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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, avril 29, 2011

Deux rues d'Avignon – en souvenir pour départ très provisoire

Mardi mon trajet entre gare et teinturier est passé par la place des Corps Saints - constatation horrifiée et résignée du fait que l'entreprise qui sévit actuellement sur les chantiers officiels et confond ravalement et décapage à mort de la pierre, a oeuvré maintenant sur le cloître (faible espoir que, comme à l'intérieur de l'église, les dégâts-décapages-interventions, soient moins redoutables sur le cloître lui même, afin que moi, la musique, les platanes ne nous sentions pas trop gelés) – au bout de deux ans ou un peu plus (ne sais plus) la façade de l'église transformée en os de seiche reprend un peu de vie, les pierres, à la base prenant un ton doucement ocré (mais je crains que cela soit l'oeuvre des remontées d'eau dans cette pierre martyrisée)

Me suis réfugiée, en suivant la rue des Trois Faucons, dans la douceur de la pierre des hôtels ravalés avec respect, et le trio de macarons, la douce femme légèrement ahurie, ou stupéfiée, peut-être légèrement inquiète de l'hôtel d'Albert de Luynes, caressée par l'ombre claire de la fin de matinée,

de l'autre côté de la rue, transfigurée par l'ombre et la lumière radieuse, une jeune femme dont j'oublie ainsi, l'aimant telle qu'elle m'apparaît, la légère stupidité que lui donne un cou de génisse,

et, pour les escorter, les garder et défendre, avec une fermeté irradiant de bonhomie malicieuse, le faune de l'hôtel de Rochegude, et ses joues rondes à contre-emploi.

Plus tard, j'ai trouvé décrépitude, excessive, mais apparente, qui ne s'attaque pas encore à la solidité, sans les menaces d'effondrement, chutes de pierres, de Fortia de Montréal, sur une des dernières façades d'une rue dont je crois que c'est celle d'Armand de Pontmartin (d'après Viviane Michel : de Saint-Symphorien, de la Sacristie-Saint-Symphorien, Formageon, Oignon – le nom que je préfère sans doute, qui va bien à cette maison, qui vient des anciens marchés aux oignons et aux fromages – des Encans, de la Fromagerie-Antique) et j'avais pour elle tendresse navrée

et, à sa suite, au débouché sur la rue Carnot, une des réclames peintes que nous gardons, plus charmantes de n'avoir plus aucun sens pratique.

Fait valison (qu'il est loin le temps où je me contentais d'un sac, de débardeurs, un rechange de linge, un chandail et des pièces de tissu pour servir de jupe)

et m'en vais pour un tout petit peu de temps, munie de petits gâteaux au faux parfum d'ancien pour mon lozérien et ses compaings, et d'olives en chocolat pour l'auto qui m'emmène fraternellement d'Arles en Lozère et de Lozère en jardin toulonnais.

Voilà, voilà.... soyez sages.

Ai supplié mon olivier fou de patienter, de ne pas abandonner toutes les promesses qu'il me donne, et de survivre sans eau avec ses camarades jusqu'à mardi.

17 commentaires:

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

tu peux partir tranquilou, ton olivier ne va pas se sentir mal, il tombe des cordes sur Avignon depuis le début de soirée !!! Passe un bon séjour toi et ta valisette rose !!!
(sympathiques les cadeaux !!!)

Brigetoun a dit…

il paraît que blogger a une nouvelle manie, qui est de demander aux commentateurs leur adresse gmail - j'espère que pas pour moi aussi, puisque je n'en ai pas

Lautreje a dit…

Les pierres d'Avignon se languissent déjà...
Beau voyage Brigetoun !!

PS : je rencontre le même pb, mes visiteurs ont des difficultés à laisser des commentaires.

micheline a dit…

"le petit prince a dit puisque c'est ainsi je reviendrai mardi"

et bien le bonjour à la Lozère

jeandler a dit…

Pour les pierres comme en bien d'autres domaines, il y a des gens qui en ont le goût et d'autres pas. Ainsi, dernièrement ai-je vu une église de campagne vêtue d'un fort bel appareillage de pierres fardée de rose bonbon ! L'horreur. Dommage, ici, le portail est si beau.

Bon voyage passant le Rhône et à bientôt.

Michel Benoit a dit…

Souffre avec toi des interventions-décapages !
Oui, c'est bien la rue Armand de Pontmartin et ses restes de façades gothiques.

Anonyme a dit…

Régale toi. Prends les douceurs :)

D. Hasselmann a dit…

Sept jours, le temps de refaire le monde...

L'olivier tiendra, lui aussi, le coup.

Pierre R. Chantelois a dit…

Heureux de savoir que vous prenez le train. Les paysages sont si beaux lorsqu'ils sont au rendez-vous. Ne surchargez pas trop vos valises... comme j'ai tendance à le faire. Très mauvais pour le dos. Heureux de savoir itou qu'à la cité des Papes, il existe un hôtel Fortia de Montréal. Bon voyage, bonne route. Portez-vous bien.

DUSZKA a dit…

Dis bonjour au mont Aigual, à Anduze, et autres lieux magiques de la Lozère et du Gard que j'aime tant... Profite !!

Gérard Méry a dit…

heureux pour toi ..respire !!!!!

tanette2 a dit…

Bon voyage, bon séjour, bon week-end ! A tout bientôt.

JEA a dit…

3e photo : faune qui peut...

joye a dit…

ton olivier, je veux bien, mais c'est TOI qui donnes à boire !
Intellectuellement, au moins !

arlette a dit…

Tu nous manques déjà ......
mais pleins d'idées dansla besace en retour

Fardoise a dit…

J'espère que ton voyage se sera passé sans heurts, le train en ce moment est à nouveau fantaisiste. Quant aux rénovations, le problème surtout serait de laisser la pierre sans protection, faute de lui donner un aspect "vieilli".

Coline Termash a dit…

Bel article !