Il pleut dans ma cour

et je me souviens de Paris, de mon bureau, de la cour,

de la rue Saint Anne

où il y a des japonais.

Je me souviens des bureaux,

je me souviens des soupes de nouille

de Kunitoraya,

des japonais.

Je me souviens de la fontaine du square Louvois,

des bureaux,

de la rue Chabanais,

de la potière très française

et de ses plats ondulants,

des brochettes de Hokkaïdo,

des japonais.

Je me souviens de la rue des Petits Champs

de Corcelet autrefois,

et de Kioko qui l'a remplacé,

des gâteaux de haricots, des soupes en sachet, des herbes

et des japonais.

Il pleut, mes cheveux sèchent,

je me souviens

de la rue Saint Anne

qui dégringole après la rue des Petits Champs

vers l'avenue de l'Opéra

et la librairie de Voyageurs au Japon.

Je me souviens,

rue Saint Anne,

derrière l'arrêt de bus,

après le restaurant de tajines

il y a le plus vieux restaurant japonais de la rue,

celui où s'arrêtent les cars pour déverser

les touristes japonais.

Je me souviens,

rue Saint Anne,

les japonais,

les passants, les amis de passage,

qui marchent comme moi

dans la rue, à côté des trottoirs encombrés,

et les voitures ne roulent pas trop vite.

Je me souviens,

rue Saint Anne

dans la rue, dans les bureaux,

chez les stylistes,

dans les boutiques,

il y a des parisiens japonais.

Et à Avignon,

dans l'antre pas impeccable,

il y a eu la visite impromptue d'Anne,

et c'était joie.

Après départ, regardé fascinée http://www.abc.net.au/news/events/japan-quake-2011/beforeafter.htm (découvert via Daniel Bourrion)