis pas tenue à respecter votre personne plus que celle de tout autre humain.
Et, oui, je n'ai jamais proclamé avec une arrogance stupide que «la France était le pays des droits de l'homme», elle a une histoire longue et mouvementée, des pages sombres et lumineuses, mais je ne supporte plus d'avoir honte à cause de vous.

Et je suis arrivée au coin de la rue Saint Etienne, j'ai salué l'histoire de la ville sur le mur ensoleillé avant d'entamer la petite dégringolade vers mon limas, mon antre, la cuisine.
Dans l'après-midi sont venus des nuages et des gouttes de pluie.

9 commentaires:

chri a dit…

Voilà quelques jolies paires de claques qui ne se sont pas perdues!

Lautreje a dit…

Jusqu'où vont-ils aller ?

micheline a dit…

oui brigtoun, merci d'avoir si bien dit ce que j'aurais bien voulu dire, avec tant d'autres, et claironner un peu plus fort aux oreilles assourdies par les cris des imposteurs

Michel Benoit a dit…

Je suis solidaire de tout ce qui est écrit !

cjeanney a dit…

MERCI Brigitte.
(quel mauvais rêve quand même)

tanette2 a dit…

Tout à fait d'accord avec toi....

alain paire a dit…

Vous êtes un vrai écrivain et une grande citoyenne. Merci pour tout. A.P

Axel a dit…

Digne et élégant. Merci.

jeandler a dit…

Bel envoi
dans le style "J'accuse"