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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, avril 23, 2011

Avignon, vendredi matin se prenait pour une grande ville, une à embouteillages, en mineur et bonne humeur,

juste ce qu'il fallait pour faire obstacle à mon avancée, tout dret, tout obstinée, concentrée sur la marche, entre poids des deux paires de drap, dernière parka et veston destinés au teinturier, et corps flottant.

J'avais cru comprendre que la pluie nous était promise, mais c'était lumière franche, avec solide vent d'est cassé par les rues, maître de danse de mes pots, et annonciateur sans doute de la fameuse pluie pour les jours à venir. (nous a amené ciel laiteux dans l'après-midi)

Retour embarrassée, de plus en plus tirée vers sol par les quatre draps propres, les six manteaux, l'imperméable et le blouson glissant des bras, et jambes de plus en plus vaporeuses. Un arrêt, nez sur fleurs, pour me rassembler, affermir,

un regard vers le haut pour m'encourager, et main furetante trouvant un demi-bounty au fond du sac. Ai terminé le trajet, la minable confiserie fondant dans la bouche et la démarche y trouvant une stabilité graduellement revenue.

Déjeuner, tentative de lecture dans la cour, mais le vent était décidément un rien frisquet, gentiment vivifiant mais fort désagréable.

Antre. Neurones endormis ou partis au fil de l'air.

Reprends un des paragraphes « repas » du convoi des glossolales. http://leconvoidesglossolales.blogspot.com

Le jardin n'était pas grand, mais qu'importe, il y avait place sur la petite surface dallée, quand la courte allée venant du portail s'élargissait, s'allongeait devant la façade, pour trois fauteuils coques en plastique, très laids et très confortables, et leur petite table ronde - et ils étaient, avec belle franchise, d'un blanc fade, mat, un blanc qui ne pouvait exister que dans le monde du plastique, vaguement parent, seulement, de celui de certains parpaings. On les installait autant que possible en dehors de l'axe de l'allée, en faisant confiance aux thuyas nains pour nous masquer, et sous la fenêtre du salon qui servait de passe-plat parce que la tante ne sortait pas, avait toujours mieux à faire à l'intérieur, dans sa cuisine, et puis elle n'aimait pas ça, manger dehors, et puis d'ailleurs, il n'y avait que trois sièges, et elle haussait les épaules quand nous proposions de sortir une chaise pour moi ou pour Jean qui était le plus jeune. Et finalement on aimait assez ça, on avait sa cuisine qui était bonne, et lui il pouvait parler, nous raconter. Il s'en donnait à coeur joie d'ailleurs, et ça durait, on était bien – et lui, peu à peu il déplaçait son fauteuil, il se tournait vers la maison, il était presque au centre, se moquant d'être en vue, et il la regardait, il était fier des petits angelots – il disait amours – et femmes nues qui ornaient la petite façade, qui prenaient toute la place, et il nous parlait de son père qui l'avait voulue comme ça.

8 avril

22 commentaires:

Wictoriane a dit…

j'aime tant ces moments échappés

Anonyme a dit…

Ton arbre là dans ce ciel ... tissu de merveille.

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

Excuse moi à l'avance, mais je vais encore parler de tes photos, elles sont prises avec ton nouvel appareil photo là non ? Il semblerait car les couleurs sont plus vives et les contours plus dessinés !!! C'est quoi tu as acheté sans indiscrétion, il a l'air bien non ?

Lautreje a dit…

mais tu es forte comme un boeuf à porter tout ce linge ! Et pas bien gourmande en plus, pour un tel travail, juste un demi bounty !

Brigetoun a dit…

Mathilde c'est le même puisque l'ai réparé en le cognant sur la table - essayez tous - euh ne m'en voulez pas si ça ne marche pas

D. Hasselmann a dit…

Mercedes a parfois le pied ailé.

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

Incroyable !!! Mais dis donc, il fait de plus belles photos qu'avant !!! ça lui va bien de se prendre une baffe de table !!!

Michel Benoit a dit…

La végétation a bien besoin de cette pluie... qui ne vient pas.
Hier en fin d'après-midi j'avais senti quelque légères gouttes.

Réparation de table fortement déconseillée !

Façade rue Victor Hugo toujours fortement appréciée !

Brigetoun a dit…

un faible que nous partageons pour cette maison, mais ô l'avignonnais elle est boulevard Raspail

Michel Benoit a dit…

Mince !!! C'est vrai !!!

Brigetoun a dit…

suis toute fière là, bon, ton chemin est peut être moins souvent vers les soignants du boulevard Raspail

Gérard Méry a dit…

jamais contente tu voudrais de pluie et du ciel bleu en même temps..

Brigetoun a dit…

suis humaine (et citadine)

Michel Benoit a dit…

Oui Brig, moins souvent !

jeandler a dit…

Adrétement, contourner l'obstacle,
passer outre, à saute voiture à défaut de saute-ruisseau.
C'est la foire nous dit Michel :
tout le département y vient,
à pied ou à vouature.

jeandler a dit…

Magnifiques l'image et la narration du repas. Toute une atmosphère !

jeandler a dit…

De quoi, vous plaignez-vous, la pluie vous en avez tandis que mon balcon souffre douleur avec 27 degrès à l'ombre!

arlette a dit…

SIX manteaux ??? quelle élégante garde -robe

Brigetoun a dit…

quelle incapacité à se débarrasser des vieux objets aimés ou familiers plutôt

Pierre R. Chantelois a dit…

Pluie qui ne vient pas, dit Avignon dans son commentaire. Si je pouvais exporter la pluie, je le ferais volontiers. Nous avons trop de pluie, peu de soleil... C'est la vie. Mais je vois que les arbres sont généreux chez vous. Et je voudrais bien me promener dans ce jardin des glossolales... Pour l'heure, un ordinateur dans un café Internet me suffit pour apprécier ces photos avec un appareil réparé de manière si peu orthodoxe ;-)

Brigetoun a dit…

pardon c'étaient 5 manteaux et parkas et un imper (lui l'ai pris deux fois dans ma liste)

DUSZKA a dit…

Un petit bonjour en passant. Beaucoup de soins au jardin, heureusement j'ai 5 grandes réserves des eaux de pluies de l'hiver, mais une bonne rincée ne serait pas de trop. Bon courage et bises.