Période de petite panique (mon bref retour vendredi, qui me semblait sans fin, tendue que j'étais dans ma lutte contre cette impression que jambes, hanches et reste du corps partaient en trois directions différentes, et contre l'attraction vague pour le sol, sur la courte distance entre petit palais et l'antre – et mes renoncements pour flemme, ou douleur, ou oubli-signal de toutes les rencontres à Benoit XII avec des artistes invités) de petite panique donc, et de grand désir pour le festival 2011 dont le pré-programme annoncé (n'y suis pas allée) jeudi soir, a été mis en ligne vendredi.
Le constat que, plus que jamais, beaucoup de spectacles auront lieu à l'extérieur, et décision de faire impasse sur eux (avec de très très fort regrets, un peu pour certains noms, un peu parce que ce qui n'est pas possible est toujours ce qui est par là même le plus désirable).
Journée passée à essayer de deviner, de décider, de me souvenir, de chercher des renseignements, une odeur, pour les noms inconnus de moi.
Et point ou pré-décisions ci-dessous, (vais être ennuyeuse mais c'est un début d'engagement vis à vis de moi, une façon de faire taire la certitude que moult billets seront jetés)
dans la cour d'honneur
« Enfant » création, par Boris Chambaz, artiste invité (qui a participé à la programmation générale) énergie – je crois ne l'avoir vu que sur des vidéos – envie-curiosité oui (mais n'en sais pas plus sur ce spectacle, le nombre de danseurs, le musicien, le plasticien éventuellement. Il donnera aussi « levée des conflits » reprise à laquelle j'aimerais assister, mais au stade de Bagatelle, alors : ben non, semble simple, n'aurais pas courage quand serai bouchon tentant de surnager
« création 2011 » (titre provisoire) d'Anne Teresa de Keersmaeker et Björn Schmelzer – très présente cette année – de bons souvenirs, dont l'ars subtilior l'année dernière aux Célestins http://brigetoun.blogspot.com/2010/07/avignon-anne-teresa-de-keersmaeker-et.html : oui même si je n'en sais pas plus, sauf que ce sera sans lumière, à l'aube, comme « en attendant » (l'ars subtilior) était au crépuscule
« Bloed @ Rozen, het lied van Jeanne en Gilles » de Tom Lavoye par Guy Casssiers – annoncé théâtre, musique, vidéo – de très bon souvenirs (comme « Rouge décanté » en 2006), des moments d'ennui honorable qui avaient plu – et le triptyque du pouvoir (Mefisto, Wolfskers, Atropa) entre intelligence, beauté et plaisir aigu, moments décevants, mode excessive - à tenter sans aucun doute (là cela viendra de Jeanne d'Arc)
« le condamné à mort » de Genet par Jeanne Moreau et Daho – risque d'être très plein – peut être entendu, par bribes, déjà, mais Moreau, Genet, la cour... essayer
l'église des célestins
installation, danse, objets chorégraphiques de William Forsythe, pour lui, pour le lieu, OUI, sauf que : sans doute pas à cause de la queue
gymnase du Lycée Mistral que carcasse a fini, en gros par apprivoiser, surtout quand on attend dans l'allée, à l'abri du choc canicule/clim outrancière
« petit projet de la matière » d'après Odile Duboc et Françoise Michel par Anne-Karine Lescop, adaptation pour enfants et adolescents http://www.museedeladanse.org/projets/petit-projet-de-la-matiere essayer, au risque d'avoir evie de les rejoindre
Low pieces de et par Xavier Le Roy : là désir très grand, pour ce que je sais de lui (peu mais qui me tente, et ses choix) – et tant pis si déception. Il donnera aussi une performance « produit d'autres circonstances » à l'Ecole d'Art
« oncle Gourdin » de Sophie Perez et Xavier Boussiron « cinq lutins qui, pour tromper leur ennui, dans leur cabane au fond de la forêt, décident de monter une pièce. Tout y passe, Brecht, Fassbinder, Feydeau avant qu’ils ne se mettent d’accord pour adapter Abus de faiblesse de Catherine Breillat sur la liaison tumultueuse de cette dernière avec Christophe Rocancourt-Arsène Lupin-arnaqueur-de-vedettes-du-Show-biz » selon le site du festival de Chateauvallon qui le donnera en avant-première – hum ? À voir (et si je n'aime pas, j'aurais mal et partirais avec un trajet pas trop long et familier)
