commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, novembre 09, 2010

Matin, frissons des épaules, les pieds qui dansent sur les carreaux au bout de mes jambes étendues sous la table – et puis sentiment de tiédeur en voyant, pour la première fois, de la buée sur les vitres. Honte fugitive - ouvrir la porte fenêtre, et se décider à se risquer (exploit !) dans les rues pour un aller et retour teinturier.

La dernière fois que j'étais passée sur la place de l'horloge, les tables, dans la douceur qui nous était accordée ce jour là, était regroupées en petits ilots flottant dans le vide de la place dégagée pour installer, déjà, les chalets de Noël, et j'avais grimacé devant la laideur (la mocheté plutôt) du nouveau modèle adopté, en voyant les deux premières, grandes, posées devant la mairie.

Lundi matin l'installation battait son plein, avec une prestesse mesurée, mais revendiquée, pour tenir compte de l'urgence.

J'ai trouvé sur mon chemin une barre de Bounty qui m'a rempli la bouche, par étapes, au long de mon chemin, a stabilisé le monde, allégé le paquet de vêtement qui pendait à mes bras, a persuadé carcasse que les espaces devant elle n'était pas un appel à la chute. Ai traversé, regard fixé sur le but, la place, entre les camions, pour retrouver l'antre, une activité molle, l'écoute de l'examen par l'assemblée des projets attribués aux socialistes à l'occasion de l'examen du budget (devrait intéresser plus de gens, le budget s'entend) et des promenades attentives sur internet.

Avec, parmi ce qui m'a le plus retenu dans la matinée, sur Poezibao – dans l'anthologie permanente – des poèmes de Michael Gizzi, qui vient de mourir

«..A quoi ça sert de vouloir se planquer

y a du vent dans les voiles tout par tout

Chantez-nous la chanson des plaies ouvertes

Chantez-nous la chanson des Bouffis Pleins de Soupe»

et pour le reste, et la mise en page (je me méfie de blogger) reportez vous donc à ma source http://poezibao.typepad.com/poezibao/2010/11/anthologie-permanente-michael-gizzi.html


et puis, sur « la méduse et le renard », chez Guillaume Siaudeau http://lameduseetlerenard.blogspot.com/2010/11/nouveaux-jours.html :

« Dans les yeux du clochard

les cuisses rondes de la passante

un second lever de soleil »

Avec, aussi, au petit matin, sur oeuvres ouvertes (en plus des découvertes qu'il me fait faire, pas ce matin, mais avec Novalis, Kleist, certains Bernhard, Kofler etc.. il dilate mon ego régulièrement, mais ce n'est réellement, pas pour cela que suis fidèle) cette petite fable de Kafka

« Ah, disait la souris, le monde devient plus étroit chaque jour. Au début il était si large que j’avais peur, je continuais à avancer et étais heureux de voir enfin des murs au loin, à droite et à gauche. Mais ces longs murs se rapprochent si vite les uns des autres que je suis dans la dernière pièce, et là-bas dans un coin il y a le piège dans lequel je tombe ». « Il te suffit de changer de direction », dit le chat avant de la manger. » http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article676

et tant d'autres que devrais citer au même titre, il me semble.

Mais, tout de même, elles sont bien laides.

Oh ! J'y pense, si vous jouissez d'une crise d'euphorie légère, profitez-en, mais si un rien de perversité fait que vous vous sentiez honteusement coupable de cela (et ce serait stupide, les froncements de visage et vague dolorisme des consciences n'arrangeant rien), j'ai peut-être un remède, et, je ne devrais pas, mais voilà l'adresse : http://blog.mondediplo.net/2010-11-07-Crise-europeenne-deuxieme-service et, comme toujours avec Lordon, la potion est administrée avec le sourire.

13 commentaires:

Wictoriane a dit…

merci pour la promenade dans -et entre- les lignes, j'aime bien ce genre de fuite qui laisse couler le temps (qui passe) et que certains (parfois) arrivent à retenir, je n'e suis plus je crois...et me ressource ici

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

J'aime beaucoup "les pieds qui dansent sur les carreaux", je t'imagine bien pieds nus en train de tout faire pour éviter d'effleurer le froid du sol !
Ta première photo pleine de buée est superbe !

tanette2 a dit…

Les chalets de Noël seront peut-être moins laids avec leur devanture ouverte et garnie de précieux objets...
J'ai bien aimé l'image : "les pieds qui dansent sur le carreau au bout de mes jambes".
Je te souhaite une belle journée.

Lautreje a dit…

ambiance tropicale sur la première photo qui repousse Noël ! J'aime ! et les pieds bien sûr !!

Michel Benoit a dit…

Je me suis toujours demandé s'il y avait des chambres à l'Hôtel de Ville.

Brigetoun a dit…

s'il ne faut pas faire allégeance je postulerais

micheline a dit…

oui honteusement coupable comme nombre de citoyens de base de ne pas savoir tout percer à jour et à temps!!..et trouver remèdes.
trop de buée sur les vitres!

jeandler a dit…

Qu'on se le dise: elles sont laides.
Rien à voir avec les "vrais" marchés de Noêl, ceux de l'Est, ceux d'Alsace, qui sont une fête et finissent pile le 24 décembre. Une tradition qui s'est exportée, merchandisée et comme toute copie, assez ridicule hors de son contexte.
Te sentirais-tu cette pauvre petite souris dont tu nous compte la triste histoire et qui ne sait plus où courir dans la ville?

Brigetoun a dit…

vais faire comme ma grand mère souffreteuse casse-pieds jusqu'à 100 ans - là mieux, très gros mieux

joye a dit…

J'aime ces bouchées de ta vie, parfumées aux Bounty. :-)

arletteart a dit…

Déjà tout ce noël avant l'heure "Avent "tiens mais pas encore alors que les feuilles sont encore un peu accrochées désespérément aux branches
mais la buée est un signe.....

Gérard Méry a dit…

J'aime beaucoup ta première photo de la buée...en grand format

La Méduse et le Renard a dit…

Merci beaucoup Brigitte, pour le lien.
Amitiés