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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, décembre 30, 2010

C'était l'hiver. Déméter pleurait sa fille, et la terre était orpheline. C'était l'hiver, et c'était un jour où Phoebus et Borée, dans un coin désert, jouaient aux dés, chantaient, se désintéressaient du monde d'en bas.

Nous errions dans une grisaille douce, et derrière les dernières trames de la dentelle des arbres, les fiers oiseaux du fronton avaient perdu leur joie glorieuse et semblaient s'affronter avec une hostilité maussade.

J'avançais, et me tordais les pieds, sous eux, sur les cailloux aux couleurs devenues indécises, cailloux que j'ai retrouvés, plus loin, en longeant le rocher qui, avec le jour, démaquillé de l'or de la nuit, se lamentait doucement, malgré le petit sourire courageux d'une plante agrippée.

Et quand je l'ai rencontré, lui, je l'ai trouvé à l'unisson du jour.

Alors cette façade me fut petit éclair joyeux, et suis rentrée écouter « il turco in Italia » de Rossini, occuper un moment de la longue attente de Déméter.

14 commentaires:

Crikette Guilimaux a dit…

Quel plaisir de voir comment tu mets en scène tes mots et ces photos ...

Pourquoi diable n'ais je pas toqué à ta porte plus tôt ?

Ton blog est ma vrai belle découverte de cette fin d'année :-)

Merci Gérard

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

ah toi aussi, Demeter c'est ton pote !sporbur

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

sporbur est le mot que je devais taper pour l'autorisation du commentaire, il n'a rien à faire ici !

Lautreje a dit…

les éléments sont là impassibles et sereins, mais heureusement la plante s'agrippe et sourit !

Brigetoun a dit…

Mathilde point ne suis digne d'avoir pour pote une grande déesse (et quelle !)

micheline a dit…

et que Demeter ne reste pas trop longtemps au souterrain séjour

cjeanney a dit…

Ah, j'aime beaucoup.
Et les trois premières phrases, épiques, hugoliennes !

jeandler a dit…

Une balade
comme jadis
ritournelle
chantée aux coins des rues

Fardoise a dit…

Et aujourd'hui ce n'est pas mieux. Belle promenade cependant, les yeux en l'air !

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

Et pourquoi n'aurais tu donc pas la grande déesse Démeter pour amie ? Elle est bien bonne celle là ! Elle n'est pas réservée uniquement à certaines personnes et je revendique le fait qu'elle fasse partie de mes et de tes potes ! Là, c'est comme ça !

Brigetoun a dit…

moi j'ai la prudence respectueuse de la petite mortelle (droit de le penser, pas à trop de familiarité, un peu, pas trop)

joye a dit…

Cette maison rose...elle mérite être le sujet d'un roman à elle toute seule.

Gérard Méry a dit…

merci ...je viens d'écouter il turco in Italia » de Rossini !

Pierre R. Chantelois a dit…

Un beau retour à la mythologie et un beau pied de nez aux réalités qui s'évanouiront dans quelques heures.