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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, novembre 14, 2010


Un samedi aimable, certainement, mais où je n'arrivais pas à entrer. Sous la douche, mon lieu de méditation (ce qui me fait consommer trop d'eau), pendant que Finkielkraut parlait avec ses invités de l'amour et de la Nouvelle Héloïse, parce que n'avais pas eu le réflexe habituel de lui couper la parole, je repensais à la soirée de la veille, et au bémol pas sans intérêt qui avait transformé le plaisir qui me vient en disant « Cosi fan tutte » et qui faisait que j'étais en attente en montant vers le théâtre, vendredi soir, en longeant ces deux restaurants, toujours pleins, dans lesquels dans un futur hautement hypothétique j'entrerai peut-être, leur lumière m'attirant (le reste moins)

J'avais bien aimé le décor, l'étroitesse assumée du plateau, qu'accentuait la recherche de profondeur grâce à la pente créée, ce cadre de théâtre à l'italienne, ce petit parfum d'opéra de chambre, ou plutôt de petite cour 18ème.
Ce qui me gênait : les partis pris pour le tempo et le jeu qui se liaient pour modifier ma conception personnelle, l'idée que je me fais de Cosi.
La mollesse des récitatifs (et les tutti enlevés ressortaient comme des blocs dynamiques, entraînant, relançant, redressant un peu l'ensemble) alors que j'aime dans cet opéra l'urgence, comme une précipitation de gouttes d'eau, l'élan de la vie, la pulsion qui bouscule les sentiments appris. Mollesse qui justifiait le traitement un peu forcé de la farce, la tendance à montrer son cul, à caresser l'entrejambe, l'ébauche (un peu stylisée, mais brutale cependant) de viol en public par les deux étrangers venus déclarer leur flamme, devenus nécessaires pour remplacer cette pulsion de la musique.
Mais cela rendait plus improbable, incongrue, soit l'acceptation assez peu différée des soeurs, soit la résistance, les scrupules de Fiordiligi, même si la blonde chanteuse (Nathalie Manfrino, voix éclatante, qui sais trouver des graves veloutés, un charme plaintif, à mes humbles yeux une très belle interprétation) joue cette première partie debout, presque raide, en retrait, à côté de la brune, un peu gipsy, Patricia Fernandez (belle voix mate) en Despina, qui va de pelotonnements de chatte en attitudes évaporées.
J'ai bien aimé la joliesse piquante de Blandine Staskiewicz en Despina, mais là encore, dans ses conseils de vie, l'esprit, le joyeux cynisme qui passe dans le chant, est mimé avec une trivialité un peu outrée et inutile, surlignant la drue causticité, gommant le charme.

Défauts qui s'effacent au second acte, emportés par l'enchaînement des duos, mais avec toujours des ralentissements, presque des silences.
Ce que j'ai bien aimé aussi, la sveltesse relative de Nicolas Courjal qui fait de Don Alfonso un grand frère, un peu un Cadet Roussel méchant. (peut être pas autant de velours que j'aime l'entendre dans une voix de baryton) – l'accord succulent des timbres (les deux garçons Florian Laoni fougueux en Ferrando, Armando Noguerra, trapu, beau ténor sensible, musical, sont plus qu'honorables) – une certaine simplicité, l'absence de boursoufflures inutiles qui respectent le charme de l'oeuvre.

(la photo de D.R. (?) qui figure sur les sites des journaux)
Mozart qui résiste à cette impression (sans doute toute personnelle) de contre-sens. (production de l'Opéra Royal de Wallonie)

12 commentaires:

Anonyme a dit…

Miam, une gaufre !

Lautreje a dit…

je me laisserais bien tenter par ce restaurant, si la carte est alléchante !

micheline a dit…

une ouïe fine, même sous la douche!

cjeanney a dit…

quelle déception quand j'ai lu "le réflexe habituel de lui couper la" j'ai cru qu'il y aurait "tête" à la ligne et ça m'aurait bien arrangé que brigetoun soit étêteuse de finky (et puis après je me suis dit que c'était vraiment méchant de penser ça, mais j'ai le droit le dimanche matin, je m'autopardonne)

Brigetoun a dit…

pas la force et trop loin

andrée wizem a dit…

dans chaque carré de la gaufrette (cannelle y a t il sans doute),la possibilité de revenir sur les articles précédents...

Michel Benoit a dit…

D.R. veut dire "droits réservés".

Brigetoun a dit…

suis vraiment cruche - j'aurais dû comprendre (et alors ne pas l'utiliser ? bouh je savais pas)

Gérard Méry a dit…

Chantes tu sous la douche...?

Brigetoun a dit…

le chant et moi : cornemuse essouflée

joye a dit…

Donc, tu as été moins fan di tutti cosi...

Lavande a dit…

Une video d'une belle intervention à l'Assemblée Nationale où la Maire d'Avignon est prise à partie:
http://www.bbec.lautre.net/www/spip_truks-en-vrak/spip.php?article470