cour du lycée Saint Joseph
« Fase – four movements to the music of Steve Reich » d'Anne Teresa de Keersmaeker encore pas d'hésitation, oui
« courts-circuits » création de François Verret : Sur scène, dans un lieu ou plutôt un non-lieu, des hommes et des femmes «malades du sommeil», mis hors circuit d’un monde où tout s’accélère de façon autoritaire, tenteront ainsi l’expérience d’un temps retrouvé – http://www.theatre-contemporain.tv/video/Entretien-avec-Francois-Verret - oui
« I am the wind » de John Fosse par Patrick Chéreau : pas d'hésitation, vite avant que soit complet
opéra-théâtre
« Jan Karski (mon nom est une fiction) » d'après Yannick Hennel par Arthur Nauzyciel : hum, pas eu envie de lire le livre (les bouquins à controverses plus ou moins pré-programmées m'ennuient) , mais Nauzyciel me donne forte envie d'essayer
« le voile noir du pasteur » d'après Hawthorne par Roméo Castelluci : que oui – je sais c'est de l'esthétisme, c'est même, selon certains, fait pour des petits-bourgeois – m'en moque, même dans ses spectacles décevants je trouve encore un peu de beauté, et la plupart du temps bien davantage
Benoît XII bons souvenirs quand je ne tourne pas à moitié de l'oeil avant ou pendant – appréhension de Brigetoun qui ne voudrait pas mais a de fortes traces de superstition
« clôture de l'amour » de Pascal Rambert avec Stanislas Nordey et Audrey Bonnet – oui, oui
« Sun » de Cyril Teste (un seul jour, pour mon anniversaire) ; s'annonce comme en gros : poème, enfance, évasion, archaïsme du jeu (ah ? C'est quoi ?) nouvelles technologies (vidéo, bon et plus ?) et les principes de notre société – en en restant là j'hésite, j'hésite. Mais voir ce qu'en fera Cyril Teste : hum oui si temps j'ai
Aubanel (ne me vaut rien, trois malaises, un spectacle vu sur quatre tentés)
mais
« Mademoiselle Julie » de Strindberg (miam, même celle là) par Frédéric Fisbach (mais pas le spectacle monté au Japon) avec Juliette Binoche – Je devrais dire oui pour Fisbach, je sais, mais justement, euh ? Seulement il y a Strindberg et Binoche – oui peut être, ou je fais une petite croix avec regret (de confiance) et laisse la foule se presser.
cloître des Célestins le bien aimé (lui, les platanes musiciens, et beaucoup de souvenirs)
«Exposition universelle » de et par Rachid Ouramdane, avec Jean-Baptiste Julien : oui sans hésiter (et ne crois pas me tromper)
« life and times - ép. 1 and 2) de Kelly Copper et Pavol Liska et leur Nature Theater of Oklahoma : oui par curiosité pure
cloître des Carmes un peu un domicile (surtout si je suis sous ma gargouille devant à gauche)
« au moins j'aurai laissé un beau cadavre » d'après Hamlet par Vincent Macaigne : pour retrouver la violence qui a déjà été montrée ici
« danses libres » de Cecilia Bengolea et François Chaignaud du Quartz – sur des vidéos un certain classicisme de corps à la nudité presque parfaite et teinte, simplicité, franchise, harmonie, « danse d'expression » chorégraphies de François Malkosky disciple d'Isadora Duncan – http://www.youtube.com/watch?v=ycj2wYt0PxA&feature=fvwrel à voir ? ben oui
chapelle des Pénitents Blancs parce que j'y vais toujours, parce que cette année c'est un grand retour sur notre passé, nous les plus vieux, avec le souvenir de « Théâtre ouvert » au début, quand ils lisaient et qu'assis par terre, on discutait ensuite avec Lucien Attoun, et parce que deux des quatre invités me rappellent ma jeunesse et leurs débuts (la suite aussi jusqu'à mon départ de Paris ou leur effacement progressif) :
Jean-Pierre Vincent pour Sam Holcroft, Benoît Lambert pour Philippe Lölhe, Frédéric Maragnani pour Eric Pessan et Alain Françon pour Naomi Wallace – pas d'hésitation
et puis il y aura la 25ème heure (à l'Ecole d'art ?), les sujets à vif du jardin de la Vierge, les lectures de France culture à Calvet j'espère, comme je veux supposer que c'est par erreur que rien n'est dit sur les fins de matinée au Jardin de Mons, qui sont repos délicieux. Suis trop mauvaise élève pour marcher à des heures incongrues vers des conférences ou colloques.
