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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, novembre 18, 2010

tables et recyclage

Matin suis allée, dans une douceur calme du ciel, ployant sous le poids et titubant, au pied des remparts, à côté, jeter papiers et multiples bocaux, puis suis repartie d'un pas léger, avec draps, robes et un ourlet à faire, vers le teinturier.

J'ai trouvé en débouchant sur la place de l'horloge une fête de lumière.

J'ai trouvé, plus loin, séduisant presque ma langueur paresseuse, une table à l'humilité bienséante, mais dans un passage, et puis, à côté, une superbe pompe pour essayer de me passer d'un plombier (et ça a marché)

Sur le chemin du retour, avec linge propre et pompe, une faim absurde me rongeait doucement, mais la première table rencontrée, avait été retenue par corps importants,

la suivante flottait un peu trop dans un vide (suis exigeante)

une chaise près de la dernière avait été choisie par des feuilles délicates comme un nid provisoire, je n'aurais voulu troubler leur intimité, et puis j'étais presque arrivée à l'antre. Ai rétabli le glouglou de l'évier, ai nourri Brigetoun et n'ai rien fait de notable du reste du jour, sauf recopier mes deux dernières contributions à la première année du convoi des glossolales http://leconvoidesglossolales.blogspot.com

Rester là, devant cet arbre, et s'interroger paresseusement. Parce que c'était un conifère, un, quel que soit son nom, ou du moins elle le pensait, si tant est qu'elle en était capable, disons qu'elle le supposait, qu'il lui semblait que. Oui ces bouquets drus, verticaux, ou courbés vers la cime, verts, de ce vert terne et profond, non pas terne mais sans luisance - et en les regardant on sentait, ou croyait sentir, ce parfum énergique, piquant, agréable, mais dur aux nerfs, entêtant - c'était bien un conifère, non ? Et les conifères ça ne bougeait pas, les saisons n'avaient pas prise sur eux, n'est ce pas ? Alors, ces grosses taches rousses, comme des noeuds décoratifs, ou comme les traces de minuscules incendies disséminés ? L'arbre y trouvait une étrangeté noble, tranchait, d'après elle, mais tout de même quel dommage d'être aussi ignorante... Et puis au bout de quelques pas, parce qu'elle ne pouvait pas rester là indéfiniment, elle l'avait oublié.

Bornée, je suis bornée, à tous les sens du mot. Tu trouves que j'ai l'air grognon, butée. Mais c'est que je bute. Partout. Avec les tiens. Je ne peux plus. Phrases codées, grilles de lecture, visages souriants et fermés comme des murs au soleil. Je ne sais pas, moi. Et si nombreux. J'étais perdue. Je cherchais la sortie. Et toi tu te pavanais, tu t'épanouissais. Tu ne m'aidais pas. Je ne respirais plus. Je n'osais pas. Je suis une sauvageonne, tu le sais, tu disais que tu aimais ça. Je ne peux pas. Tu es trop urbain, tiens, tu sais comme on disait. Je ne veux plus. Nous ne pouvons pas. Laisse moi partir.

13 commentaires:

Michel Benoit a dit…

Trop rigolo le parallèle des tables...
Il y a des photos qui ne sont pas de toi, ou bien ?
J'ai de plus en plus de mal à m'en rendre compte...

Michel Benoit a dit…

Et le (st)op... !

Brigetoun a dit…

non elle sont bien toutes de moi

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

j'espère qu'il y aura un autre festival de tables et de chaises, j'ai beaucoup aimé !

Lautreje a dit…

j'aime le ballet des chaises. Tu as des mains de fées, tes photos sont touchantes et ton évier réparé !
Que de talents !!

Pierre R. Chantelois a dit…

Le soleil disparaît de chez nous... pour réapparaître chez vous. Cela doit être un nouveau principe de partage ... écologique. Et ces tables et ces chaises qui s'emmêlent... J'adore. La description du conifère, quel que soit son nom ;-) est superbe.

micheline a dit…

ton conifère ou résineux, je ne crois pas trop m'avancer en disant que c'est forcément un pin, mais lequel?, étant donné- je viens de vérifier- qu'on en a déterminé 116 espèces.

Anonyme a dit…

j'aime la sauvageonne qui ânonne

jeandler a dit…

Ionesco faisait dialoguer les chaises
Toi, tu préfères les tables
demain, les feras-tu tourner?

Brigetoun a dit…

trop peur pour m'y risquer

joye a dit…

Merci pour le parcours, j'ai pris mon café en te lisant, comme si nous étions à table, face à face...

:-)

Gérard Méry a dit…

les ours ne se contentent plus de miel, mais où va-t-on

Brigetoun a dit…

rien ne dit que ce n'est pas du miel qu'ils attendent, et que le serveur va leur amener sur un joli plateau