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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, janvier 16, 2011

Cahin-caha samedi

Carcasse était d'extrême mauvaise humeur et le manifestait avec une forte conviction - je suis arrivée, en la ménageant un peu, en l'engueulant, en la cajolant, à l'emmener au fil du jour.

À la forcer, le matin, à simplement faire les quelques pas me séparant de la Galerie Ducastel, pour que soient encadrés deux photos reçues vendredi matin et qui me font joie (détour conseillé par le Fourbi http://www.fourbi.net/), un dessin offert pour rêver à Balzac au travail, un lavis que j'aime, qui est souvenir et dont l'interphone a pulvérisé la vitre.

Ai continué, en flottant un peu, comme pouvais, en négligeant les soldes que ne veux voir, en m'accrochant à des détails jamais repérés comme la petite fenêtre très sale qui voisine avec le presque luxe de Ventilo, jusqu'au petit Casino, pour toasts et yaourts.

Revenue, yeux tirés par le ciel, le haut des maisons, la géométrie des ombres.

Et puis, nourrie, après avoir essayé en vain petite évasion, salutaire anéantissement dans le sommeil, suis repartie, couteau fouaillant doucement, mains crispées, agoraphobie tenue en respect par sourire grimace, vers pharmacie, et plus loin, à travers les affairés des soldes, avec début d'amusement au spectacle de la rue, jusqu'à Saint Pierre en gloire,

et le conservatoire pour un concert des élèves (très chevronnés) : « préludes et fugues »

deux guitaristes - beaucoup de piano (Bach, Rachmaninov - dont le prélude opus 32 n°12 spécialement bien interprété, selon moi, avec fluidité, charme, assurance par la jolie Lise Khatib -, Scriabine – dont le prélude pour la main gauche : Pierre Barat, lunaire et musicien – Debussy – Chostakovitch) joué par un immense garçon, l'être lunaire, un page virtuose, de jolies jeunes femmes, avec pour la plupart des flots de cheveux brillants, et surtout du talent, dépassant souvent la simple technique – et, au centre du programme, un motet que n'ai pas reconnu (le programme avait changé), petit régal avec un flutiste et une petite soprano brune au timbre clair, triomphant, déjà assez bellement virtuose et surtout musicienne, et baroque.

Je suis rentrée, vite, en saluant Saint Pierre en version nuit, pour cuisson patate, pôchage poisson, changement vêture,

avant de repartir à l'Opéra pour la Légende de Sainte-Elisabeth de Liszt (distribution http://www.diasporamag.com/agenda/pacacorse/2209ui9efranzliszt.html) où je devais, peut-être, retrouver une amie (j'avais deux billets)

que j'ai attendue, ce qu'a remarqué mon ami le chef ouvreur (ou quel que soit son titre) aux cheveux blancs que je venais de quitter au conservatoire. Et puis j'ai renoncé, sur son conseil, pour ne pas perdre ma place, (mais quand elle m'a retrouvée à l'entracte, j'ai appris qu'il l'avait fait entrer)

L'orchestre et le choeur étagés face à nous, en noir sur brun chaud, comme une grande page, et les trois flûtes, et puis l'entrée dans l'oratorio. J'ai mis un demi tableau à l'apprécier et, alors, me suis laissée emporter par le mélange de force symphonique et de ligne pure comme du plein chant.

Aimé particulièrement, au deuxième tableau, le duo entre Ludwig (Marc Barrard) et Elisabeth (Christina Dietzch, très bonne).

Un entracte un peu long, comme toujours quand sans cigare, abrégé par l'amie qui m'a trouvée (et que, je l'en ai prévenue, j'ai abandonnée lâchement à la fin, filant dès les derniers applaudissements).

Au début de la seconde partie, lorsque la belle-mère avide de pouvoir chasse Elisabeth sous l'orage, la musique, la caractérisation des airs des chanteuses, exprimant le schéma, juste assez sommaire pour être efficace d'emblée théâtralement, de leurs caractères, font du premier tableau un petit opéra.

Bien aimé aussi l'étendue, grande comme une mer, de la partie orchestrale dans le tableau final et le choeur qui la suit.

Et puis suis rentrée bien vite fumer un petit cigare et noter ceci, avant de dîner.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

quelle énergie malgré un début rugueux :) et : ahhhhh ! la géométrie des ombres retrouvée, mais quelle bonheur ce jour clair d'aujourd'hui !

micheline a dit…

vaille que vaille...
belle et grande en décolté bleu..
et petit poucet à côté

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

Tu as bien fait de te cajoler, le résultat est plus que positif !!!

cjeanney a dit…

(et je suis épatée par tant de belle énergie, pas de l'énergie à déplacer de l'air mais de l'énergie tendue vers les belles choses, personne qui puisse rivaliser avec @brigetoun pour cela :-))

Michel Benoit a dit…

Ah si les patates et le poisson n'existaient pas... ! :))

joye a dit…

Alors !
Me voici, dimanche matin, au coeur de l'Amérique gelée, devant mon ordi à applaudir ma journée à Avignon, le concert et le reportage génial.

jeandler a dit…

Une journée bien remplie
par ici, par là
carcasse a suivi
sans ruer ni soupirer
mission accomplie
bonne nuit

tanette2 a dit…

Une journée bien remplie malgré carcasse réticente...puis bien docile au final...

Gérard Méry a dit…

Tu ne manques jamais d'énergie pour rebondir

Pierre R. Chantelois a dit…

Il faut éviter à Carcasse tout contact avec la grippe car elle n'aurait pas connu une journée aussi fertile... et n'aurait pas rencontré Liszt.