Lundi, sur mon chemin dans mon quartier, mon oeil a décidé d'être séduit par le jeu des formes des grilles des fenêtres au rez-de chaussée.
Et j'ai un petit problème ou remords parce que tentation j'avais, ce jeudi matin, de reprendre quelques phrases de ce qui s'est dit à l'assemblée dans la déclaration générale, en deuxième lecture, sur la xème loi sarkoziste sur l'immigration.
Comme j'ai ces photos en réserve, vais les utiliser en ponctuation, risquant d'induire un rapprochement totalement abusif entre la peur et la fermeture des frontières, l'enfermement puis le rapatriement y compris en des pays où les intéressés n'ont pas vécu, sur le papier et malheureusement aussi, et trop, en réalité, et ces protections obligatoires de la petite part de vie privée à laquelle chacun a droit, ou des violons prenant l'air à la fenêtre de mon voisin luthier, permettant aussi de caler un pot de fleurs ou un sandwich.
Simplement, bellement, elles sont dures, métalliques... (rythment les façades aussi et font partie du décor de la rue)... leur présence ne s'explique qu'ainsi.
Petit florilège donc... de ce qui m'a heurtée, je ne sais si cela est partagé, puisqu'ils semblent persuadés du contraire.
Claude Guéant, Ministre actuel de l'intérieur (auparavant sans doute l'un des inspirateurs à l'Elysée de cette superbe loi, qui en fait est bien antérieure aux événements actuels et à la soi-disant peur des français)
« Cette nouvelle étape législative, que nous engageons aujourd’hui, s’inscrit dans un contexte très particulier qui nous invite à déployer le plus rapidement possible les outils préparés par ce projet de loi. Depuis quelques mois, nous assistons en effet à une saisissante « accélération de l’Histoire », pour reprendre la formule de Halévy.
Accélération de l’Histoire, parce que des pays qui n’ont connu depuis trente ou quarante ans que des régimes autoritaires sont pour la première fois en train de s’ouvrir, d’un seul coup, à la liberté politique et aux droits civiques.
Accélération de l’Histoire, ensuite, parce que les pays européens qui sont les plus proches des côtes d’Afrique du Nord – c’est le cas de l’Italie et de la France – courent un risque réel d’être confrontés à un afflux soudain de migrants. Sans être inutilement alarmiste, il est de notre responsabilité d’anticiper et de prévoir.
C’est dans ce contexte historique très particulier que s’engage notre discussion générale.
Ce qui me fait dire, aujourd’hui encore plus qu’hier, que ce texte est véritablement indispensable. Indispensable, parce qu’il apporte des réponses concrètes et immédiatement opérationnelles à des difficultés qui sont malheureusement constatées quotidiennement dans la mise en œuvre de notre politique de lutte contre l’immigration clandestine. J’ai eu d’ailleurs l’occasion de m’en rendre compte vendredi dernier, en allant sur le terrain, dans les Alpes-Maritimes, à la frontière italienne.. » sauf que, selon le Canard Enchaîné il a assisté à l'arrivée d'un train qui devait contenir les clandestins détectés par la police, soit zéro.
sur les étrangers malades : « Il s’agit de revenir sur une jurisprudence récente du Conseil d’État, qui ouvre l’accès à ce titre sur le fondement du texte actuel plus que la loi ne le prévoit, en ajoutant un nouveau critère, celui du coût du traitement dans le pays d’origine. Personne, évidemment, ne veut remettre en cause le principe du titre « étrangers malades », tel qu’il a été défini par la loi du 10 mai 1998. Ce que nous voulons tout simplement, c’est faire appliquer la loi telle qu’elle a été votée par le Parlement et non pas telle qu’elle a été interprétée. Notre système de sécurité sociale n’a pas à se substituer à celui de tous les autres pays du monde. »
sur le déchéance de nationalité abandonnée pour amadouer Borloo (mais provisoirement) : « Cette mesure, proposée à la suite d’un crime odieux, est justifiée sur le fond et trouve un large écho dans la population française. La France n’est d’ailleurs pas le seul pays européen à s’être penché sur la question, et certaines législations nationales, dans des pays voisins, sont beaucoup plus sévères que ce qui était proposé.
Le Gouvernement pense toutefois, comme votre rapporteur, que cette disposition essentielle trouvera davantage de cohérence à s’inscrire dans un texte plus général sur la question éminemment importante de la nationalité française,… »
Claude Goasguen rapporteur (« mesuré »)
« La vie des nations du sud de la Méditerranée s’est considérablement dégradée, en raison d’actions violentes qui provoquent des immigrations, et les personnes concernées se dirigent tout naturellement vers les pays susceptibles de les accueillir, dont nous sommes en priorité.
