Avignon poisseux d'humidité, divers, Feydau
suis partie, très matin, enfin selon mes critères actuels, dans le mou de l'air, pied affermi par le but,
vers Carrefour, pour acheter les yaourts oubliés la veille et récupérer la carte bleu que j'avais laissée tomber en chargeant mes deux sacs (moment de détresse totale en découvrant son absence en fin d'après-midi, et soulagement après un coup de téléphone)
et, après un passage un peu flottant de soulagement, yeux pas assez hésitants devant les rayons, à la Fnac, l'achat de cigarillos et d'un journal, suis rentrée, méprisant avec hauteur (attitude facilitée par des dépenses inconsidérées et la constatation éberluée chaque matin de ma prise de poids depuis une semaine, qui commence à m'agacer fortement – voudrais en rester là) le week-end de gastronomie locale qui a investi les chalets – quoique y retournerai peut-être pour une ou des huiles de petit producteur, si elles ne sont pas au prix du caviar
et j'ai déversé sur la table le résultat de ma ballade matinale.
Ensuite, j'aurais pu m'activer, faire dix fois le tour de l'antre avec un faubert à grands pas, comme on fait du sport, mais en fait, rien. Dormi, un peu, lu, un peu, ciré, un peu, me suis énervée sur des glaces, ai récolté des feuilles humides et curé le siphon.
La pluie et les murs s'égouttant, faisaient un petit bruit de fond. Me sentais aussi dynamique que le temps. Réagi en début de soirée pour partir vers le théâtre de Chêne noir, en jetant un coup d'oeil sur le « marché paysan » un peu humidifié et déserté,
en prenant une photo du rocher parce que j'avais dit que je ne le ferai pas en découvrant, juste avant mon départ, la très belle mise en ligne par Michel Benoit http://avignon.midiblogs.com/archive/2010/11/20/roucas-d-or.html
pour voir, avec un quart d'heure de retard, pour attendre des spectateurs bloqués par deux accidents à nos portes, «mais n'te promène donc pas toute nue» mise en scène par Bernard Gelas, avec quelques modifications : Monsieur Horchepaix devenu Madame Horchepaix, et le serviteur se confondant avec le journaliste.
Et ce ne fut pas un moment désagréable mais ce n'est pas, à mes yeux, une bonne mise en scène. Gelas a voulu intercaler des scènes muettes, qui ne rompent pas trop, comme le craignais, la mécanique, mais sont passablement inutiles comme celle d'ouverture entre Ventroux et une prostituée de bon âge et bon poids (la bonne actrice Maria Pagès qui joue Madame Hortepaix), et les scènes suivantes peinent un peu à trouver leur rythme. Les rires ne viennent, mais bien, qu'après un petit quart d'heure. Il voit dans la pièce un moyen de défendre les femmes, et est-ce pour montrer l'hypocrisie masculine, Ventroux se retrouve assez régulièrement pantalon et caleçon baissés, ce qui relativise un peu les "excès" de sa femme et atténue leur force comique. Il est joué par Guillaume Lanson avec hystérie, comme un De Funès pas tout à fait abouti. Olivia Forest fort jolie est en tenue nettement plus affolante que la chemise évoquée, et prend des positions extrêmement suggestives, mais avec une belle bonne humeur qui entraine la pièce. Et j'ai bien aimé le jeu ironique, sans excès, d'Emmanuel Besnault qui est le valet et le journaliste.
Je me suis un peu ennuyé au début, j'ai été un peu agacée parfois, et puis je suis rentrée dans le spectacle et me suis amusée parce qu'il reste de jolies répliques, que la mécanique prend à mesure que le spectacle avance. Ce n'est ni le meilleur Feydau, ni le meilleur spectacle de Gelas que j'ai vu.
Une vidéo provenant du site du théâtre
Mais n'te promène donc pas toute nue from wobtv on http://vimeo.com">Vimeo.
et puis, je rajoute que je suis bien rentrée, ce qui est évident, mais me permet de placer ma seconde tentative de photo du rocher.
Il ne pleuvait pas, faisait modérément froid, et j'ai été accueillie par le bruit du tonnerre, en enlevant ma parka, bien au chaud dans l'antre.
17 commentaires:
Merci pour le parcours, j'aime beaucoup la photo du marché Noël !
Oui, merci pour la promenade...
Le marché de Noël est, pour moi, comme le centre des cyclones, l'œil des tristesses...
Une parka de marque Houellebecq ? Il paraît qu'il ouvrirait bientôt une ligne... de vêtements !
Ce rocher a dû en voir passer des amateurs de théâtre.
J'aime beaucoup, beaucoup "dans le mou de l'air, pied affermi par le but" !!!
Dans un autre registre, j'ai HALLUCINE par les yaourts "Sveltesse", jamais je n'aurais cru que tu avais des réflexes d'adolescente attardée, même si tu as dû prendre 251 grammes !!!
Quant à l'extrait de la pièce il ne me donne absolument pas envie d'aller la voir et pourtant j'aime Feydeau, mais là pour le peu que j'en ai vu, en deux mots, je dirai que c'est mal joué, froid et vulgaire !
En revanche, le peu que j'ai vu de l'intervention de Marie Pagès, confirme tes dires, c'est une très très bonne comédienne !!!
Rien à voir avec la choucroute, mais dans mes commentaires sur ma dernière publication, je t'appelle à l'aide !!!
tant à dire sur tes billets ... je retiens les petits soldats verts de la consommation, la carte bleue retrouvée (ouf), l'allée jaune d'or du marché de Noël et la roche qui perle sa rougeur !
je comprends la détresse due à l'égarement de la carte ! quelle folle celle-là de se perdre en route
sinon, je suis une inconditionnelle des yaourts maison depuis que j'ai ma yaourtière (ma mère nous en faisait quand j'étais petite, souvenirs aussi) : je mets du lait entier (pas tellement plus gras que le demi-écrémé mais tellement plus goûteux, j'ajoute le ferment et parfois, une cuillère à café d'extrait de vanille, c'est du "caviar" pour moi...régression assurée, avec quelques fruits frais coupés dedans, on aborde les rivages du nirvana (j'abuse je sais)
Noël dans 1 mois...j'y pense. Même si je n'y crois plus.
Les paniers verts du marché font une jolie photo. Les résultats de ta ballade matinale vont occuper tes soirées dans de la saine lecture. J'aime beaucoup la seconde photo du rocher.
Bon dimanche.
"Dix fois le tour de l'antre avec un Flaubert à grands pas" ...
non Flaubert ça avait été la nuit (correspondance)
Pour le rocher : pas de flash !!!
J'ai vu le Feydeau. Il m'a fallu quelques éclaircissements, après la pièce, pour comprendre enfin que Clarisse, le valet, le journaliste et Hochepaix sont de mèche pour casser le carrière de Ventroux...
Encore une journée bien remplie. Et nous retrouvons toujours cette même simplicité volontaire ;-) La pluie chez nous sera pour demain. :-( Rien n'est parfait dans cet automne :-)
Pierre R.
Entr'autre, je regarde le résultat de la balade..et je médite, "obscur témoin"..
Un fait d'eau n'amène pas forcément au meilleur Feydeau.
Il y a encore des gens honnêtes! Ouf!
Ton rocher ,'est pas en or? n'est-ce pas le même que celui de Michel?
vingt mètres avant le lampadaire en gros
Abstraction dorée du rocher transfiguré
Promenade qui "complète" pour moi, la campagnarde,le chemin de la vie que j'aime parcourir. Merci, et bises.
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