Tremblante de froid, samedi matin (honte, moi qui suis privilégiée) en écoutant le mistral qui tentait d'entrer (et y arrivait un petit peu), j'ai ressorti les photos prises la veille à Saint Pierre, ces santons anciens auxquels j'avais trouvé puissance de rêve, comme une matérialisation de ce que j'imaginais devant la crèche familiale, enfant, puisque Noël pour moi, en ce temps, dans mes suds des deux côtés de la Méditerranée, ignorait totalement le bonhomme rouge et le sapin (ce qui fait que me sens un peu étrangère aux Noëls de maintenant), le foie-gras, les huitres, les amoncellements de paquets, mais étaient crèche, une tenue pour mon baigneur en celluloïd, ou plus tard ma Bleuette, et, le monde devenant plus riche et mon manque de goût pour les poupées s'affirmant, un ou deux livres, avec, la nuit de Noël un gâteau au chocolat merveilleusement cramé à l'extérieur et cafi à l'intérieur, plus la joie et toujours la petite catastrophe indispensable.
Bon, tout ça pour dire que j'aime les crèches, que j'admirais les santons, et que je m'ennuyais un peu, pas très, mais un peu, donc, samedi matin, dans mon engourdissement, et que je suis partie à la recherche des Noëls de Provence (puisque finalement je n'étais pas allée en écouter à Saint Pierre, n'ayant pas grande envie d'assister à la messe de minuit qu'ils précédaient), plus spécialement de Saboly, le plus célèbre compositeur, et le plus en situation, lui qui "obtint enfin la place de deuxième bénéficier de l'église collégiale de St-Pierre à Avignon. C'est alors que commença à s'établir sa réputation de musicien, et qu'il écrivit ces noëls, chefs-d'oeuvre de grâce et de naturel, auxquels il doit sa célébrité." (édition des Noëls composés en langue provençale par Nicolas Saboly recueillis par Fr. Seguin - imprimeur-libraire, rue Bouqerie, 13 (1856) trouvée sur Gallica)
"Fau que l'envejo me passe
De rire tout moun sadou.
....
De matin, quatre o cinq pastre
Me soun vengu counsoula :
M'an di qu'an vist quàuqueis astre,
E qu'un ange li a parla
Béu fraire..."
ou ceci trouvé sur http://www.zictrad.free.fr/Provence/Cours/Fetes/SABOLY.htm
en provençal et en français (pour notre confort)
Iéu vous quite - Moi je vous quitte,
Pèr i'ana vite - Pour y aller vite,
Iéu vous quite - Moi je vous quitte
E piéi m'en vau - Et puis je m'en vais
Pèr ié dire - Pour lui dire
(Mai sèns rire) - (Mais sans rien dire) là je m'étonne
"Sourtès d'eici car iéu tramble de pou, - "Sortez d'ici car moi je tremble de peur,
Que l'estable - Que l'étable
Noun vous acable - Ne vous écrase
Car li muraio van toutis au sou" - Car les murs s'effondrent au sol !"
Oui, bon finalement, j'aimerais rêvasser à Noël assise à l'ombre, dans la simplicité du soleil clouant.
12 commentaires:
Oui, hein, rire c'est rire !
(Comme hier... !)
Nous avons ceci en commun que nous aimons les crèches. Et qu'elle est savoureuse cette langue provençale. J'ose croire que Noël a été une belle occasion pour revoir et revivre des vieilles traditions oubliées... tant par vos visites que vos lectures. t
Ma copine Brigetoun a, en fait, 5 ans 1/2. Comme moi. C'est pour ça que c'est ma copine.
est pas sage la copine - s'est préparée loyalement pour aller à Grignan mais s'est fait excuser, décapelle et se rencogne - flemme et peur du froid
J'ai bien lu : Nicolas Saboly. Ne pas confondre.
Et bien je ne vais pas blâmer ma copine, c'est vrai que vu le froid qu'il fait tu as d'excellentes excuses pour annuler ta sortie à Grignan. Ceux qui t'aiment ne pourront qu'approuver ta sage décision de rester au chaud !
ce qui compte c'est le rêve. Je rêvasserai bien aussi au pied de cet arbre...
je devrais vraiment me relire, et re-relire après avoir changé un mot qui fait que la phrase se casse le cou
Je voulais de faire sourire hier !...raté !!
Ne pas confondre avec Nibolas Sacoly ?
Gérard, tu me fais toujours sourire -
Noël restera la magie des jolis contes, des histoires à faire rêver les petits et les grands. Que nos pastorales sont belles! que nos messes de minuit sont recueillies.Santons je vous fêtent...j'entends fifres, tambourins et galoubets
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