Pour le reste, je résisterai, et parfois avec navrance, à la tentation de mentionner sur la liste des billets à obtenir à la Fnac et au cloître Saint Louis, une belle liste, comprenant des spectacles très désirés, parce que n'envisage pas d'aller (et de ne savoir comment repartir si trop mal suis dans ma peau)
à Boulbon
pour le suicidé de Nicolaï Erdman par Patrick Pineau ou (sniff) les tragidiennes, Antigone et Electre de Sophocle par Wajdi Mouawad
au gymnase Paul Giéra
pour la dispersion du fils de Jean-Michel Bruyère
au tinel de la Chartreuse (quoique ? Là peut-être tout de même)
pour sul concetto di volto nel figlio di Dio de Roméo Castelucci (son vrai spectacle cette année, je pense)
à Montfavet (et pourtant..)
pour Kristin d'après Mademoiselle Julie par Katie Mitchell & Léo Warner, ou, zut : Maldito sea el hombre de Angelica Liddell (pourquoi diable va-t-elle là ?) ou Yahia Yaïch – Amnesia de Jalila Baccar & Fadhel Jaïbi qui ont tenu à Tunis
à Védène
pour Violet de Meg Stuart (ne sais rien, tant pis) ou la paranoïa ou l'entêtement de Spregelburd ? par Élise Vigier & Marcial Di Fonzo Bo et je le regrette
Restera, pour voir un peu de théâtre, (beaucoup de danse dans tout ça) à me forcer à essayer de choisir dans la marée du of.
Bon Paumée, mon cher, je sais, voilà qui ne va pas t'amener plus de visites que hier, où tu t'es trouvé passablement déserté, mais tu avais compagnie du gentil Prince, et là je t'offre forte compagnie, plus gentille qu'il ne semble. Et puis, cher, c'est moi qui décide, non ?
J'ai eu vaguement projet d'aller voir le palais des papes éteint, mais j'ai trouvé cet affichage un peu trop grotesque pour endurer les commentaires des dignes gens noblement engagés pour un soir.
17 commentaires:
En ce qui me concerne, mon pré-programme est plus léger, question budget.
pas encore dépensé tout mon gourbi parisien, mais à cette cadence plus tellement d'années à vivre
A peine remise de la course du festival, hop hop hop, voilà notre Brigetoun repartie pour au moins l'achat des billets !!! Finalement, il n'y a eu qu'une petite pause, avec toute cette organisation c'est le festival toute l'année avec toi !
commencer à intensifier la préparation carcasse, très peur de ne pas être à la hauteur cette année où je trouve les halles trop loin pour moi
programme passé à ton filtre et du coup bien coloré ... qui m'aidera à trouver, belle journée à toi
Merci pour cet article, précieux pour moi qui ai du mal à faire des choix dans la programmation, j'y suis contrainte.
tout de même déjà huit ou neuf spectacles hors de portée physique maintenant va falloir prendre forces et aller voir banquier pour des transfert - et là je recule devant les halles parce que temps et humeur morose mais me faut patates (poids justement) - go
C'est laquelle ?
la dernière (toute une collection de mauvaises photos dans la nuit et avec des éclairages étranges)
Brigetoun : en même temps, franchement, vu où tu habites... trouver que les Halles c'est loin, c'est être objectif, c'est réellement très éloigné de chez toi !!! Surtout chargée avec des courses à bout de bras comme un kilo de patates et le reste !!!
Avec un programme culturel, n'est-il pas normal que carcasse lance de petits cris d'alerte. J'imagine difficilement les distances à parcourir mais il me semble qu'il y ait beaucoup de pas dans cet itinéraire. Je ne voudrais pas devoir lire le podomètre attaché à votre ceinture. ;-)
Cela sent déjà l'été Bon courage pour tous ces projets et les billets sont déjà un plaisir
Les noms inconnus de toi, il doit y en avoir très, très peu.
encore bien des victoires sur ce qui cherche à fuir..
En mars et déjà des spectacles de rue ?
photos de juillet 2008, 2009 ou 2010
Une recension des lieux
Ne pas en oublier
la ville pas assez grande
hors des murs migre
faire la navette...
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