commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, février 11, 2011

Recyclage – participations aux convois des glossolales de fin janvier http://leconvoidesglossolales.blogspot.com/ et puis donzelles

Jeanne disait en riant, comme une excuse, que sa maison avait la porte la plus laide de sa petite rue. Ce n'était pas tout à fait vrai. Elle ne méritait pas ce titre. Elle était simplement moche. Il y en avait une très noble, qui faisait un peu tâche, il y en avait une un peu bizarre et assez charmante par le soin apporté au choix des couleurs, il y en avait des taguées avec plus ou moins d'abondance, il y en avait deux ou trois très ordinaires, ennoblies par leur voisinage avec celle de Jeanne, qui n'était même pas laide, non on ne pouvait pas dire cela, mais moche. Si moche que l'intérieur qu'elle cachait ne pouvait être qu'agréable, un peu étrange peut être mais raffiné, amusant, semblable à ce qu'on connaissait de Jeanne. Et, irrémédiablement, on était déçu.

(25 février)

La seconde maison de la petite rue avait, au fond d'une profonde embrasure bordée d'un bandeau moyennement large, badigeonné de blanc, découpée dans l'enduit ocre pâle un peu usé de la façade, une porte assez étroite et plutôt haute, simple assemblage de bois, parfaitement soigné, poli et ciré, orné d'une simple moulure et d'un bandeau transversal portant un bouton de laiton, si parfaitement banale et ordinaire qu'elle aurait pu illustrer le mot porte dans un livre de lecture ou la lettre p dans un abécédaire un peu vieillot.

(27 février)

La troisième porte de la petite rue était basse, discrètement percée en bas, un peu sur le côté, de la grande surface de belles pierres ocrées, aux parements usées, qui était sans doute l'extrémité du transept d'une petite église, désaffectée depuis des siècles, en partie ruinée, ouvrant sur une petite place quelque part dans le dédale énervant ce vieux quartier. Elle était là blottie, presque une chatière, assez large, merveilleusement proportionnée et accueillante sous son ogive bordée d'un simple bandeau. Mais dans l'oubli de la petite rue, on s'était résigné d'autant plus facilement à la résille de graphes, bruns, noirs, blancs, qui envahissait les simples planches de chêne de la porte qu'elle n'ouvrait plus, ou très rarement, sur le débarras qu'elle desservait.

(30 janvier)

A la tombée de la nuit, j'ai intimé silence à carcasse, j'ai mis entre parenthèse le départ attendu au Caire, et les débats sur la bioéthique que j'écoute par moment d'une oreille tremblante parce que comme le dit le Professeur Debré les mots ont un sens, et que nombreux sont les barbares fiers de leurs intentions, et suis partie vers le théâtre du Chêne noir entendre autre usage problématique de la langue avec « les précieuses ridicules »

Un plateau quasiment nu, un fauteuil d'osier de jardin avec coussin velours rouge, deux sièges en x faussement médiévaux et une chaise, des costumes un peu bricolés sauf pour les trois personnages centraux qui, comme Gorgibus, étaient fort bien joués, une mise en scène efficace et simple

et, comme toujours, ma pitié qui n'est plus de grande soeur mais de grand mère pour Cathos (Séverine Cojannot – à gauche sur les deux photos trouvées sur le site de la companie) que je ne peux m'empêcher de trouver émouvante.

retour, et un mix de France 24, du monde fr. et d'Al-Jeezirah, avec dans un coin du crâne le thème de l'atelier d'écriture de la BUA lu en diagonale.

11 commentaires:

albin, journalier a dit…

Recyclage, aussi ? La porte étroite ouvre tant d'horizons...

joye a dit…

Jeanne disait en riant, comme une excuse, que sa maison avait la porte la plus laide de sa petite rue. Ce n'était pas tout à fait vrai. Elle ne méritait pas ce titre. Elle était simplement moche.

***
Jeanne ou sa maison ?

Non, je plaisante, c'est clair que c'est la maison, mais Jeanne est cruelle avec elle. (la maison)

Eh oui, il est 17 h 15 chez moi et je suis fatiguée, t'as raison.

Bises, ô déesse de la culture !

Pierre R. Chantelois a dit…

Place Tahrir, pourra-t-on aussi mettre entre parenthèses le départ tant attendu? Certains, abattus, se résignaient à quitter la place, bras ballants et drapeaux en berne sur l'épaule, nous apprenait l'AFP. Un triste jour.

Brigetoun a dit…

selon les journalistes sur la place ils se sont donné rendez-vous pour une grande manifestation après la prière de vendredi

Anonyme a dit…

tu fais parler les portes toi :)

JEA a dit…

Dans les campagnes anciennes se rencontraient nombre de portes à faux...

arlette a dit…

lA PORTE : on entre et sort ...il ya aussi des portes en trompe -l'oeil pour de casser le nez

jeandler a dit…

Entre laideur et mocheté, plus qu'une nuance...
Une porte étroite.

Et si nous aussi nous nous mettions à la prière ?
Sept fois le tour pour abattre les murs de Jéricho ...

Brigetoun a dit…

après le commentaire du petit et agité leader de notre beau pays je serais plutôt adepte du maniement de chaussure

Gérard Méry a dit…

Le départ du Caire n'a pas eu lieu..ce n'est pas de la faute des anti Caire

micheline a dit…

entre toutes ces portes..on cherche par laquelle on peut le mieux passer... il peut encore passer celui qui devait partir...