commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, novembre 29, 2010

Yeux plissés pour mieux voir, cet univers, qui, là, devant moi, est petit. Le frais de l'air sur mon visage dessine un début de vertige. Je remonte mon affreux capuchon, et à l'abri, je regarde leurs visages cachés ou devinés. L'âne, tendresse instinctive, souvenir d'ânes, de leur mauvais caractère, souvenir de leur acceptation finale, après protestation pour la forme, et endurance tranquille, dévouement infatigable et non servile. Et la lumière, si tant lumière que n'est plus. Qu'elle est l'air, les pierres. La terre qui s'effrite. Le camaïeu de blanc taché, beige, non couleurs, mais atmosphère. Je suis avec eux. J'ai sauté dans le petit cadre. Consciente seulement, dans une sous sous couche de mon cerveau - de l'entrelacs des nerfs, des sensations - des bottes trop souples qui tirebouchonnent et s'évanouissent le long de mes jambes, et instinctivement je me penche et les remonte. Les ombres sont rousses. La chaleur tourne la tête et l'image se penche. Je ne sais pas ce qu'ils se disent. Le ciel blanc, comme tué par le soleil, et le vert irrésolu, s'affirmant avec timidité.

Je lève les yeux. Vers notre non lumière. Une autre. J'enfonce mes mains dans les poches, celle de l'appareil, celle du mouchoir. Je maugrée contre mes bottes et la femme qui passait me regarde. Je souris, un peu, pour m'excuser. Je pars « aux provisions »

petite toile de Pascal Lionnet à travers la vitrine de la Galerie Ducastel – ciel au dessus de nous

10 commentaires:

joye a dit…

Impeccable, ce texte, bravíssima !

Wictoriane a dit…

les affreux capuchons dissimulent tant et temps !
j'aime le capuchon du stylo bic; mordillé parfois
j'aime les oreilles de l'âne aussi qui entendent des choses que personne ne sait comprendre.

Lautreje a dit…

je suis dans le tableau aussi et je la sens la chaleur des mots.

D. Hasselmann a dit…

Etrange, comme des capuchons se rejoignent...

Tableau qui me fait penser au film toujours admirable de Bresson, "Au hasard Balthazar", et photo simple et profonde.

micheline a dit…

c'est un hiver d'automne n'osant se dévoiler tout entier

Anonyme a dit…

je peux venir dans le tableau ? paske moi aussi l'hiver ...

jeandler a dit…

De temps à autre
par tous les temps
faire le plein
moudre son grain
par les rues
par le vilain temps

arletteart a dit…

Un autre soleil ardent capté derrière la vitrine , instantané dépaysant

Gérard Méry a dit…

je t'ai suivi jusqu'aux provisions

florence a dit…

très beau texte jusqu'au détail des bottes qui tirebouchonnent....