C’est dire que la question des flux migratoires va devenir, au-delà d’un simple impératif juridique, une vraie nécessité politique d’urgence. »
« l’extrême prudence dont a fait preuve le Sénat sur un texte aussi crucial aux yeux des Français nous a paru aller à l’encontre de la nécessité d’adapter le droit de l’entrée et du séjour des étrangers aux évolutions des phénomènes migratoires » (l'extrême prudence consistait à respecter au minimum logique et droit des gens)
Philippe Meunier :
«Les députés membres du collectif de la droite populaire ont déposé divers amendements pour l’améliorer, dans l’intérêt du pays. Néanmoins nous sommes bien conscients que seul le projet présidentiel de 2012 et une nouvelle majorité nous permettront de mettre en œuvre des mesures plus efficaces, dont personne ne pourra contester qu’elles sont nécessaires et attendues par nos compatriotes. Nous pourrons alors réviser le code de la nationalité, pour limiter le droit du sol, restreindre les conditions du regroupement familial, lutter plus efficacement contre les fraudes aux aides sociales et les employeurs d’immigrés en situation irrégulière en alourdissant plus encore les sanctions, expulser les délinquants étrangers après qu’ils ont purgé leur peine, renforcer la loi sur le voile pour rappeler notre exigence d’égalité entre les hommes et les femmes présents sur notre territoire. »
Il y a dans la loi la possibilité d'expulser des malades s'il y a une possibilité (facilité d'accès et coût n'entrant pas en compte) de se soigner dans leur pays, les ravissantes zones d'attente temporaire dites « sacs à dos » pour éviter la déconvenue de Besson avec les Kurdes remis en liberté, une méfiance face aux mariages « gris » (épatant pour le conjoint français qui veut se débarrasser en cas de déception), l'allongement de la durée de rétention administrative, et diverses autres joliesses.
Claude Guéant dans la conclusion avant l'examen des articles
« J’en viens à la défense du principe d’assimilation.
Je tiens d’abord à rappeler, dans cette assemblée, l’attachement du Gouvernement à ce principe qui couronne une intégration réussie, comme l’a précédemment rappelé Philippe Goujon. Ainsi que Christian Vanneste l’a souligné, je demeure persuadé que l’assimilation est le résultat d’un parcours d’intégration réussi, d’un accord des volontés, pour reprendre les mots qui ont été exprimés, entre l’étranger qui souhaite devenir français et la France acceptant ou souhaitant qu’il le devienne.
… « À celui qui souhaite devenir français, la France demande plus qu’un simple engagement de s’intégrer. Elle vérifie que l’adhésion à son nouveau pays est réelle.... « Intégration, donc multiculturalisme » vous en revendiquez le souhait ; je vous en laisse la paternité ! »
mais je reconnais que je n'ai pas retrouvé ce que j'avais cru entendre sur l'adhésion explicite à une culture. Seulement des exigences de la « droite populaire » à la bonne connaissance par les candidats de l'histoire de France, ce qui de la part de gens qui veulent limiter le droit du sol a un petit côté comique.
Autre gag : dispositions prises pour éviter qu'une personne qui à 18 ans fait une demande de carte d'identité ne découvre alors, à sa grande surprise, qu'elle est française
Quant à moi, n'ai pas fait grand chose de la journée, à part contempler, esprit vide, le ciel et me réjouir de voir la lumière descendre chaque jour un peu plus sur les murs de ma cour. Et puis, rentrée, suivre l'assemblée et le live de la situation en Libye.
13 commentaires:
COMPLÈTEMENT séduit par le jeu des formes des grilles des fenêtres au rez-de chaussée.
La France avait une jolie formule à l'égard de la situation politique du Québec : non-ingérence mais non-indifférence. Je reprendrai cette jolie formule à l'égard de la France et des débats internes qui la secouent. ;-)
Première photo : la ville se grillage contre les piétons et cultive des champignons pour repousser les véhicules. De quoi comprendre pourquoi tant de citadins viennent se défouler dans nos campagnes...
ça alors, c'est marrant cette série de grilles aux fenêtres car j'ai fait un rêve cette nuit où j'émettais le souhait de vivre au RDC, mais je réalisais que pour l'appartement soit correctement assuré il fallait que j'installe des grilles aux fenêtres, me demandant lesquels seraient les plus jolies pour ne pas qu'elles m'agressent ! Et voilà le travail, je me réveille, et toi tu m'en proposes quelques modèles ! La bible a raison : demande et tu obtiendras !!!
Comment s'étonner, après ce genre de discours qui ne demande même pas une grille de lecture, de la montée - d'après les sondages - de Marine Le Pen ?
Ces photos valent mieux que les paroles cadenassées d'un Guéant qui marche à grandes enjambées (Sarkozy galope derrière lui) dans les ornières du Front national.
Je rajoute que le nouveau ministre de l'Intérieur s'est pris un lourd camouflet dans les dents de la part du Conseil constitutionnel pour sa Loppsi 2...
je voudrais ne pas avoir honte d'être française.
Jeu des grilles et des formes ....l'oeil se joue et la pensée s'évade .............sans espoir
Très forte idée
En regardant les barreaux : ah! que la prison est belle ! Non, je blague. Nos barreaux, en ce moment, c'est la sarkozie : mais nous allons scier ces barreaux-là.
n'en suis pas si sure - et attention à ne pas se résigner à n'importe quoi pour remplacer (je sais à peu près tout vaut mieux, mais pour freiner les dégâts et reconstruire y a du boulot)
Toute ces fenêtres sont bien gardées
un camp retranché
peur des moustiques ?
Après avoir joué les fort à bras, voici notre président jouant les matamores à défaut du rôle de fort en thème.
Très graphique tes faux moucharabiés d'Avignon
maintenant il y a l'obligation des grilles, il y a surtout, et ça joue pour les vieux immeubles du quartier, un goût pour les belles ferronneries, (les balcons au dessus)
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